Les Nuits Sauvages

Possession : « Une fête de mauvais genre, qui fait durer la nuit jusqu’à 12 h » – Heeboo

Possession : « Une fête de mauvais genre, qui fait durer la nuit jusqu’à 12 h »

Collectifs - Octobre 20, 2017

Le 18 septembre 2015, c’est là que tout commence. « Possession« . Inspiré du film d’Andrzej Zulawski, le nom annonce tous les vices. La première a lieu au Gibus. Certains en sortent vers 6h, popperisés jusqu’à l’os. D’autres débarquent pour l’after, même pas peur. La queue n’en finit pas. A l’intérieur, les murs dégoulinent sur de la techno aussi sale que l’état du public. « Les gens se roulaient des pelles, des filles faisaient du podium seins nus avec des quadras gays ultra bodybuildés », voilà comment cette nuit se résume. Première soirée techno queer à leur naissance, elles sont aujourd’hui institution de la bulle techno parisienne.

Profondément libertaires, incendiaires, inspirées des scènes berlinoises alternatives, par ses codes, ses valeurs, Possession est la promesse d’une virée en enfer. Une délicieuse virée. Dans l’antre de tous les vices et des chimères de nuit les plus sauvages. Possession, ce sont aussi, et surtout, des line-up techno plus ambitieux que jamais. Une promesse de retournement de crâne. Le plus agréables des retournements de peau. Deux années ont passé, et samedi c’est au Dock Eiffel que Possession reprend place et que la magie aura encore une fois lieu, avec un très attendu live de Codex Empire. Brrrrrrr. Rencontre avec quatre reines possédées depuis leurs débuts : François, Mathilda, Anne-Claire et Naïla.

 

Présentez-vous ou taisez-vous à jamais !

Mathilda26 ans, Responsable communication des clubs Nuits Fauves et Wanderlust, on a monté le collectif tous ensemble, personne ne nous a rejoint en cours de route donc je suis là depuis le départ et la première date le 18 septembre 2015.

François32 ans, scénariste. Depuis le départ.

Anne-ClaireAnne-Claire, à l’origine du projet comme nous tous.

NaïlaNaïla, 29 ans, scénariste, depuis le départ.

Comment le collectif évolue-t-il ?

MathildaChacun à son post bien précis ; Anne-Claire gère la prod, Naïla est notre résidente et graphiste, François est notre faiseur de focus artistes (limite de la poésie) et accueil artiste et moi, je suis à la communication, au community management… Pour ce qui est des line-up, on fonctionne tous ensemble, chacun donne ses idées et on voit ce qu’il est possible de faire ou non.

Quand il est 4 h du matin et qu’on vous demande ce qu’est Possession vous répondez quoi ?

Mathilda : De la techno, de la sueur, de la drogue (avec modération), du sexe, de la liberté et des line-up pointus.

François : La même chose qu’à toute heure du jour ou de la nuit : une soirée qui vise à mélanger publics hétéro et non-hétéro sur de beaux line-ups techno, tout en garantissant un minimum de restrictions ou de pression.

Anne-Claire :  Je répond pas, à 4 h du matin j’ai des trucs à faire

Naïla : Une fête de mauvais genre, qui fait durer la fête et la nuit jusqu’à midi.

Bon mais en vrai, du coup, c’est quoi ?

Mathilda : La même chose, même si je serais très heureuse que l’on puisse ajouter une backroom 

François :  La même chose, même si je ne serais pas contre voir davantage de public non-hétérosexuel ou même plus âgé venir à Possession.

Anne-Claire : Une soirée qui lie les gens par leur amour de la techno et de la fête, peu importe leur origine sociale, leur âge, ou leur sexualité

Naïla : Une fête de mauvais genre, qui fait durer la fête et la nuit jusqu’à midi.

Comment elle est née cette soirée Possession d’ailleurs ? Le nom vient d’où ?

