Madame, Monsieur bonjour, mon nom est HORS-SOL et je suis votre chef de cabine. Le commandant de bord et l’ensemble de l’équipage ont le plaisir de vous accueillir à bord du boeing 747-400 à destination de La Marbrerie. Le temps de vol sera de 11h30. Nous vous souhaitons un très bon voyage.

HORS-SOL c’est en réalité quatre chefs de cabine : Jules, Ben, Jérémy et Germain qui nous proposent, depuis plus de deux ans, des fêtes légères et bienveillantes. Leurs principales préoccupations ? Les turbulences, la jouissance de leur magnifique public (et oui on en fait aussi partie), les paillettes et bien sûr les atterrissages et les décollages qui partent en vrille.  Après le succès de la première édition de leur Remue ménage de Collectifs de novembre 2018, on trépigne d’impatience pour la deuxième : HORS-SOL — Remue Ménage de Collectifs #2, samedi 9 mars.

Un joyeux bordel qui réunit leurs copains El Hey, Nico100coins, Turnbalism, KHALK et Lastvuska de la maison de disque Lüüd Discs. Pas de panique donc, ils savent gérer les cas de dépressurisation à coup de pépites musicales ! T’as hâte de finir HS ? Ouai, nous aussi. 

Hop hop hop on fait les présentations !

Jules : Jules, 50-21 ans, artiste raté, mais ma mère m’a toujours dit que j’avais l’oreille musicale.

Germain : Germain, 45 ans et au moins le double derrière les platines.

Ben : Benjamin, 30 ans, mais sans la barbe j’en parais 20.

Jérémy : Jérémy, 30 piges, mais quand je danse devant une enceinte, j’en perds facilement la moitié.

HORS-SOL c’est né quand et comment ?

Ben : En l’an 2016, dans les chaleureuses contrées du Onzième arrondissement de Paris, alors que nous nous sustentions d’un délicieux breuvage belge à l’heure du goûter.

Germain : Une idée simple comme bonjour fît irruption, tel un cheveux d’or posé sur la soupe.

Jules : Chers amis, mais pourquoi n’organiserions nous pas des bals festifs afin de festoyer et ripailler gaiement entres amis ?

Jérémy : Et paf, ça fait des Chocapics !

Pourquoi ce nom ?

Jules : Aucun fan d’aviation parmi nous, si ça peut vous rassurer.

Germain : Parce que HORS-SOL, c’est la fête qui te fait décoller, n’est pas figée et bouge pas mal.

Ben : Le genre de fête où les turbulences sont toujours pailletées.

Jérémy : Rien à voir avec le fait de finir HS.

À 4 h du mat’, si on vous demande ce qu’est HORS-SOL, vous répondez quoi ?

Ben : Une vraie fête de copains. Tout le monde il s’aime, tout le monde il est beau, tout le monde il danse.

Jules : Tout le monde il est bienveillant et pailleté, mais tout le monde il commence à déraper.

Jérémy : « Tiens, montre moi ton téléphone, va sur le compte instagram de HORS-SOL, et lâche un like, pour être sûr que tu ne nous oublieras pas ».

Germain : Viens, tu verras bien !

Crédit : Marie Rouge

Et à 8 h du mat’ ?

Jules : Généralement, je suis partiellement sourd à 8h du mat’.

Ben : Une vraie fête de copains. Tout le monde il s’aime, tout le monde il est beau, tout le monde il danse. Mais quatre heures plus tard.

Jérémy : C’est quand la prochaine déjà ? J’ai une chemise bien zarbi à mettre.

Germain : Tu l’aimes comment ton café ?

On se souvient de la toute première HORS-SOL ?

Germain : La cave d’un bar, sur l’île Saint-Louis. A première vue pas très funky, mais une pote a quand même couché avec un type derrière les rideaux qui allaient vers les loges. Ambiance chaleureuse on vous a dit.

Jules : Un lieu minuscule, où le soundsystem était tellement flingué que les discussions entre les gens prenaient le dessus sur la musique…

Jérémy : A l’époque on mixait sur mon controller relié sur mon Mac datant de Mathusalem. Il a planté au moins cinq fois. Sans compter le nombre de transitions foireuses vu, qu’à part Germain, on commençait un peu tous à mixer.

Ben : Je me suis perdu dans les couloirs sombres de cette cave, et me suis retrouvé nez-à-nez avec un film de charme diffusé dans le coin fumeur.

