[La fête, la fête, la fête] Positive Education c’est le collectif qui fait vibrer la région Rhônes-Alpes depuis déjà cinq ans. Et pas n’importe comment. Invités de marque, de Paula Temple, en passant par Jeff Mills ou encore Umwelt, Ancient Methods ou Simo Cell. Collaboration pointues, de Container à Guilty Dogs. Découvertes toujours au poil, de Pelada à Volition Immanent. Et une première édition d’un festival, en novembre 2016, qui signait leur consécration. Positive Education c’est un grand BOOM dans le paysage musical alternatif français. Et on les remercie.
Jeudi 9 novembre dernier, c’était direction Saint-Etienne, pour une seconde édition d’un festival aussi familial que parfait. Au programme, de bons classiques du moment pour arracher quelques râles de plaisir, de Broken English Club à December, Manu le Malin ou encore Tolouse Low Trax. Des surprises, comme Patrick Codenys de Front 242. Des mets salés comme Parrish Smith ou Elena Colombi. Que du sombre, des métaux qui hurlent quand on les frappe, de la peau qui brûle, des crânes qui se hérissent, des mains tendues qui s’agrippent à des épaules nues. Impossible donc pour Mehdi, Anaïs, Léa, Victor et Antoine de rater cette seconde édition. Depuis Paris, ou même Bruxelles, c’était parti, pour trois jours de fête(s) sans respiration ; on leur a demandé de piocher dans leurs souvenirs et de nous débriefer le Positive Education #2. Joyeuse boom pointue. Lecture !
Pourquoi Positive Education ? Non parce que c’est loin quand même Saint-Etienne…
Anaïs : Parce que la programmation c’était un audacieux mélange de tous les genres et artistes que j’affectionne. Du coup, pour ne pas faire les choses à moitié, j’ai décidé d’être bénévole sur le festival.
Mehdi : Perso, la programmation, AZF, Manu Le Malin, Zaltan, Myn, etc.. Mais surtout je n’y connaissais rien aux groupes plus punk, rock, EBM… donc ma curiosité a suffi. Et découvrir leur joyau, la Cité du Design.
Victor : Parce que les gars de Positive sont de bons potes, que j’y vais maintenant depuis le tout début (l’édition #0). Une énergie un peu particulière se dégage de ce festival, et c’est vraiment pour me replonger dans tout ça que je mange les 700 km qui séparent Bruxelles (là où je vis) de Saint-Etienne. J’oubliais la programmation post punk, wave, ebm dans un lieu post industriel aménagé à souhait … (je claque mes trois p’tits points j’ai encore trop à raconter).
Léa : Clairement pour la prog, et parce que je m’étais un peu mordue les doigts de ne pas y être allée l’année dernière donc banco 2017 direction Sainté sans hésiter.
Antoine : La programmation de malade, puis un petit festival en novembre, ça ne se refuse clairement pas !
Le truc qui a rendu ce festival complètement malade ?
Anaïs : Le public était agréable et ça sentait le festival familial à plein nez ; le lieu ; la qualité du son et l’organisation étaient au top. T’imagines toi, un festival où tu ne fais jamais la queue plus de deux minutes aux entrées, pour aller aux toilettes ou boire un verre ? Si, si ça existe.
Mehdi : L’énergie des gens, et surtout que c’est un grand festival niveau musique mais qui a la particularité d’être à taille humaine. J’ai bien aimé revoir les gens de la veille (vendredi soir). Comme une grande colo avec une super boom pointue.
Victor : Le live closing du festival du duo Fixmer /McCarthy.. j’avais déjà vu les gars cet été à Amsterdam, c’est toujours la guerre pendant leur live !
Léa : Le line-up ultra quali et ce côté très familial où jamais 5 min ne s’écoulaient sans croiser quelqu’un qu’on connaissait. Rien à redire sur le lieu et l’orga, au top.
Léa : « c’était fun de m’annoncer qu’on avait retrouvé ma CB alors que je ne savais même pas que je l’avais perdue »
Antoine : Le lieu était vraiment ouf, les gens tous super sympa, et la musique était dingue. Puis l’fait que ce soit pas immense rend le truc complètement malade.
Une anecdote en particulier, un moment drôle, ou fort à nous partager ?
Anaïs : L’épisode de ma chaussure qui se casse en plein festoch le 1er soir. Moi qui boite d’une scène à l’autre toute la soirée et qui désespère en me disant que c’était ma seule paire pour le festival. Après être rentrée pieds nus dans le froid, je me réveille dans la nuit et je vois Mehdi et Antoine dans la cuisine, super fiers d’avoir acheté de la colle en after et d’avoir réparé ma chaussure. Mes copains sont les meilleurs !