François : Je sortais très souvent à Berlin, principalement au Berghain ou bien dans des soirées comme l’Homopatik/Buttons à ://aboutblank et la Cocktail d’Amore XXL au Grießmühle. Je me sentais particulièrement à l’aise dans tous ces endroits ou événements parce qu’il y régnait un équilibre unique, dû à la très grande diversité du public (tous âges, tous genres, toutes sexualités, toutes apparences physiques et costumes/habillements), au respect et à l’absence flagrante de jugement qui y était palpable. Ce sont des atmosphères au sein desquelles on se sent très libre et accepté, quelle que soit la proposition que l’on ait à faire (déguisé, à poil, masqué, habillé chic, guindé, traveloté, moche, beau, grand, petit, gros, baraque, maigre, poilu, jeune, vieux…) et qui amène à élargir au maximum ses horizons et perspectives quant à l’acceptation de la différence et de l’inconnu. Or à Paris, quand je sortais en club techno, je sentais que je n’avais pas grand-chose à attendre de la part d’un public majoritairement très jeune, très hétéro et très uniforme. Je n’avais pas vraiment d’autre moyen de vivre mon expérience club qu’en me focalisant au maximum sur la musique. Sans oublier l’attitude de la sécurité, qui par son caractère répressif me choquait (infantilisation et contrôle permanent, impossibilité ne serait-ce que d’enlever son t-shirt (WTF???) si on a trop chaud…) Et lorsque je sortais en soirée LGBTQIA+, je n’étais pas non plus à mon aise. Je me sentais enfermé dans le même public qui tourne en rond de soirée en soirée, sans mixité, sans appel d’air et en outre sans techno. Il n’y avait pas une soirée gay/queer qui programmait de la techno… Je me suis ouvert de cela à Naïla, qui en a parlé à Anne-Claire, qui a embarqué Mathilda. La soirée a été lancée en deux temps-trois mouvements ; je n’ai rien eu le temps de voir venir. Le nom, je n’ai pas eu mon mot à dire à son sujet, ce sont les filles qui ont choisi. Au début je n’étais pas fan. Et puis je m’y suis très vite fait.

Anne-Claire : « On défend notre vision de la teuf que l’on veut ouverte, décomplexée et sans limite ! »

Mathilda : Le nom de la soirée vient du film du réalisateur polonais Andrzej Zulawski Possession” avec Isabelle Adjani. On a trouvé le nom en fouillant dans les dvd, livres et vinyles d’Anne-Claire. Cela collait parfaitement avec l’idée que l’on avait de la soirée. Possession on the dancefloor.

Naïla : Un film incroyable d’Andrzej Zulawski, sorti en 1981…

Organiser des teufs pour vous, ça représente quoi ?

François : Ça représente principalement du travail. Beaucoup de stress le jour J en ce qui me concerne. Mais une immense récompense liée au contact que je peux avoir avec les artistes, sur le long terme parfois. Bien sûr cela a des avantages, ouvre des portes parallèlement et j’en profite, mais ce n’est pas ce que je suis venu chercher à la base. 

Mathilda : C’est quelque chose que je rêvais de faire depuis le départ. Je rêvais de pouvoir partager ma vision de la fête et surtout de faire découvrir les artistes que j’affectionne.

Anne-Claire : Ce n’est peut être pas à nous de dire ce que ça représente mais on défend notre vision de la teuf que l’on veut ouverte, décomplexée et sans limite ! 

Naïla : Trouver le bon équilibre entre faire la fête soit même, assurer l’accueil des artistes, mixer pour ma part, faire plaisir à mes potes, booker des artistes qui me font rêver, tenter des trucs.

Vous pourriez me parler de votre toute première Possession ?

François :  Ahaha elle avait très sincèrement quelque chose de magique dans la folle et chaotique énergie qui s’en dégageait ! Nous avons été dépassés par l’engouement qu’il y a eu de la part du public. Les premières personnes étaient arrivées dès 23h et à minuit il y avait la queue depuis le Gibus jusqu’à la place de la République. Nous avons été débordés, submergés par l’ampleur du désir que la soirée avait suscité. À l’intérieur il faisait une chaleur et une moiteur colossales et l’ambiance était folle. Ça dansait partout, en sueur, à moitié à poil, avec de tout, tout le monde, pour tous… Les gens se roulaient des pelles, des filles faisaient du podium seins nus avec des quadras gays ultra bodybuildés. La palme du souvenir le plus truculent revient à ce drag qui était à quatre pattes sur le DJ booth pendant que Milton Bradley mixait. Les artistes étaient ravis. Ansome, dont c’était la deuxième date parisienne à l’époque, hallucinait et se marrait ouvertement. Quant à Roman Poncet, il arrivait pour prendre les platines à neuf heures du mat’ après avoir mixé à Nantes la même nuit et pris un train puis le métro, tout seul comme un grand. Il est monté sur scène où l’attendaient tous ses amis et proches, il s’y est mis direct et a prolongé l’extase au Gibus de la plus belle des manières.

