Pas toujours facile de mettre les pieds dans un club de légende. A Berlin on vous parlait du Berghain d’or, du Kit Kat libertin, du Sisyphos féroce, du Tresor mythique, à Londres, de la Jaded d’after, de la Concrete surprise et du Lärm alarmant à Budapest. Pour cette neuvième édition, on a décidé de retourner à Londres en septembre dernier pour une virée sauvage au DALSTON SUPERSTORE, emblème queer de l’East London.
Dalston, c’est le Belleville de Paris. Situé dans le nord-est de Londres, c’est le quartier préféré de tous les cool kids ; pour ses bars stylés, ses soirées stylées et ses restau stylés, et ses prix stylés… Ouvert depuis 2009, le Dalston Superstore, bar-nightclub-galerie d’art est l’un des derniers bastions de la nightlife queer à Londres, tandis que celle-ci se fait noyer dans les eaux troubles du capitalisme (en témoignent la fermeture du Black Cap à Camden, ou du Joiners Army à Hackney). Au milieu de ces fermetures, le Dalston résiste et continue d’accueillir tous les freaks de l’East London dans une ambiance familiale. On t’invite à y aller t’enfiler des Lusty Jenny à la chaîne, pleurer sur Robyn à 2 heures du matin, ou y manger tes beans en after.
Prénom : Axel
Lieu : Dalston Superstore
Ville : Londres
Pourquoi tu étais à Londres à ce moment là ?
J’étais parti voir un pote dans son appart selon lui « incroyable » à Dalston, juste avant qu’il déménage. Il m’avait pas menti, c’était un des seuls immeubles tout neufs de Dalston, on aurait dit un gros paquebot, avec les portes d’entrée sur l’extérieur à l’air libre et un grand rooftop au dernier étage. Aussi ses deux collocs étaient super cools, très londoniennes, très bienveillantes. Elles travaillent toutes les deux pour des trucs super stylées, je me rappelle qu’à un moment ils parlaient de quelqu’un qu’avait collaboré avec Camper, l’une d’elle avait répondu ironiquement “wow, big deal”, j’étais très impressionné.
Nom de la soirée ?
Homodrop X Kit Ket X Mixed Forms
€ entrée ?
Sur le site du Superstore ils disent 8£, mais je me rappelle avoir payé 5£ ?
Vous étiez où avant, vous faisiez quoi ?
Avant on faisait un before chiant chez mon pote en mangeant des pâtes, il faisait froid, j’avais zéro envie de sortir.
Le truc particulier de la soirée ?
Après être parti on a retrouvé un autre ami, il revenait du Mexique donc il a choppé le premier restau mexicain qu’il a trouvé pour nous prouver qu’il parlait super bien espagnol. On a bu du mezcal, c’était dégueulasse.
Pourquoi le Dalston Superstore ?
Franchement c’était pas loin de là où mon pote habitait, et j’ai l’impression que c’est une valeur sûre pour s’amuser sans tracas là-bas, surtout pour le prix, comparé à d’autres clubs de Londres.
Ce que tu en savais, en avais entendu ?
Mon pote m’avait prévenu que c’était petit et que y’avait pas mal de cool kids bien habillés, véridique.
Première impression ?
Les physios étaient cools… Grand manteau de fourrure, ils avaient pas l’air chiants et l’un d’eux m’a appelé honey, il m’en faut pas beaucoup plus. On entre, la musique est à fond directement (même à l’étage du dessus, qui est sensé être un bar), les gens gueulent, je comprends rien de ce que mes potes disent… Parfait.
Le gros bad de la nuit ?
Les toilettes étaient surveillées par un mec qui parlait français, il avait calé que j’étais français et il arrêtait pas de me parler alors que je voulais juste prendre de la c tranquillement.
La perche de la nuit ?
Un mec a commencé à me toucher le sЄxЄ dans les toilettes pendant que j’avais les deux mains prises par ma clé & mon pochon. J’ai pas vraiment réagi, si ça peut faire plaisir… Et un autre m’a fait le même coup quelques heures pendant qu’on pissait à deux dehors. Rideau !
Note musicale de la nuit ?
Ketia, qui passait des gros remix énervés de Charli XCX, j’ai pas arrêté de lui faire des signes de coeur avec les mains, j’étais ridicule ! J’ai l’impression que la techno anglaise (même si Ketia est portugaise) est beaucoup plus influencée par la pop qu’ailleurs, c’est un truc qui me plaît.
Le truc à y éviter ?
Venir très habillé, à part si t’aimes la sensation de la transpiration.
Le truc à améliorer ?
L’heure de fin, je me plains souvent de Paris, mais 4 h c’est un scandale !
On a bu quoi ?
Des whisky-coca bien coupés à l’eau comme il faut. Ca avait le goût du coca de Macdo ? Ma came.
Ça a fini comment ?
En after sur l’énorme rooftop de mon pote, avec quelques gens cools et pas mal de boloss. Vers 8 h une meuf m’a mis une gifle parce que je voulais pas trop lui parler, je suis allé me coucher.
Spotted ?
Une meuf chinoise tellement cool, trop belle, trop gentille avec qui on s’est embrassé. J’ai pas retenu son nom, j’ai pas demandé son instagram… Je m’en veux encore un peu. Elle défendait l’État chinois contre les manifestants de Hong-Kong et ça énervait tout le monde, c’était marrant.
Degrés de sauvagerie / déviance ?
Allez 65%, déglingue gentillette : j’ai pas eu l’impression que ce soit le genre de soirée à g-hole (tant mieux), les gens y vont pour retrouver leur ami.e.s et danser sur de la bonne musique en talons hauts.
Pourcentage de bonheur ?
85%, grâce à Ketia, j’ai rarement autant kiffé un set, c’était le feu. Et aussi pour l’ambiance : c’est ultra safe comme endroit et tout le monde était avenant.
Ta dernière impression en partant ?
C’est si court cinq heures de teuf.
On y retournera ?
Mais oui, tous les jours s’il le faut.