Un souvenir marquant de HORS-SOL ?

Germain : Clairement, au Gambetta Club sur de la disco transpirante, ce moment ou on fini torse nu, et où le public commence à en faire de même. J’ai bien cru que j’allais arrêter de mixer pour danser de l’autre côté des platines.

Germain : « C’est de la bonne vrille tu vois. La vrille avec le sourire. La vrille bienveillante »

Ben : Notre passage au festival Diamant Vert, dans le Cantal, au milieu de rien. On a joué sous la flotte mais c’était drôle, et c’était surtout notre premier festival. D’ailleurs, on nous proposé de rejouer le jour suivant en remplacement de Terrence Parker, qui avait dû annuler son gig au dernier moment, mais on était contraint de repartir. #tristesseintense.

Jules : Les frissons qui m’ont parcouru quand j’ai pris cinq minutes pour contempler la salle pleine lors de notre première Marbrerie à Montreuil.

Crédit : Marie Rouge

Jérémy : Montreuil c’était vraiment lourd. Perso, je me souviens surtout des gros Ricard volontairement mal dosés en loge, que j’ai fièrement renommé « Danette à la vanille ».

Un moment où tout a failli vriller ?

Jules : En réalité, ça part très souvent en vrille.

Jérémy : Si ça ne part pas en vrille, c’est qu’on a mal fait le job.

Ben : Les Gambettes à Paillettes sont vraiment celles qui partent le plus souvent en vrille.

Germain : Mais c’est de la bonne vrille tu vois. La vrille avec le sourire. La vrille bienveillante.

D’après vous pourquoi on fait autant la fête ?

Germain : Réchauffement climatique qui remet en cause les fondements consuméristes de notre civilisation, le numérique qui fait voler en éclat les modes de création de lien social – ceux que nous avaient inculqués nos parents et sur lesquels se sont bâties nos démocraties – l’Europe qui laisse ses valeurs se noyer dans la méditerranée, la rhétorique militariste qui gronde à nos portes… J’arrête là. Plus que jamais notre génération a capté que nous vivons au pied d’un volcan. Tu m’étonnes qu’on ait envie de bacchanales.

Ben : Semaines chargées, boulots stressants, comme pour beaucoup de monde ! Donc la fête c’est un peu le moment où tu oublies tout, tu te lâches, tu donnes, tu reçois et tu partages. HORS-SOL est là pour ça.

Jules : Ces interventions étaient sponsorisées par Jean-Michel Dépression.

Jérémy : Je me permets de reformuler : pourquoi se priver des doux petits plaisirs que la vie nous offre ?

Organiser des teufs pour vous, ça représente quoi ?

Jules : Spammer tes ami.e.s sur Facebook en leur envoyant au moins une fois par mois des invitations pour les fêtes que tu organises.

Ben : Allez acheter des grands tubes de vaseline à deux dans une pharmacie pour le stand paillettes. Avec un grand sourire.

Jérémy : L’effet Kiss Cool : tu prends ton pied à donner du pied parce que les gens te renvoient leur pied. Et du coup tu prends encore plus ton pied. Tu suis ?

Germain : Une parenthèse hors du temps où se raconte une histoire alliant musique, danse et rencontres.

Le truc le plus jouissif dans le fait d’organiser une soirée ?

Germain : Côté orga, c’est vraiment Jules qui gère le gros du truc, et à chaque fois je suis impressionné de comment ça glisse.

Jules : On ne va pas vous mentir, c’est évidemment l’appât du gain procuré par notre structure associative loi 1901 a but non lucratif.

Ben : Lorsqu’une personne flanquée d’un grand sourire, et surtout bien bourrée, vient de te demander « c’est quand la prochaine ? ».

Jules : « Notre public est comme le chat de Shrek : tout mignon, tout doux, avec un grand cœur, mais il en a sous le capot quand les BPM s’envolent »

Jérémy : Le fait de voir la soirée partir et monter progressivement en intensité, c’est le pied.

Et le pire truc ?

Jules : La plus grande souffrance quand t’es orga, c’est le retour du matériel de location le lendemain : « À 10 h s’il vous plait Monsieur, car une autre location est prévue à 10 h 05 ».

Germain : Sans parler d’une douloureuse expérience : « Transport d’enceintes dans un Heetch ».

Ben : Quand il faut retirer toute la déco à trois grammes et que tu n’as même pas droit à un petit fond sonore pour rendre la chose moins ardue.