Mathilda : Je suis de nature assez stressée. J’aime vraiment que les choses soient bien faites, de manière carré et j’ai toujours peur que quelque chose ne se passe pas comme cela devrait. Pour les possession et ça, sur toutes les éditions depuis celle de septembre 2015, j’ai peur qu’il n’y ait jamais assez de monde… Autant te dire que la première j’étais vraiment pas bien. Finalement, quand on a vu cette queue qui ne s’arrêtait pas ; j’ai pu enfin me laisser aller… j’ai terminé dans un super état en sueur à danser sur la scène aux côtés de certains de mes DJ’s préférés… C’était juste un pur kiff ! Ce qui a été incroyable aussi ont été les tous premiers retours que l’on a reçus le lendemain, on avait vraiment l’impression d’avoir révolutionné la fête sur Paris l’espace d’une nuit. 

Faire des teufs en club me manque vraiment beaucoup… ça dégage une énergie complètement différente des hangars. Mais on se donne rendez-vous en novembre et décembre pour ce fameux retour 😉

Anne-Claire : Comme le dit Francois on s’est fait déborder, on espérait bien sûr que le public soit au rendez vous mais honnêtement on ne l’attendait pas aussi nombreux, on a donc fait au mieux pour accueillir tout le monde, ça a du le faire car le public est revenu à chaque fois, on a beaucoup ri dans toute cette excitation, c’est super important de se marrer pendant la soirée car comme l’a soulevé Francois y’a du boulot en amont… Le jour de la soirée c’est un peu notre récompense aussi, ça l’est à fond pour moi en tout cas et sans ça je ne pourrais pas avancer.

Naïla : C’était bien.

Le truc dont vous êtes fiers avec les soirées que vous organisez ?

François : Le fait que clairement, quand je vois les gens qui viennent à nos soirées, je constate que nous sommes parvenus à créer un public singulier, qui ne prend cette forme que lors des Possession. Je me sens aussi fier, ou du moins heureux si d’aventure nos soirées ont permis à certains ou certaines de se découvrir encore plus, d’explorer sa personnalité, son identité, plus loin encore, de repousser les frontières de soi pour le meilleur et d’appréhender avec plus de confiance la différence et l’inconnu. 

Mathilda : « Mon rêve ? Finir par monter un club qui me ressemble. »

Mathilda : Il y a beaucoup de fiiiiillllleeees ! C’est de loin ce qui me plaît le plus dans nos soirées (et pas pour la drague, mais seulement car ça fait plaisir de voir pas mal de filles en club). Beaucoup de filles, beaucoup de créatures. Bien que je trouve que notre public ait beaucoup changé depuis les soirées au Gibus (avec une démocratisation de la techno), il reste tout de même assez atypique et se mélange à la perfection.

Naïla : Les mecs qui chopent des mecs pour la première fois et nous en remercient. Les meufs qui chopent des meufs pour la première fois et nous en remercient.

Votre rêve à chacun dans la vie ?

Mathilda : Continuer de travailler dans la musique. À vie, tout le temps. Et finir par monter un club qui me ressemble.

François : Être libre et heureux. Tout le temps.

Naïla : Voler.

Qu’est ce qu’on attend d’un public quand on fait des soirées ?

François :  J’attends d’un public qu’il ne se comporte pas en consommateur, ce qui hélas est de plus en plus compliqué au vu des valeurs qui sont véhiculées par la société aujourd’hui. La génération qui a grandi au 21ème siècle me paraît foncièrement individualiste et consumériste et elle n’y peut rien : tout est fait pour nous conditionner ainsi à l’heure actuelle. J’aimerais simplement que le public ne prenne pas une soirée pour un produit consommable, qu’il ne la considère pas comme un service. Une soirée c’est un événement que nous organisons, que nous proposons, mais c’est aussi au public d’y mettre du sien et de participer à sa manière. Chacun, selon moi, doit trouver matière à donner, doit mettre la main à la pâte. En dansant, en ayant une attitude positive, en explorant, en générant quelque chose… En ne se posant pas comme un client mais comme un acteur de la soirée, tout autant que nous organisateurs pouvons l’être.

