Romain Play, c’est l’ancien qui fait pas l’ancien ! Avec sa bien aimée Benedetta et leur drôle de camion, ils sillonnent les teufs de France et de Navarre pour distiller  amour, fantaisie et happy music à grands coups de vinyles et de déguisements what the fuck. Leur but ? Foutre un joyeux bazar dans vos cerveaux. Et en observant l’effet qu’il produit sur son public, on comprend que Romain Play n’est pas seulement un dj. C’est un sorcier !

La belle saison commence à pointer le (petit) bout de son nez. L’occasion pour le Camion Bazar de sortir de son garage et de venir stationner à la Station – Gare des Mines dimanche 1er Avril, pour un magnifique après-midi ensoleillé (au moins dans nos cœurs).

Flavien Prioreau

Quand tu dois te présenter à quelqu’un que tu ne connais pas au beau milieu de la nuit, c’est quoi la première chose que tu balances ?

“Bonsoir/Salut enchanté, moi c’est Romain, comment vas tu ? Ça va bien ? Oui et toi ? Ça va très bien merci”. Je suis parti en Afrique et la coutume veut que tu demandes toujours à quelqu’un comment il va et comment il va bien même ! J’ai pris cette habitude, il y a peu et je trouve ça très sympathique et poli. Ça engage même plus facilement les choses je trouve.

Et quand on est au beau milieu de la journée ?

J’ai bien envie de te répondre la même chose, car c’est la vérité, ça se passe exactement pareil, même dans la vie de tous les jours, quand je rentre dans un hôtel, restaurant ou même à la banque, c’est le même tarif de sympathie pour tout le monde.

Pourquoi Romain Play ? 

Oulala, je lâche le morceau ou pas (mon cœur balance) ? En même temps à mon âge, je m’en moque royalement, alors allons y.
Voilà, on doit être dans les années 1990/2000 je dirais (plus ou moins), j’organisais mes quelques premières teufs sur Orléans avec mon collectif de l’époque Notone où on a fait venir à une soirée Arnaud Rebotini et un certain Prince Off qui venait de Bruxelles, c’était mon pote qui adorait les soirées bruxelloises et m’a donc tanné pour faire venir ce petit bonhomme. Il me disait “tu vas voir, comment ça se passe avec eux” et effectivement, ça a été une révélation pour moi, grosse claque musicale ! Mais ça l’a été également pour ce dernier, du coup on a sympathisé tout de suite et on a écouté de la musique jusqu’à très tard dans la matinée à se raconter nos histoires, enfin surtout les leurs aux Bruxellois (ils étaient venus à deux), car en fait les mecs étaient déjà là depuis très longtemps et étaient déjà très très bien en place ! Ils organisaient des soirées qu’ils appelaient les “P3P” qui en fait étaient les meilleurs teufs de Bruxelles ! Ils faisaient venir les plus grands, dont toutes mes idoles ! Je n’en revenais pas ! Et ils me disaient “Romain, il faut absolument que tu viennes jouer à Bruxelles, tu ne peux pas comprendre si tu ne viens pas”.

« Romain il faut que tu trouves un pseudo là, c’est pas possible. »

Du coup, ils m’ont fait venir jouer chez eux à leurs fameuses soirées et j’en suis devenu leur résident quelques temps ! Ça a été pour moi une expérience extraordinaire, personne ne me connaissait et du jour au lendemain, je me retrouve résident avec toutes mes “idoles” (folie douce) ! Et c’est là où je voulais donc en venir (nous y voilà enfin). Il fallait bien mettre mon nom de Dj sur le fly (hé oui de vrais flyers papiers, les années 90/2000 quoi) et ils me disent, alors c’est quoi ton “blaze” mec ?
Et là, je leur répond c’est “R…o-F…o” (hahaaaa, je vous laisse avec ça) et là les mecs se mettent à rire et à rire à la Bruxelloise, et ils savent bien se moquer ces p’tits gars là, des vrais champions de la connerie. Du coup ils me disent, Romain il faut que tu trouves un pseudo là, c’est pas possible. Et devant moi il y avait (on est toujours en 90/2000) un lecteur DVD où il y avait un bouton stop, pause, avance, recule, preset, balance et un fameux bouton play, et comme ma technique était déjà à l’époque de jouer en permanence avec les platines et la table comme un instrument de musique, cela est tout à coup devenu évident, Mr Play de son pseudo est donc né à Bruxelles. C’est aussi bête que ça ! Voilà, vous savez tout… où presque hein, on y va tranquille quand même.

