À tous les voyageurs de l’univers, place à la grande première de la soirée Nokturn #1 ! Ambiance de l’espace pour électronique de qualité, dans un décor galactique où comètes et autres satellites de la teuf seront au rendez-vous. Au programme : un trou noir musical de 14 heures, à l’encontre de la tendance indus actuelle. Ça va taper, fort, mais sans marteaux. Dans le mille, dans le groove, ça va t’envoyer en l’air et te faire perdre toute notions d’apesanteurs.
Une première d’une soirée warehouse qui promet, ça se fête. On a donc décidé de rencontrer ses deux organisateurs, Samir et Thomas, fervents teuffeurs parisiens depuis plus de dix ans. Se lancer, c’est pas évident ! D’autant plus quand on veut faire les choses bien. Et par « faire les choses bien », on entend tout prévoir, tant niveau sécurité et line-up de qualité. Qu’on se le dise, deux meufs, Abi et Lola Haro, sur un line-up de cinq artistes, ça surprend, et ça fait du bien ! Alors se lancer, se lancer bien, ce n’est pas donné à tout le monde. Et pourtant Samir et Thomas, ils l’ont fait avec Nokturn #1. Leur ferez-vous confiance ? Notre conclusion est sans appel : vous devriez !
Le concept Nokturn pour vous c’est arrivé comment, quand, pourquoi ?
Samir : Je suis DJ depuis quelques années donc lorsque Thomas m’a proposé la direction artistique d’un nouveau concept, j’ai sauté sur l’occasion. C’était avant l’été, on s’est mis en tête de proposer des fêtes avec un format différent et des extended set pour que le public profite au maximum des artistes. Un environnement plus libre aussi, dans des lieux atypiques. On voulait proposer quelque chose de réellement underground à Paris.
Thomas : Je voulais organiser des event à Paris depuis un moment. Depuis notre premier voyage à Berlin en 2010, on a été marqués par l’esprit festif qui règne sur la ville. C’est venu naturellement, par passion pour la musique et la fête. On l’a fait avant tout pour créer une soirée vraiment différente, un moment d’échange et de partage, puis c’est finalement un heureux concours de circonstances qui nous a poussé à créer Nokturn.
C’est l’édition 1 de Nokturn, on attend quoi du lancement d’une soirée ? Vous aviez déjà fait ça avant ?
Samir : Cette phase de lancement est très importante pour nous. Au-delà de l’effet “nouveauté”, il s’agit de poser des bases solides pour le démarrage et le développement de l’association. Ca fait une dizaine d’années qu’on traîne dans les teufs parisiennes et on a autant pu en observer le potentiel qu’en explorer les limites… J’ai pris pas mal d’expérience en travaillant aux côtés de plusieurs collectifs ces deux dernières années, on est loin de foncer vers l’inconnu.
Thomas : En traînant avec pas mal d’orga pendant dix ans, on a eu le temps de se forger une vision claire de l’événement idéal auquel on voudrait participer. On veut casser les codes et sortir du rang en donnant un nouveau souffle aux soirées parisiennes. Cette première édition c’est un vrai challenge et c’est hyper motivant pour nous !
C’est quoi l’univers musical de la Nokturn ?
Samir : L’idée c’est de recréer un univers spatial totalement immersif avec la musique comme élément central. Notre compo galactique est basée sur une Techno mentale, plutôt qu’indus, avec un sérieux penchant pour l’électro et les alliances subtiles de breakbeat et de trance.
Thomas : On aura toujours vocation à étendre nos influences musicales sans frontière de style. On a vraiment envie de démontrer que lorsqu’une fusion s’opère, les harmonies de chaque track se révèlent et nous transportent. Le projet Nokturn est porteur de valeurs musicales fortes et intemporelles.
Pourquoi autant de secret place, de secret warehouse depuis quelque temps ? Qu’est ce qu’on y trouve qu’on ne trouve pas en club ?
Samir : On s’y sent plus libre. Les clubs parisiens ont trop souvent tendance à traiter leur public comme du bétail ou des sardines en boîtes (clubs exigus, fumoirs irrespirables et conso hors de prix). Tandis qu’en warehouse il y a plus de place et le public n’y est pas conditionné dans un parcours imposé. Je pense que les citoyens ont également besoin de se réapproprier ces espaces abandonnés pour reprendre un peu de leur souveraineté face à un état défaillant et qui n’a de cesse de réprimer cette culture.