Anne-Claire : Avant tout le respect, le respect des uns et des autres, celui des artistes, celui des orgas, des gens qui travaillent à encadre le public : je pense aux agents de sécu notamment mais aussi barmens etc.

Naïla : Qu’il soit sage, et qu’il casse tout.

Le DJ que vous rêvez d’inviter ?

Mathilda : De mon côté y en a beaucouhp. Des gars installés depuis un moment comme Jeff Mills, Gesloten Cirkel, Luke Slater… De la techno très groovy du genre Robert Hood. Refaire Paula Temple. De l’ambient pyché comme Legowelt ou Xosar, plus de DJs femmes comme Umfang, Volvox, Dr Rubinstein. Ou alors de très gros b2b exclusifs comme Marcel Dettmann b2B Kobosil ou Cleric b2b Setaoc Mass, Shlømo b2b Tripeo
FrançoisMarcel Dettmann. Blawan seul ou sous toutes ses formes (Karenn, Trade). Robert Hood. DJ Nobu. Ou encore Tanith, qui pour moi est une vraie légende. 
NaïlaAphex Twin.

Votre plus beau souvenir de Possession ?

François : Probablement la Possession d’octobre 2016, lorsque Answer Code Request un de mes deux DJs préférés nous a proposé de jouer et en live et en DJ set au cours de la même soirée pour nous sauver de la défection de Ritzi Lee, dont le vol Amsterdam-Paris avait été annulé à la dernière minute. Une grande première pour ACR et un inimaginable rêve devenu réalité pour ma part.

Mathilda : Pour moi la véritable découverte des sets de Tripeo. Je connaissais l’artiste avant qu’on le booke bien entendu mais la qualité de son set était juste bien au-dessus des attentes que j’avais. Il a littéralement retourné le club… Et j’ai en particulier découvert un artiste adorable avec qui je m’entends très bien dorénavant ! Sinon le closing de Shlømo dans un hangar à St Denis avec les policiers à l’entrée du squat qui attendaient gentiment que l’on coupe le son. Une équipe très sympa avec qui on a pas mal discuté à l’entrée. Au même moment, Shaun passait à fond Vitalic You prefer cocaine. Grand moment !

François : « La fête c’est la magie devenue réalité, le divin à portée d’humain, le ciel descendu sur terre, le temps d’une nuit. « 

Anne-Claire : Quand Mathilda draguait une flic, qui était là à la base avec son squad pour arrêter une de nos soirées se déroulant dans un squat, pour rétablir la vérité ; quand le public applaudit à la fin des sets des artistes, les sets de Regis, Perc, Bas Mooy, Dj Deep, Rrose, Sunil Sharpe, Adam X, Vatican Shadow, Shlomo et j’en passe, la gentillesse de certains des artistes que l’on fait venir et revenir, les liens que nous tissons avec eux, Surgeon et son jus de pêche jaune trop mignon

Naïla : Anne-Claire.

Sans transition, votre track préféré à écouter en after c’est quoi ?

François : Je reste désespérément fidèle à Digitally Controlled Emotionless Systems de Cadency. Avec comme première dauphine Common Frequencies d’Oscar Mulero et comme étoile montante Melczop 2 de Skee Mask.

Mathilda : En boucle depuis deux jours le mix de Paula Temple à Awakenings. Pour les tracks, comme François, gros coup de coeur pour le Cadency depuis sa sortie. Le dernier Blawan 993” et le tout nouvel album de Johannes Heil, Gospel” qui est une énorme bombe ! 

Naïla : Children, de Robert Miles.

Pourquoi on va en after d’ailleurs ?

Mathilda : Parce que la fête ça n’a pas d’heure

François : Pour que je commence enfin MA soirée, celle où je me détends.

Naïla : Pour que la nuit ne s’achève jamais.

Et pourquoi on fait (beaucoup) la fête ?

François :  Parce que les gens sont dans une dynamique d’échange et de risque, d’aventure, nettement plus forte que dans la vie de tous les jours. Parce que les uns et les autres sont dans un contexte où ils sont plus à même de prendre possession de leur personnalité et d’échanger avec autrui, d’aller à la rencontre de ce qu’ils auraient plus de mal à ne serait-ce qu’approcher en temps normal, aussi bien vis-à-vis des autres que d’eux-mêmes. On fait la fête parce qu’on a envie de se sentir libre, vivant, plein d’espoir et sans limitation aucune. Et parce que l’on se dit que quelque chose ou quelqu’un peut advenir, pour le meilleur. La fête c’est la magie devenue réalité, le divin à portée d’humain, le ciel descendu sur terre, le temps d’une nuit. 