Tu viens d’où ? Tu te souviens de tes premières fêtes ?
Comment on fait la fête par chez toi ?

Alors je viens de très très loin, mais en fait tout tout proche. J’habitais… enfin j’habite pardon, car je suis revenu à ma source depuis 3/4 ans, donc j’habite à une heure trente de Paris plein sud ! Pile poil entre Paris et Orléans, c’est un endroit parfait pour notre grande famille (ma sublime dictatrice et merveilleuse femme Benedetta, nos “enfants”, Jaki (ancien demi dieu) réincarné en chien et notre chat Remy que je déteste mais que j’aime quand même et puis enfin mes enfants humains Dimitri et Cassiopée qui ne sont qu’à moi et rien qu’à moi).
Bref je dis parfait car on a une merveilleuse maison dans la forêt au calme, sans bruit, loin de toute agitation de la ville et nous avons le RER C à 15 minutes en voiture. Ce qui fait que nous pouvons aller à nos rendez-vous plusieurs fois dans la semaine sur Paris et en même temps être trankilou (dédicace à Mr Bradock) à notre campagne.

« Dans nos feux de camp, ça envoyait déjà du gros lourd sur les HP des bagnoles dans les bois »

Et pour parler de “comment étaient nos premières fêtes” et bien, est-ce que je m’en souviens ? On parle de quelle période là ? Les fêtes de 14 à 20 ans où on faisait des feux de camp, avec nos grattes acoustiques et nos percus (mais très vite, je commençais déjà à bidouiller), on avait dans nos voitures des postes radio à cassettes (K7, re dédicace au Label, héhé) et le ““fameux” DISC COMPACT” venait de sortir mais les auto-radios n’étaient pas encore équipés, alors ils ont sorti des cassettes avec un fil que tu branchais sur la sortie phone de ton lecteur cd portable d’un kg 5. Et j’ai eu l’idée de me servir de cette cassette pour y brancher ma guitare électrique avec un multi-effets ! Du coup, dans nos feux de camp, ça envoyait déjà du gros lourd sur les HP des bagnoles dans les bois ! Héhéhé.
Et hors de question de sortir en “discothèque” par chez nous ! Soit les feux dans les bois, soit chez nous, soit les bars bien dégueux de nos campagnes où ça finissait souvent à coup de pioche (histoire vraie). Bref, la vie quoi.

C’était quoi le truc à l’époque, qui rendait ces fêtes inoubliables ?

Bah comme toute génération je pense, la fougue de la jeunesse et toute la découverte du monde devant soi !
Mais nous on avait déjà compris, enfin en tout cas, que ce qu’on aimait faire, c’est de faire pleins de décos tout partout ! Puis à inciter à ce que tout le monde se déguise mais en mode “vas y, envois le truc” pas en clown ou en cuvette de wc qui louche, tu vois (re-re dédicace VRP).

C’est à ce moment là que t’as commencé à jouer ? Tu peux nous expliquer comment et quand ça a commencé ?

Oui c’est bien ça, en fait on organisait quelques fêtes privées entre potes, genre 2/3 fois dans l’année, pas plus, mais par contre on y mettait le paquet ! On faisait ça, soit chez un pote qui avait une pure baraque avec un grand terrain ou soit dans mon studio qui était genre “fait pour la teuf »! À la campagne, on a de la place et j’ai eu également la chance d’avoir de l’espace ! J’avais pour moi un grenier de 110m² ! Avec mon groupe de musique on y passait tous nos week-ends et moi j’y passais tout mon temps ! Le matin avant d’aller bosser à 7h30 (je n’ai malheureusement pas fait d’études à mon grand regret, j’ai bossé très (trop) tôt), j’allais au studio jouer de 6h à 7h du mat’, puis en rentrant du taff, j’y allais direct tous les soirs et y passait aussi des nuits entières et le week-end. Tous les potes venaient à “la salle” (comme on l’appelait), pour y jouer et faire la fête, il y avait pleins de canapés partout, du coup, on jouait en permanence devant un public ! A la campagne, il n’y a rien à faire, on avait que ça, c’était parfait, on avait toujours du monde qui passait dans la journée et dans la nuit.
Et donc de temps en temps on s’organisait quelques teufs !
À cette époque, ça ne mixait pas encore vraiment, on jouait avec mon groupe des tracks à nous complètement expérimentale de 20 minutes en totale improvisation, mais très très funky ! Une sorte (pardon pour les références, je me la raconte un peu), donc une sorte de The Doors mélangé à du Sly And The Family Stone soupoudré de Led Zepplin et j’en passe, ça devrait suffire avec ces 3 noms de géants !
En tout cas, ça groovait sévère ! Puis avec le temps malheureusement le groupe s’est dissipé et il ne restait plus que moi (je vous la fais courte, il y a trop de choses à raconter).

