Sander Storm est sans aucun doute le coup de vent venu d’Amsterdam qui va claquer toutes les portes des clubs le weekend prochain. Organisée par Die Klar, DJ et producteur émérite né dans les limbes de Blade Runner, Darude #2, vendredi à partir de 23 h à L’International, va te faire plonger dans le futur des années 1990. Aussi apocalyptique que l’avenir puisse se présenter, et aussi dingue et libéré que le passé nous apparaît [english below]

À J-3 de la belle nuit, Sander Storm s’est plongé dans une mixtape révoltée, qui donne envie de secouer la tête très fort sans jamais s’arrêter. Rencontre avec un futur grand monsieur de la scène hollandaise.

Sander Storm, qui es-tu ?

Je m’appelle Sander et j’ai 25 ans.

Tu viens d’Amsterdam c’est ça ? Tu te souviens de tes toutes premières soirées là-bas ?

En fait, je vis à Amsterdam depuis six ans. Mes premières soirées c’était vers là où j’ai grandi, une petite ville. J’avais 15 ans, on sortait avec des amis, nos parents nous amenaient à la soirée et venaient nous chercher après. Il y avait de gros clubs là-bas, avec une capa d’environ 1500 personnes, tout le monde s’y retrouvait. Quand j’ai déménagé à Amsterdam, j’ai commencé à écouter un autre genre de musique, plus de techno, puis j’ai découvert l’EBM et d’autres trucs aux tempos plus lents.

Tu sors où du coup à Amsterdam aujourd’hui ?

Il y a tellement d’endroits ! Mais j’aime les soirées intimistes, et les raves parties, on a la chance d’en avoir beaucoup en ce moment !

C’est quand t’avais 15 ans du coup que t’as commencé à jouer ?

Oui, quand j’étais encore très jeune j’avais deux lecteurs cd et une table de mixage. Je me souviens, je mixais mes chansons favorites ensembles. Puis j’ai eu des platines et j’ai appris à caler mes morceaux.

C’est quoi qui te plait dans le fait de mixer ?

Je crois que ce que j’aime c’est partager la musique que j’aime avec les gens. Puis c’est très amusant de contrôler la vibe pendant quelques heures. J’adore voir les djs s’enchaîner et assister aux changements d’ambiances successifs.

Tu te considères comme un gros teuffeur ?

Non, je ne sors pas beaucoup en vrai. J’adore passer mes weekends à chercher de la musique et à en faire. Quand je sors, je sors aux Garage Noord ou à De School. J’aime leurs programmations qui sont faites tant de djs très connus que de jeunes djs émergents !

Tu penses qu’on peut faire de la politique avec sa musique ? Tu penses qu’on peut faire de la musique sans qu’elle ne soit jamais politique ?

Oui, je pense que la musique n’est pas forcément toujours politique. Néanmoins, je pense qu’elle peut être très importante quand il s’agit de réunir les gens et de porter une cause, un message. Par exemple, regarde à Tbilisi, ces gens qui ont tenu tête à leur gouvernement en organisant des raves parties dans les rues de la capitale géorgienne après cette descente brutale au club Bassiani…

C’est quoi le truc qui pourrait te déranger dans le fait de faire plus ample partie du monde de la nuit ?

Le fait de faire que ça, jouer, et tout le temps, je pense que ce serait chaotique. Mais là, pour moi, pour le moment, c’est que du fun !

Ce serait la tempête quoi ! Il vient d’où ce nom d’ailleurs, Sander Storm ?

Ça vient du morceau Sandstorm, de Darude, c’est un de mes morceaux préférés, depuis longtemps. Un jour, un ami m’a appelé Sander Storm, j’ai trouvé ça parfait, et c’est devenu mon pseudo !

Pourquoi les jeunes jouent autant de hardcore, de musique rave, d’eurodance aujourd’hui, alors que c’est une musique qu’on pourrait penser appartenir au passé ?

Je pense que pas mal de gens sont nostalgiques des années 1990, de toute cette musique avec laquelle ils ont grandi. L’Eurodance, la trance, j’écoutais ça quand j’étais plus jeune, du coup je trouve ça très drôle de voir ces styles de musique revenir dans les clubs en ce moment. Habituellement je ne joue pas beaucoup d’eurodance, mais je me suis éclaté à en chercher pour préparer mon set pour la Darude de vendredi ! Dans la mixtape que je publie aujourd’hui sur Heeboo, il y a beaucoup de techno contemporaine assez rapide inspirée par la techno et la trance des années 1990 !

Bon et sinon, en dehors de la musique ?

Je passe le plus clair de mon temps à chercher de la musique et à faire de la musique, mais j’aime aussi beaucoup la photo, et j’adore aller courir quand le temps le permet.

Ton grand rêve, c’est quoi ?

Ce serait de continuer à jouer et à rencontrer des gens, en gardant cette passion qui m’habite aujourd’hui !

Who are you ?

S : I am Sander and I am 25 years old. 

You come from Amsterdam right ? Do you remember your first parties when you were a teenager ? How do people party where you come from ?

S : I have been living in Amsterdam for 6 years now. The first parties I went to were in and around the small town where I grew up. When I was 15 I would go out with a group of friends and one of our parents would drive us to the party and pick us up afterwards. There were some big clubs, like 1500 people capacity, were everyone from the area would go to. When I moved to Amsterdam, I started listening to other kinds of music, I got more into techno and later also into EBM and other slower stuff. There is a lot of places to go to in Amsterdam, I like small intimate parties and raves, and we are fortunate to have a lot of those.

Is it at this moment that you started to play ?

S : When I was really young I had two cd players and a mixer and I would kind of mix my favorite songs together. Later, I got two turntables and learned to beat-match.

What do you like about the fact of djeing ?

S : I just really like sharing my favorite music with other people. Also it is really fun to be in control of the vibe for a certain amount of time, I always like hearing different DJs play after each other and creating a different vibe.

Do you consider yourself as a party animal ? 

S : I don’t go out that much, I also like spending a whole weekend looking for new music and making music. When I go out, the places I like the most are Garage Noord and De School. They both have a nice mix of famous DJ’s and up and coming DJ’s.

Do you think that we can make politic with music ? And do you think that we can make music that is not politic ? 

S : I think you can make music that is not political, and I think music does not have to be political. However, I think music can be a powerful tool for bringing people together to support a greater good. For instance, it is really impressive how people in Tbilisi have stood up to their government by organizing raves on the streets after Bassiani was brutally raided by the police.

Are there any disadvantages in the fact of being part of the “night world”/”music industry” ? 

S : I think that if you do this fulltime it could be chaotic, but for me it is all fun.

Sander Storm, where does your name come from btw ?

S : Sander Storm comes from the track Sandstorm by Darude, that has been one my favorites for a long time. One day a friend of mine called me Sander Storm and I thought that sounded great, so now it is my alias.

Why are people playing more and more hardcore, rave music, eurodance, that are supposed to belong to the past ?

S : For a lot of people I think there is some nostalgia to the music they grew up with. Eurodance and trance were the first kinds of electronic music I listened to when I was younger, so it is really fun to see that these genres are making a comeback. I normally don’t really play that much eurodance, but it was really fun to dig into the music of my youth preparing for my set at La Darude. The mixtape I have made for you guys contains a lot of modern fast techno that is clearly inspired by the techno and trance of the 90’s. 

What are your other passions, aside from music ?

S : Most of my free time I spend on looking for music and making music but I also really like photography and I enjoy running when the weather is nice.

Your best dream in life ?

S : I think my biggest dream would be to keep DJing and meet as much people with the same passion as possible.