Bousculer les espaces vivants, dépoussiérer le style photographique, perdre de vue la question de perspective, en faire sa propre interprétation, et montrer ce que l’on a peut-être raté, à l’instant T. C’est ce qu’on aime Rainer Torrado voir faire. Quand il déconstruit, qu’il déstructure ce qu’il voit, pour en créer une vision toute nouvelle, surprenante, poignante, et la plupart du temps, totalement bouleversante. Quelle belle idée que celle de l’avoir envoyé sur le plus grand festival drag de Paris organisé à la Machine du Moulin Rouge samedi 20 avril dernier par le collectif forensics : le Snatched !
Des frissons, littéralement, c’est ce que l’on ressent devant certaines performances drags ou club kids, comme quand on va au théâtre, à l’opéra, que l’on danse devant un dj qu’on adore ou que l’on découvre, comme n’importe quelle performance humaine de qualité, on se sent pousser des ailes, on se sent la peau se détacher, on se sent se liquéfier, littéralement. Le drag, la performance club kid, à la différence des autres arts vivants, est peut-être aujourd’hui, plus marginalisé de nos cultures populaires, plus surprenant pour un spectateur non initié, plus intriguant, et plus libérateur que n’importe quoi. Voilà pourquoi, quand on nous a parlé d’un festival drag, dans une salle aussi grandiose que la Machine du Moulin Rouge, on a sauté sur l’occasion.
On a dans un premier temps décidé de poser quelques questions à quelques unes des incroyables créatures invitées par forensics pour l’occasion samedi 20 avril. Quoi de mieux, oui, pour « défier les codes hétéro-normés, de transmettre par l’humour, la beauté et l’émotion, un message d’inclusion et d’amour » ? Quoi de mieux, également, que de faire la fête en célébrant l’art du drag pour lui donner la place qu’il mérite ? 7 COLLECTIFS, 12 PERFORMERS, 2 SALLES, 7 DJS. T’as déjà vu ça quelque part toi ?
Les photos, c’est signé Rainer Torrado, c’est exclusif et c’est par ici !