François Guichard

Tes premiers amours musicaux, ils sont venus comment, c’était quoi ?

Heuu, on parle de mes “premiers premiers” la ?
Genre quand j’avais 8/10 ans et qu’on partait en famille chez tonton Maurice faire la fête avec les cousins/cousines et que les parents s’écoutaient du gros gros disco des familles et le jaune à la main ? On parle bien de ses premiers amours la ? Où j’étais complètement ébahi, le fait de voir mes parents se lâcher comme ça et tout ça, juste avec de la musique ! (bon, sûrement avec l’aide du jaune aussi), mais ça m’a tout de suite fasciné le pouvoir qu’avait la musique sur les humains !
10 ou 15 ans plus tard, je demandais à mon “tonton Maurice” toutes ces références de musique qui étaient restées graver en moi. Là, on parle de tous les gros classiques et “extended version” de disco/funk/rock/pop des années 75/80/85. Je ne citerai aucun nom, on les connait déjà tous (#ceuxquisavent).

« C’est quand même la grosse folie depuis quelques années »

C’est quoi ta dernière GROSSE GROSSE découverte ?

Piuufffff, il y a tellement de trucs trop bien qui sortent toutes les semaines, mois ! C’est quand même la grosse folie depuis quelques années (le cycle). Alors je ne citerais pas la GROSSE découverte comme tu le dis, mais plutôt “LES GROSSES” découvertes en commençant par :

– Acid Hamam Richard Rossa, très minimal, pointu mais en fait très accessible à tous, c’est très doux et bien léché, je kiffe. Exemple de track : Acid_Hamam Richard_Rossa_-_Shaman_Disco.
Kiasmos_-_Shed sur le label Kompakt (la base). Très beau, on ne sait jamais quand passer ce genre de track, mais quand le créneau arrive enfin, tu peux en faire s’oublier le public de tout ce qu’il possède pendant un temps !
– Et tout pareil avec ce Rodriguez_Jr_-_1PM_Sunrise. Ouverture de la lumière, lève les bras, sourit de ta nuit passée, rêve….. et profite.

Et pour finir, c’est pas une découverte, mais juste envie de faire partager :

– Ruf Dug – Head Band Dub – Rk3 toujours un tempo très lent, mais tellement beau ! (bon là on est sur un bon gros édit de Dire Strait en même temps !

Tu as changé ta manière d’écouter de la musique aujourd’hui que tu la joues ?

Hummm cela dépend dans quel “mode” je suis, mais justement oui, clairement !
Je dis “mode” car il y a plusieurs sections à ma façon d’écouter les sons…

Allez, je balance :
Mode 1 : “Dancefloor” là je suis chez mon/mes disquaires en train, de me taper des kilos de son ! Il faut que ça cogne, il faut que ça groove.
Mode 2 : “À l’écoute” je suis toujours chez mon/mes disquaires, mais cette fois j’ai eu mes track “Dancefloor”, du coup je me concentre plus sur des trucs expé, fou, et surtout, “tout et n’importe quoi ! Les portes sont grandes ouvertes.
Mode 3 : “Studio”, là j’écoute comment sont faites les tracks, ça m’aide beaucoup pour la prod, je décortique chaque son et ça me fascine, des fois, il y a 3 sons et il ne faut rien de plus pour que la magie opère.
Mode 4 : “On s’en branle, s’en fout”. Alors là, tout y passe, rien à faire que ce soit truc ou machin, si ça marche, ça marche (en général pas longtemps), c’est comme un bon gros bonbon bien sucré, tu l’aimes jusqu’à ce qu’il t’écoeure (comme l’italo-disco) héhéhé.

Ton premier dj-set, tu t’en souviens bien ? C’était y’a combien de temps, c’était quoi, c’était où, c’était pourquoi, c’était comment ?