Jérémy : Quand tu rates une transi. Même si peu de personnes captent, toi tu sais. Et c’est là que tu prends une grosse gorgée de bière avant de relever la tête avec dignité.

Le public de HORS-SOL il ressemble à quoi ?

Jules : Tu vois le chat de Shrek qui fait les yeux doux ? Notre public est tout pareil : tout mignon, tout doux, avec un grand cœur, mais il en a sous le capot quand les BPM s’envolent.

Germain : C’est un public qui a le sourire, à en juger par le nombre de dents blanches aperçues sur les reports photos. Un public très Colgate, très Oral B, très Mac Lesggy en soit.

Ben : Une sorte de grande ribambelle de viveurs qui croquent la vie nocturne à pleines dents blanches.

Jérémy : Des animaux, mais le genre d’espèce rare et à protéger, que tu as envie de cajoler quand tu les invites dans ton univers festif.

Crédit : Marie Rouge

On y boit et on y danse quoi aux HORS-SOL ?

Germain : Du gin tonic avec une tranche de UK garage, des Mojito disco, des tec-paf de ghetto house, des martinis italo-disco acidulés … très peu d’eau en général.

Jerémy : On danse sur à peu près tout sauf du Nintendocore et du Digital Hardcore peut-être.

Jules : Tout ce qui fini en « core » est excessivement proscrit.

Ben : Sinon, les plus aguerris d’entre vous pourront peut être y voir Jérémy, dans un moment d’égarement, danser la tecktonik en souvenir de sa flamboyante jeunesse.

Le truc le plus WTF qui vous soit arrivé en soirée ?

Jules : Je ferme les yeux sur tout ce qui n’est pas en adéquation avec les bonnes mœurs qui m’ont été inculquées par ma famille.

Ben : Cette fois où avec Jules, on s’est retrouvés à prendre le contrôle de la musique dans une bar/boîte perdue en Bretagne et à « mixer »…. du Soprano, L5, Sniper, Nuttea et autres pépites, en alternant Deezer et Youtube. Et quand le « Dj officiel » de la boîte s’est pointé, la patronne lui a dit que la place était déjà prise et qu’il pouvait rentrer chez lui.

Germain : Un mec qui me demande si je peux lui vendre mon Doliprane. J’avais 15 ans. J’ai pas compris mais j’ai bien gagné mes dix balles.

Jérémy : J’ai vu un mec faire un gros twerk contre un mur parce qu’il avait perdu un pari. En réalité ce mec, c’était moi…

L’avenir de HORS-SOL, il est où ?

Jules : Il parait que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. C’est donc mal barré pour nous.

Jérémy : J’ai pas ma boule de cristal sur moi. Mais sûrement pas à l’Atlantide de Chartres.

Germain : Dans un pré, avec des coquelicots et des petits nuages qui jouent à cache-cache dans le ciel bleu.

Ben : Où sourires et bienveillance s’acoquinent, mais où tu te fais quand même tartiner par de grosses colonnes de Funktion One.

Avec des moyens illimités, et sans inhibition, c’est quoi pour vous la fête parfaite ?

Jerémy : Le Fyre Festival. Mais sans Ja Rule.

Germain : Une fête sans lendemain défaite.

Ben : Une fête intimiste, déguisée, où tu finis par connaitre tout le monde à la fin.

Jules : Dont tu ressors sans gueule de bois, sans acouphène, et plus en forme que tu n’y es arrivé.

Crédit : Marie Rouge

Le premier track qu’on trouve dans vos playlists ?

Jules : Octave One feat. Ann Saunderson –Black Water

Germain :

Ben : Ideal – Schöne Frau mit Geld (LoSoul Remix)

Jerémy : Pardon Moi – Power To The People

Un message à faire passer à la nuit ?

Ben : La fête ne t’est pas exclusive, elle te trompe de plus en plus avec le jour. Méfie toi.

Jeremy : Grâce à toi, j’ai enfin une double vie.

Germain : Oh nuit enchanteresse, divin ravissement.

Jules : À vendredi prochain.

Une connerie pour conclure ?

Jules : « HORS-SOL ? L’essayer, c’est l’adopter ».

Ben : Merci de ne pas recommander HORS-SOL à vos ami.e.s.

Jérémy : « J’ai une ouverture. Je crois que je vais conclure ! ».

Germain : C’est con de clure.