Sinon t’as les petits malins qui viennent te commander une bière en te soutenant qu’il y a une réduction étudiante valable au bar ! Bah ouais évidemment, tout le monde sait que les étudiants sont soutenus dans leur cuite du samedi (LOL).
Mehdi : Chercher mon billet papier pour le deuxième jour, puis fouiller toutes mes poches, tomber sur mon téléphone, essayer de rentrer en montrant mes derniers coups de coeur sur Discogs… puis me rendre compte que j’avais le bracelet au poignet ?
Victor : Un mélange hasardeux qui m’a fait un peu trop flyer, deux potes veillaient sur moi, j’étais limite mais c’est vite passé.
Léa : La danse diabolique du samedi matin, pendant l’after au Clapier, devant Black Merlin. Rarement tout donné à ce point. Sinon c’était fun de m’annoncer qu’on avait retrouvé ma CB alors que je ne savais même pas que je l’avais perdue. Je crois en mon étoile, poke Link Up.
Antoine : Le problème quand on vit dans un studio à set, c’est que lorsque vous êtes que deux à vouloir faire after (coucou Mehdi), on se fait vite chasser. Du coup, après avoir déplacé un bout du canap’ dans la salle de bain, on a quand même fini dans un petit troquet hyper sympa à parler PCF avec des gens vraiment sobres le vendredi matin, c’était fun. Sinon comment ne pas parler de la dernière demi-heure au Bat 249 ! Quand ils ont redonné le sourire à tout le monde avec des tracks monstres aux sonorités latines…
Tu dormais où ? C’était cool ? L’enfer ?
Anaïs : Dans l’espace bénévole du festival, non je rigole. Dans la coloc du sheitan (au Paradis) : à sept dans un studio, mais avec une team aussi belle, l’excitation de retourner chaque soir au festival, et pour le peu qu’on a dormi, le minimum suffisait.
Mehdi : Petit appartement dans le centre de Sté. Très cool. Que des copains, que de l’amour… mais j’ai pas trop dormi donc bon…
Victor : C’était cool et l’enfer en même temps. Le Positive c’est toujours un peu un marathon. Vu que je bossais en tant que photographe, fallait quand même rester sage pour pas tout casser le lendemain.
Léa : Appart hôtel en plein centre avec une petite coloc sympa. C’était hyper cool, sauf quand deux d’entre nous ont décidé de ne pas nous laisser dormir le premier matin. Ce qui devait arriver arriva, mais one luv.
Antoine : Comme tout l’monde, à 5 minutes de la gare à pieds, dans un studio aménagé.
L’artiste ou les artistes qui t’ont totalement chamboulé(e) ?
Mehdi : Oko DJ que j’avais un peu écouté depuis un moment sur Soundcloud. Empire State aussi. Les lives de She Past Away et Trisomie 21 m’ont VRAIMENT chamboulé car je venais surtout découvrir humblement des trucs. Sinon toute la nuit 2 de la Galerie… tout le monde sera d’accord avec ça.
Victor : Ancient Methods, Parrish Smith, Identified Patient, Fixmer / McCarthy, Deuil1500, Olivier Ho (Broken English) sinon j’ai bien aimé le live de Acid Fortwins et le set de December, voilà ma selecta… après j’ai loupé pas mal de monde ..
Léa : Tricky comme question.. She Past Away le premier soir, Black Merlin au Clapier, Tapan et Zaltan le 2ème soir (j’ai pas bougé de la scène de la nuit je crois), et puis Front 242, Voiron, Manu le Malin, Terrence Fixer, Ancient Methods.. ouais le dernier soir, tout était mortel. Dur de choisir. Tout me plaisait dans la prog’ et j’ai l’impression d’avoir loupé pas mal de choses, mais j’ai plein d’artistes à écouter pendant ma future hibernation, et ça c’est chanmé.
Mehdi : « j’aime bien zoner en attendant le soleil »
Antoine : La galerie le deuxième soir, Black Merlin en after, le bâtiment 249 le troisième soir, en fait avec une prog’ pareil, à peu près tout était incroyable !
Niveau son, t’as une recommandation en plus à nous faire ?
Anaïs : Va au festival l’année prochaine ! Et puis écoute toute la programmation de cette année, parce que c’est la “Positive Education”.
Mehdi : Je sors un…. (rires) Non on s’en ballec. J’étais pas là le jour 3 donc ma recommandation.. allez écouter tous les artistes dont je ne peux parler ici.
Victor : A la base je viens de Paris, cette édition était un peu spéciale, pas mal de mes potes sont venues pour le Positive, les Fils de Jacob ont pas mal tourné pour faire connaitre le nom de Positive Education. J’espère que l’année pro encore plus de gens feront le déplacement, toi qui lis ces quelques lignes, va creuser la programmation, les artistes, même les petits ! Va faire un tour sur la chaîne youtube de Vincent Glandier, elle te fera peut être bander.
