Encourager au renouveau du monde électronique. Pousser à la création, au mélange, à la fusion des genres. Réunir les valeurs de l’Art et de la Musique pour en faire un concept unique, bouillonnant et repousser les barrières, les limites que ce monde s’est fixé il y a quelques années (tu sais, quand l’électro est devenu super à la mode). Mettre en avant les nouveaux acteurs de ce même monde, ceux qui osent innover. C’est cet objectif bouillant que s’est fixé le collectif Musart Concept Label lorsqu’il est né en janvier 2016. D’une famille chaleureuse au projet d’une vie, Musart c’est « Love Music, Love Art, Be Musart« .
A l’occasion de leur teuf d’après-midi, samedi au Hasard Ludique, La Fièvre du Samedi Après-Midi, avec Romain Dafalgang en extended mix et des créateurs de tous horizons jusqu’à 1 h 30, nous avons voulu en savoir plus sur cette petite famille de joyeux teuffeurs. Rencontre.
Présentez-vous ou taisez-vous à jamais…
Lucas : J’ai 21 ans. Je suis actuellement en BTS Design Graphique Web sur Nantes, et j’ai rejoins l’aventure Musart courant 2015.
Astrid : Je m’appelle Astrid, j’ai 27 ans. Je suis trésorière de La Wild et responsable administrative et financière de la Démesure Sur Seine. J’ai rejoint Musart en novembre 2015 en tant que co-fondatrice et j’habite à Paris.
Quand on vous demande ce qu’est Musart vous répondez quoi ?
Lucas : Musart c’est le lien entre l’Art, et la Musique, nos deux centres d’intérêts principaux.
Astrid : Musart c’est un pont entre les différents domaines artistiques qui sont balayés par l’art et la musique, nous permettant donc d’avoir un champ d’action très vaste.
Aymeric : C’est le projet d’une vie. Un projet qui touche à ma passion, impliquant ainsi l’exercice d’une activité que je considère comme centrale pour moi ; la quasi totalité de mes réflexions sont centrées autour de ce projet. Love Music, Love Art, Be Musart. Nous nous occupons ainsi de la production, promotion, et distribution d’articles musicaux et artistiques.
Et quand il est 4h du matin et qu’on est pas très net, on répond quoi ?
Lucas : Musart c’est la famille, un groupe de potes qui essaient de faire valoir leurs idéaux.
Astrid : C’est un label d’art graphique et de musique électronique qui souhaite faire tomber la barrière des préjugés chez chacun en amenant les curieux d’un univers à l’autre.
Aymeric : Quand quelques grammes d’alcool s’en mêlent, Musart reste toujours le projet de ma vie, mon bébé. Mais mes capacités explicatives me jouent des tours et me poussent a synthétiser ça en «nous faisons de la distribution de musique, de vêtements et nous faisons danser les personnes». Musart est mon point de repère. Ce projet me confère une certaine stabilité et me pousse a redoubler d’efforts pour atteindre mes objectifs. Si seulement nous pouvions rendre au public tout ce qu’il m’apporte. A 4 h du matin mes phrases ont tendance a s’allonger. Ne retenez que « love music, love art, love Musart ».
Il vient d’où ce nom d’ailleurs ?
Lucas : Il vient justement de nos deux univers, qu’on souhaite promouvoir. C’est bien représentatif du travail que l’on essaie de faire.
Astrid : C’est assez simple : Musique et Art
Aymeric : Le nom Musart est apparu comme une évidence. Nous souhaitions porter un nom a notre image et qui pourrait nous permettre de fédérer une communauté partageant nos valeurs. La marque se devait d’être suffisamment explicite et fédératrice pour pouvoir nous conférer la liberté de développer le concept et de la pousser au maximum de son potentiel.
Un mot pour qualifier votre expérience d’organisateur de soirées jusqu’à aujourd’hui ?
Lucas : Je dirais FAMILLE, c’est toujours la chose qui me revient quand je pense à nos aventures. C’est le terme qui est le plus adapté pour qualifier les relations de l’équipe.