Rooo, tu me fais chercher bien loin dans ma mémoire, mais j’ai beau chercher, impossible de me rappeler mon premier set !!! C’était plus où moins en 1995 je pense et musicalement je devais passer à cette période (french touch à gogo), du Dimitri from Paris, Fat Boy Slim, Chemical Brother, Prozak Track (tout du label), Fiat Luxe (label), Ninja Tune, Warp, tout ce genre de sons ! Je sortais de mon groupe de musique (je jouais encore un peu d’ailleurs), et pour moi tous ces groupes ont été un vrai “pont” pour passer de la musique “acoustique” à la musique “électronique” car ils y mettaient de la guitare, basse, batterie, etc… c’était comme un “vrai” groupe mais avec une patate de ouf !
Et tout ça se passait toujours en nos campagnes profondes.

C’est quoi pour toi un bon dj set ?

Avec une entrée, un plat, un trou normand, un plat de résistance, un trou normand, du fromage, un gros trou normand et pour finir un dessert qui t’achève suivi de tout alcool de fin de repas. Je ne suis pas si alcoolique que ça hein, c’est juste pour imager un bon set comme je les entends.

Annabelle Bouboula

Tu nous expliques comment tu fais pour ensorceler le public à chaque fois ?

C’est une bonne question, mais je ne sais pas si je peux t’y répondre, je vais tout de même essayer. C’est peut être parce que j’y mets tout mon cœur ? Ou parce que je fais de grands sets, ce qui permet de s’exprimer correctement. Ou par ma “patte” de son extrapolés (ce qui peux aussi faire effet inverse, attention !), ou parce que j’insère des batteries électroniques, micro-effets, micro/voie, etc, ce qui apporte un gros relief aux prestations, ou tout simplement par ce que je suis très très bon ? (héhé, moi ça va merci et vous ?)

Tu te qualifierais de gros fêtard ? Dis-nous tout.

Oui mais non peut être…!
On devrait peut être plus dire “ancien fêtard” (même si ça envoie toujours de temps en temps, on est pas des touristes). Le truc c’est qu’on bosse tout le temps et donc plus le temps de faire la fête. 1 à 2, 3 voire des fois 4 dates par semaine à longueur de temps te calment rapidement si tu fais la teuf en même temps ! La fête est devenue notre “gagne pain(bio)” et le lundi matin, il faut être au taquet pour les factures, contrats (que ma femme gère comme une reine), le démontage du camion, le rangement, réparer tout ce que le public t’as cassé ou pris (hé oui, des fois il est très dur le public) du coup, il faut faire des choix et puis, ça va, j’en ai fait un bien bien bien gros tour et franchement ça se fait bien comme ça ! Et puis de faire la fête moins souvent permet d’en profiter deux fois plus quand tu la fais !

“Faire la fête”, ça veut dire quoi pour toi d’ailleurs ? Pourquoi les gens font AUTANT la fête ?

Re-bonne question, effectivement c’est quoi faire la fête ?
Il y a plein de façons de faire la fête, avec plein d’ami(e)s en appart, en club, dans les bars, en festival et j’en passe, avec ou sans drogue, seul (j’aimais bien faire ça des fois) où tu te perds dans la nuit à te retrouver avec des inconnus dans des endroits inattendus, c’est trop bien ! Et pourquoi ? Bah le gros classique, les gens ne se sentent pas vraiment bien avec tout ce qu’ils entendent et voient autour d’eux via les médias qui te balancent des infos de toute sorte à chaque instant et que tu reçois dans l’instant via ton smartphone ! Des infos en continu qui te disent que le monde se meurt et va très mal et même de plus en plus mal et que personne n’y fait rien, bien au contraire. Ça explique un peu pourquoi je pense.
Et aussi parce que la fête te permet d’être une autre personne ou même encore mieux, d’être une créature de la nuit, comme un super-héros et qui regagne ses appartements et sa petite vie tranquille le lundi matin.

« Ça me trouble tellement quand j’entends ces “grands enfants” qui jouent avec le monde »

Tu penses qu’on peut faire de la politique avec son son ? Et à contrario, tu penses qu’on peut faire du son sans que ce ne soit jamais politique ?

HumHum, la politique chez moi a toujours été très lointaine, ça me trouble tellement quand j’entends ces “grands enfants” qui jouent avec le monde. Je préfère rester à l’écart, mais vous pouvez par contre en parler à mon cher ami dj Antoine Calvino, le boss de chez Microclimat. Je pense qu’il sera ravi de vous répondre.

Y’a un côté militant dans ta musique, ou dans ta façon de faire la fête, un truc qui te tient à coeur et que tu défends même si pas toujours ouvertement ?