Léa : Faut absolument voir le live d’Epsilove si ce n’est pas déjà fait, écouter un set d’Elena Colombi et d’Oko DJ et toujours toujours aller danser devant AZF qui met le feu à une salle comme personne et qui a un putain de sourire quand elle joue. Ouais, girls only !
Antoine : Après un festival pareil, beaucoup trop pour un court paragraphe. Low Jack, Vatican Shadow, tous plein d’monde en bref, n’hésite pas à taper n’importe quel nom de n’importe quel artiste sur Google et profite !
Anaïs : « Être raisonnable en festival, c’est pas vraiment marrant »
La rencontre qui a marqué le festival ?
Anaïs : Rencontrer les organisateurs et certains des bénévoles. C’était une belle expérience humaine. On se revoit en 2018 !
Mehdi : Antoine et Terdjman, dans l’appart. Mais sinon je défaille un peu quand je vois des artistes que j’aime, un peu comme une gosse devant Justin Bieber… Donc je dirais que croiser le regard de Manu Le Malin et Low Jack, ça m’a suffi haha.
Victor : Revoir mes potes de Sainté, de Paris aussi, Parrish Smith, un artiste pour qui je fais quelques images en ce moment. Pour moi y’a pas une rencontre, mais plutôt plusieurs !
Léa : Les petits Suisses de La Sacrée Déter qui étaient ultra sympa et.. sacrément déter !
Antoine : La plupart des gens avec qui je suis venu en général, et toute personne rencontrée là bas.
T’as plus été du genre à jamais dormir et passer d’after en after ou plutôt raisonnable pour ne rien rater de toute cette musique incroyable ?
Anaïs : J’ai été du genre à arriver au festival sans avoir dormi parce que j’organisais un événement la veille, et du genre à continuer dans ma lancée… Être raisonnable en festival, c’est pas vraiment marrant.
Mehdi : J’aime pas trop les afters, mais j’aime encore moins dormir. Quand j’en ai l’occasion, j’aime bien zoner en attendant le soleil (genre after bronzage aux buttes Chaumont), mais là c’était pas trop le lieu.
Victor : Ça dépendait des soirs, j’ai fait quelques after après je bossais au festival (j’pouvais pas trop me chier) du coup un minimum de 5 h pour tenir le lendemain.
Léa : J’ai tenté d’être raisonnable le premier soir mais n’ai pas vraiment pu dormir à cause de mes coloc du week-end que j’ai eu envie de tuer au petit matin <3 Sinon, afters vendredi et samedi mais sans trop forcer histoire d’un peu se reposer et de pouvoir enchaîner. Pas assidue sur la prog’ le 2ème soir, je me suis bien rattrapée en essayant d’aller tout checker le dernier.
Antoine : J’aime pas dormir, et j’aime bien les afters, après j’suis pas non plus une machine, comme d’hab’ j’ai mal géré mon sommeil. On va dire que j’étais pas vraiment productif au taf lundi matin.
Antoine : « Etant moi même un Mormon pratiquant, je ne préfère pas répondre à cette question. »
T’as chopé ? De la bonne came ou un mec en or ? Une meuf sensass ou des grosses pintes ?
Anaïs : J’ai chopé le coup de main pour te servir des bières au bar !
Mehdi : Non mais de nouveaux potes, dont je parlais au dessus. Et oui, amateur de bières et Terdjman m’a fait goûter de l’absinthe.. Je savais pas qu’il fallait prendre de petites lampées… je te fais pas de dessin pour la suite (l’affaire discogs).
Victor : J’ai pas pecho mais j’ai croisé pas mal de regards. De la bonne came, des mecs, des meufs, ils étaient plus en argent qu’en or, de bonnes rencontres.
Léa : Je vais faire comme si cette question n’existait pas.
Antoine : Etant moi même un Mormon pratiquant, je ne préfère pas répondre à cette question.
Le mot qui résume selon toi le mieux ce festival ?
Anaïs : “La Grande Bouffe” version éducation musicale et sans le côté tragique du film…
Mehdi : Intensité. Et je n’ai fait que 2 jours.
Victor : Amusant aha, on se revoit l’année pro.
Léa : INTENSE ouais
Antoine : Musintense (qui est un barbarisme, fusionnant musique et intensité)
C’est quoi ton futur plan de fête là ?
Anaïs : Le 16 décembre au Hangar de Bagnolet pour la 3615 connexion !
Mehdi : Me calmer. Mon amoureuse part deux semaines, donc composer des morceaux en pensant à elle me semble une belle fête.
Victor : Les potes de Metaphore Collectif organisent une teuf un peu spéciale, AMOUR au CARGO Vol.4 !
Léa : Le nouvel an – d’ici là je prends soin de moi.
Antoine : Qui vivra verra…