Pas toujours facile de mettre les pieds dans un club de légende. À Berlin on vous parlait du Berghain d’or, du féroce Sisyphos, du Tresor mythique et du si progressif ://about blank. Puis on abordait déjà la question du KitKatClub à l’été 2017. On se plaignait à l’époque d’une seule chose : ne pas y avoir été à la bonne date. Quasiment deux ans plus tard, on a décidé de se booker l’une de ses soirées les plus connues : la Gegen !
Plus qu’une simple « boîte à cul », le KitKatClub, ouvert en 1994 par Simon Thaur, un producteur de films pornos, et sa femme Kirsten Krüger, c’est aussi et surtout une ouverture d’esprit sans conteste, une abolition des frontières sociales et culturelles sans précédent et une tolérance 0 pour… le manque de tolérance. Un paradis perdu et subversif où tout se qui dérange habituellement nos sociétés si bien rangées est à l’honneur. Le mot d’ordre ? Ouste les vêtements du quotidien, ou tu prends la porte. On a adoré l’idée, alors on a testé.
En juillet 2017, c’était la Electric Monday que l’on testait, et malgré les diverses mises en garde des copains sur place, on avait quand même tenté le coup. Parce que c’était la seule « soirée » du weekend où on y était, et parce qu’on voulait absolument voir le KitKat. On avait, le lendemain, essuyé les « je te l’avais dit » en se promettant une chose : y remettre les pieds, pour l’une de leurs soirées mythiques, Apokalipstick ou Gegen. C’est sur la Gegen que c’est donc tombé. Enfin, que Youssef est tombé. Et en fidèle reporter des nuits sauvages, il a clairement tout donné, histoire de rendre au KitKat ce qui est au KitKat. Au programme de cette Gegen Circus du 1er mars : chaleur, consommation (quasi) responsable, et belles rencontres et chair et en … chair… Hmmmm.
Prénom : Youssef
Lieu : Kit Kat Club
Ville : Berlin
Pourquoi tu étais à Berlin à ce moment là ?
Cela faisait un moment qu’un ami et moi voulions partir quelques jours en voyage. Après avoir envisagé plusieurs destinations, une question est apparue évidente à nos yeux : qu’est ce qui fait que deux aficionados.de techno comme nous n’aient jamais mis les pieds à Berlin, ville mythique, source de fantasmes et de « on dit »… ? On commençait à en avoir marre d’entendre « Berlin c’est sur-côté », « overrated » blablabla… On voulait comprendre pourquoi tant de personnes dans le milieu parisien affectionnent cette ville et tente d’importer tant bien que mal un peu de « Die Berliner touch » aux soirées à Paris. Alors ok, mon pote et moi on se motive, billets d’avions et d’hôtel bookés, et nous y voilà, prêt à découvrir les nuits berlinoises !
Nom de la soirée ?
GEGEN. Le nom de la soirée porte le même surnom que ma ville de naissance (Gennevillers – « Gegen »)
Ce genre de petits signes tout cons qui me font dire que même le destin veut que je prenne cher ce soir !
€ entrée ?
Si mes souvenirs sont bons, on a du payer dans les 17 € l’entrée, le vestiaire offert (et bien organisé, pratique pour finir en jockstrap haha)
€ drinks ?
J’ai bu ce soir là uniquement du soft, coca et Club Maté (plutôt la jouer safe quand on décide de consommer du G….) mais je me souviens de tarifs ultra cools genre 3 € la bouteille en verre de cola ! Puis le sourire du barman en boxer est offert et ça c’est cool… sourire.
Vous étiez où avant, vous faisiez quoi ?
On venait de se poser à l’hôtel après un périple depuis Paris ! On savourait un kebab et on se chauffait en before en buvant un coup. Ah ! Et j’essayais de convaincre mon pote hétéro de me suivre dans mes péripéties haha. Je lui promettais de la techno de qualité qui lui ferait oublier le cadre du club !
Le truc particulier de la soirée ?
Ce que j’avais lu, notamment sur Heeboo, s’est révélé vrai. Ce club, on dirait un club libertin kitsch de province, mais avec un système son et une programmation techno pointue et ultra puissante !
Pourquoi le KitKat ?
Je voulais pouvoir tester ce club mythique, voir si ce que l’on en dit est vrai. Envie de pouvoir allier choppe et séduction dans un cadre libertaire, et gros son rave pour teuffer en même temps
Ce que tu en savais, en avais entendu ?
Que les proprios étaient d’anciens producteurs de films pornos. Que je risquais de voir des looks ultra osés, des gens baiser un peu partout, et que le système son était impressionnant !
Première impression ?
Waow, effectivement, à première vue ça fait sex club libertin kitsch de province, mais dans les salles la qualité du son est excellent et m’arrache la gueule. Mon pote et moi sommes scotchés…
Le gros bad de la nuit ?
Perdre son pote et les amants d’une nuit, téléphone au vestiaire avec la ké qui te pète à la gueule, me suis retrouvé (je ne sais comment) en train de danser bêtement à l’étage supérieur…
La perche de la nuit ?
Mon pote et moi, pleine montée de G, déchaînés sur la piste, sensualité débridée je me mets à flirter avec un couple berlinois, ils nous proposent gentiment de partager leur Ké du soir contre du G. Puis mon pote flirte avec leur amie. On finit aux chiottes du KitKat, leur Ké et notre G, échange de bons procédé. De retour sur la piste, de nouveau montée de G et de Ké, mon pote me regarde, leur Ké est monstrueuse. On part pour un voyage ultra agréable portée par cette techno bien étudiée. Du coup, je galoche, on me galoche, ça se caresse sur la piste mais toujours avec ce son techno qui tabasse comme j’adore !
Note musicale de la nuit ?
8/10 c’est mérité. Quel plaisir de retrouver des remix de Illnurse, JKS et Mayeul….dans ce contexte là !)
Le truc à y éviter ?
Y aller en chemise, ou y aller avec un esprit fermé.
Le truc à améliorer ?
Un véritable accès au bassin serait cool !
On a bu quoi ?
De l’eau, du club mate pour tester et encore et encore plus de soft. Vive la réduction des risques, ne mélangez pas votre G avec de l’alcool les potos !
Ça a fini comment ?
En sueur, en paillette, en dansant, en bisous.
Spotted ?
Le couple, Wolfgang et Simon, qui ont su me canaliser quand les prods me rendaient diaboliques haha ; on a aussi eu de de très belles discussions ce soir là !
Degrés de sauvagerie / déviance ?
Call me mother of déviance ce soir là haha ! Ça va je n’ai pas choqué mon pote hétéro ; heureusement que j’ai pu le semer quand même au moment de conclure avec mon couple allemand for that night haha
Pourcentage de bonheur ?
Allez, 70% easy ! Pour la bienveillance des gars au vestiaire, pour la bonne humeur du staff à tous les bars, pour la tolérance et l’ouverture d’esprit de mon poto ! Et parce qu’on s’est laissés surprendre et zéro regrets !
Ta dernière impression en partant ?
Waow. Le week-end commence bien. Reste plus qu’à pas se faire recal’ Au Berghain et c’est good je pourrai mourir en paix.
On y retournera ?
OUI. Pour le son, le lieu atypique, et pour la sympathie des clubbers et leur simplicité.
Photos d'illustration par Gili Shani pour la Gegen Circus et Ema Discordant