Mathilda : Je pense que la jeunesse a besoin de faire la fête le weekend car la société que l’on côtoie la semaine ne nous plaît pas. Le weekend on a besoin de se défouler, de ne plus penser à tout ce stress, au travail, à notre patron, à la vie merdique qui nous attend le lundi… 

Naïla :  Parce qu’il n’y a que ça qui compte (ou presque)

Le truc le plus WTF qui vous soit arrivé en soirée ?

Mathilda : La même histoire des policiers devant ce squat à St Denis et ce (j’en suis persuadée) jeu de séduction qui s’est installé avec cette magnifique lieutenante.

François : Un inspecteur de la SACEM qui débarque et commence à nous demander si nous avons acquis les droits des musiques qui sont en train d’être jouées… 

Naïla : « Le pire truc qui puisse m’arriver en club ? Qu’on me vole mes clés pendant que je mixe »

Anne-Claire : Quand on demande aux gens à la porte s’ils connaissent la soirée et qu’il répondent « oui la Concrète ! » ; quand les artistes oublient leur matos, oui ça arrive…

Naïla : Manger un panini extrait d’un distributeur à paninis se trouvant dans le club.

Le pire truc qui puisse arriver quand on organise une soirée ?

François : Les attentats du 13 novembre 2015 (Possession numéro 3, en plein dîner avec les artistes/préparatifs soundcheck.)

Anne-Claire :  Aussi la soirée du 13 novembre 2015, date à laquelle nous avions programmé un line up incroyable : Perc, AnD live, Francois X, et Norman Nodge, qui n’a pas eu lieu car Paris a été frappé par les attentats que l’on connait, on a commencé à entendre parler de tirs à coté du Gibus par une de nos collaboratrices et amies qui s’est retrouvée en plein milieu sans savoir encore qu’ils s’agissaient d’attentats terroristes; puis nous sommes resté bloqués dans le club toute la nuit avec AnD qui faisaient leurs balances. 

Naïla :  Qu’on me vole mes clés pendant que je mixe.

Des collectifs dont vous vous sentez proches ?

Mathilda :  Un gros respect pour Blocaus, Container et BP qui ont été les premières teufs où j’ai mis les pieds et il me semble qu’à Paris, ils faisaient partis des premiers organisateurs de teufs techno pures et dures. C’était un autre climat, une autre population, et des putains de line-up français avec des mecs comme Zadig, Illnurse, Herrmann, BLNDR, Anetha, Exal

François : Je suis proche des Blocaus, de Champ Libre ainsi que d’Aladdin, du Péripate. Je me délecte aussi à l’idée de découvrir les nouvelles soirées Myst, où je ne suis pas encore allé. Pour Berlin je suis très intéressé par le collectif Anomalie et j’adore plus que tout mes chouchous d’Interzone, qui commencent à faire des soirées en France ! (ils étaient à Toulouse en septembre)

Naïla : Flash Cocotte.

D’autres projets parallèles ?

FrançoisJe travaille comme collaborateur artistique sur un projet un peu plus confidentiel mais qui organise des fêtes inoubliables. Sinon j’ai deux rêves : ouvrir un club d’ambient et développer l’univers des soirées et de la techno en Iran.

MathildaContinuer d’organiser des soirées (avec Anne-Claire on bosse parallèlement sur les jeudi techno aux Nuits Fauves). Il faut que je prenne le temps de lancer mon projet de Fanzine. Sinon, sur la longueur, je souhaite véritablement monter mon club, un club avec beaucoup de liberté, beaucoup de backroom, et une programmation qui m’inspire. 

Anne-ClaireJeudi Techno, rendez vous lancé avec Mathilda, qui a eu lieu deux étés consécutifs aux Nuits Fauves, où l’on continue de défendre les couleurs de la techno, où l’on a parfois plus de place pour inviter des artistes différents ou des collectifs qu’on apprécie. Et qui n’a pas dit son dernier mot !

Crédits photos : S&E

Adeline Journet

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