Thomas : Je pense que les parisiens en ont tout simplement assez des clubs “classiques” et de leur scène qui ne se renouvelle jamais. Donc naturellement ils se tournent vers des environnements plus propices aux nouvelles expériences et à l’exploration de nouveaux lieux. Par rapport aux clubs, l’espace des warehouses est modulable et les possibilités scénographiques plus intéressantes et moins contraignantes. Le fait est que la France possède un large patrimoine post-industriel laissé à l’abandon depuis des décennies. Il était temps qu’on les ramène à la vie.
Votre coup de coeur musical de ce line-up, et pourquoi ?
Samir : Tous les DJs sont bons et rigoureusement sélectionnés. NMSS a sorti un EP très prometteur dernièrement. Matthias est un habitué de Paris, c’est la troisième fois qu’il y joue en trois ans. Lola Haro à, quant à elle, été désigné comme l’artiste électronique la plus prometteuse en 2019. A seulement 22 ans, elle joue déjà aux côtés de pointures comme Pan Pot, Solomun ou encore Peggy Gou… Enfin, booker ABI c’était une évidence tellement son crew représente ce qui se fait de mieux en After dans la Capitale.
Thomas : Exactement ! Néanmoins, si je devais n’en choisir qu’une ce serait Lola Haro. C’est son premier gig à Paris et on compte bien la faire connaître !
C’est quoi la meilleure heure pour arriver à la Nokturn ? On y porte quoi ? On y danse comment ? On y vient avec qui ?
Samir : Il faut venir dès le début, on a prévu un Happy Hour à prix doux ainsi qu’une surprise dans la timetable !
Thomas : C’est l’avantage de Nokturn, qui dure deux fois plus longtemps qu’une soirée classique, tu peux venir à n’importe quel moment ! Même si on prévoit d’envoyer du lourd dès le début de l’event, le format “midi-2h” est pensé pour satisfaire tous les types de fêtards. Tu peux venir avec tes amis, en costume d’astronautes, avec les fripes stylées de ta grand-mère, ou même avec ton alien, personne ne te trouvera chelou. Vous pourrez écouter du gros son en dansant en pleine journée, manger un truc, chiner une sape et chiller à tout moment.
C’est qui l’artiste qu’on rêverait d’inviter à la Nokturn #2, mais on y croit pas trop ?
Thomas & Samir : Peggy Gou (rires) ce serait fou !
Un mot prévention pour tous les clubbeurs qui seront de la partie pour la Nokturn ?
Thomas : Prenez soin les uns des autres c’est le plus important, et préservez vos tympans (sourire)
Samir : Le respect de l’autre et des lieux. Savoir s’amuser sans pour autant déranger son voisin, c’est la base. Tolérance zéro vis-à-vis des personnes qui voudraient dégrader les lieux ! On est pas là pour ça évidemment 🙂
C’est quoi le rêve de la Nokturn, à plus grande échelle ?
Thomas : Notre rêve c’est de développer un mouvement musical fort et entraînant.D’unir différents univers musicaux autours de valeurs festives et ainsi créer de nouveaux terrains d’expression culturelle dans les lieux les plus atypiques !
Samir : Changer les choses à Paris, on attend ça depuis longtemps !
Bravo, vous faites partie des 30% d’orga qui mettent des meufs au line-up, vous pensez quoi de la parité homme – femmes dans les line up de clubs ?
Thomas : Merci l’équipe ! On a toujours voulu voir plus de meufs DJ dans les line-up. Pour Nokturn c’est une évidence depuis le début, cela va de paire avec notre démarche de faire évoluer les mentalités et présenter les artistes que l’on souhaite faire découvrir dans nos soirées. On espère que bientôt la question ne se posera plus sur la scène parisienne…
Samir : C’est nécessaire mais attention il ne faut pas confondre beauté et talent. Les DJs ont été choisis avant tout pour leur skills derrière les platines. Il faut éviter cet amalgame car il existe aussi des DJs masculins qui sont très bons mais qui n’arrivent pas pour autant à percer.