C’est exactement ça oui, en tout cas c’est effectivement comme ça que je vois ou ressens les choses. Pour moi, faire de la musique (qui est ma vie), c’est quelque chose que je dois faire, alors j’essaie de la faire au mieux et à chaque fois que je remonte sur scène, de faire encore mieux et toujours progresser, c’est comme ça que ça se passe en moi, je n’ai pas le choix. C’est pour ça aussi (mis à pars le gros gros gros gros manque de temps), que je ne produis pas beaucoup, toujours plus ou moins insatisfait du résultat car je pense qu’on peut toujours faire mieux à chaque fois !
Vaut mieux peut être sortir plus de tracks, plus souvent et progresser à chaque fois ? Je suis un peu sur cette idée en ce moment, en tout cas, l’idée de produire et de faire ce que j’ai à faire est bien là ! Encore plein, plein de choses à dire.

C’est quoi le truc super important qui a changé entre toi à tes débuts, et toi aujourd’hui ? (dans la vie ou sur scène, ou les deux)

La vie qui passe, du coup les envies qui changent, les points de vue ne sont plus les mêmes, l’évolution de soi même quoi. Et c’est trop bien, ça permet de ne pas se lasser et de voir à chaque fois les choses autrement aussi bien sur scène que dans la vie !

Il existe un ou des inconvénients dans le fait de faire partie du “monde de la nuit” / “l’industrie musicale” ?

Hahaha, si tu/vous saviez ! Mais je ne sais pas si “inconvénients” est le bon mot, bon déjà en tout cas là, on parle d’une petite interview d’une petite histoire sur la musique, tout ça, ce n’est pas vraiment de “vrais” problèmes quand on voit ce qui se passe autour de nous, hein ! On est bien d’accord.

« Vivre de sa passion est la plus grande richesse à mon goût, BAM ! »

Mais pour revenir à ta question, en tous cas pour ma/notre part (avec ma femme Benedetta, on fait tout, tous les deux), on bosse comme des fous, en permanence, il n’y a pas de règles, tu bosses du lundi au dimanche, 24H/24 et 7H/7H. Pas de vacances, toujours au taquet ! C’est épuisant et il faut bosser très très dur. Il y a aussi toutes ces nuits blanches qui t’épuisent où tu dors 2/3h et repars direct pour refaire un autre montage déco de 4/5h pour enchaîner un set de 4h à 6h pour ensuite direct dans la foulée te taper le démontage et tout recharger dans le camion et ainsi de suite, et ainsi de suite etc etc etc etc. Mais sinon, on est les plus heureuses et riches personnes qui soient ?, car vivre de sa passion est la plus grande richesse à mon goût. BAM !

Tu les vois sortir comment les jeunes dans 20 ans ? Tu leur souhaites quoi d’ailleurs ?

Hahaaaa, mon fils vient d’avoir 18 ans et il écoute de la musique classique ! Serait-ce donc l’avenir du futur que d’écouter la musique du passé ? Bon, c’est pas comme si n’avait jamais été fait (héhé) ! C’est d’ailleurs comme ça que ça se passe bien souvent ! Des histoires de cycles et de boucles et de générations qui viennent rechercher au fond du passé et de les ressortir au goût du jour avec les nouveaux sons de maintenant. On attend donc un total renouveau et j’espère être encore là pour l’entendre ! Mais bon, on a déjà eu la chance et le privilège d’avoir eu à faire à un bouleversement musical, ça va, c’est pas donné à toutes les générations.

On te verra toujours sur scène d’après toi ou t’auras raccroché ? Tu le vois comment ton futur dans la nuit ? C‘est quoi le truc que t’aimerait voir rester de toi ?

Ça dépend, dans combien de temps ? 20 ans ? Bah si je suis encore de ce monde et j’espère bien que je serai encore là oui ! Je serai peut être le Grand pa’ de la house ? Ou en fait, je pense que je serai plus dans mon studio à produire de la musique ou derrière mon piano dans un bon vieux club de jazz.

Et le truc qui restera de moi ? Bah, des albums, des maxi, des EP, des fêtes folles et encore plus folles les unes que les autres et lives de fou qui resteront gravés dans les mémoires (et des disques durs, pour plus de longévité, this is the future) et également mes chaussettes. Mais surtout qu’on se souvienne de “NOUS”! car sans ma femme, je ne serai qu’à la moitié du chemin !