Astrid : L’Amour
Aymeric : L’organisation d’événements est un travail passionnant mais très contraignant. Faire kiffer le public est notre objectif de tous les jours, mais organiser un événement requière d’avoir les nerfs solides. C’est un métier à proprement parler. On ne s’invente pas organisateur de soirée. Pour devenir bon dans ce métier il faut passer par des erreurs tout en faisant en sorte de ne plus les reproduire. Bien trop souvent une erreur peut coûter très cher. De plus, la législation française est très contraignante dans ce domaine d’activité. La pluralité de nos domaines d’activité nous pousse a limiter l’organisation d’événements pour libérer du temps pour développer notre concept collaboratif. Un pôle événementiel devrait voir le jour chez Musart prochainement nous permettant ainsi de reconsidérer ce métier et de le classer parmi nos activités principales.
La toute première soirée Musart vous vous en souvenez ?
Lucas : Pour ma part, c’est la première soirée pour laquelle j’ai mixé à Angers, la Kraft 02 avec Sinus O. On a eu quelques coquilles au niveau matos et logistique au début vu que l’on était présent sur deux lieux différents, mais au final, la soirée a vraiment été géniale. Bonne ambiance, pas mal de monde et surtout un bon moment avec toute l’équipe, qui m’a vraiment donné envie de rejoindre cette aventure.
Astrid : C’était en Novembre 2015 à Angers avec Moonoo, Shlomo, AWB, et Milan Kobar. C’était le feu !
Aymeric : La Kraft 01. Elle s’est déroulée a Angers avec pour invités principaux : Shlomo et AWB représentant Taapion Records, Milan Kobar pour Why Are We Here et MooNoo, artiste du label. 80% des personnes présentent venaient de notre cercle d’amis proches. Cette soirée était mémorable et nous a fait prendre conscience de l’importance de communiquer pour partager notre concept et agrandir notre communauté.
Le truc dont vous êtes le plus fier avec Musart ?
Lucas : Je dirais le taff fait au quotidien, et l’intégration des nouveaux membres de la “famille”. On arrive à trouver des gens qui sont toujours motivés, et qui effectuent un super boulot pour Musart.
Astrid : Avoir contribué à la réalisation d’un rêve de Fela Kuti… Je m’avance peut-être un peu trop, mais il me semble bien que Fela Kuti, grand artiste nigérian, regrettait que ses longues chansons soient coupées pour être diffusées à la radio. Dans le cadre des émissions proposées par Nadjingar, résident Musart, sur Rinse France, on a passé Beasts of No Nation de Fela en entier.
Astrid – « Les backstages ressemblaient plus à une chambre froide qu’à un endroit agréable où les artistes peuvent se reposer »
Aymeric : Ma plus grande fierté avec Musart restera l’affectation d’Astrid à ce projet. Nous nous connaissions que très peu mais le courant est très bien passé. Je lui accorde aujourd’hui une confiance aveugle. Que d’autres personnes croient en ce projet et que ces personnes puissent apporter des idées nouvelles me poussent a redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs fixés.
Votre plus grand fail ? (parce qu’il faut savoir assumer ses fails, haha)
Lucas : Haha complètement d’accord, je dirais que pour moi c’est la première soirée que j’ai organisée à Nantes en étant le seul de l’équipe. La soirée s’annonçait vraiment mortelle, mais le club a mis en place au dernier moment des restrictions au niveau des personnes pouvant rentrer gratos avant 1 h 30, ce qui fait que pas mal d’amis à moi ou de gens qui voulaient vraiment venir se sont retrouvés à la rue. C’était vraiment chiant.
Astrid : On a eu quelques fails, mais je pense que le plus drôle c’était l’état des backstages à notre première soirée à Angers. On nous avait parlé d’une grande loge… oui, elle était très grande mais la fenêtre cassée et le mois de novembre faisaient que les backstages ressemblaient plus à une chambre froide qu’à un endroit agréable où les artistes peuvent se reposer avant d’allumer le dancefloor !
Aymeric : Le plus grand fail à mon avis s’est passé au Château Perché Festival en 2016. (note d’astrid : oui grave il est là le biggest fail en fait). Nous devions avoir une scène extérieure dans un magnifique jardin a la française. Tout était réuni pour passer un moment mémorable. La nature en a décidé autrement. Nous avons pris des trombes d’eau pendant toute la nuit. Nous avons passé notre soirée a essayer de sauver le matériel…
Comment vous travaillez en amont ? Qui décide de quoi ? Quelles sont les guidelines à respecter ?
Lucas : Astrid et Aymeric sont les décisionnaires, en amont et en aval. Moi je m’occupe de la direction artistique générale du Label, les artworks, logos etc. Je ressens pas de hiérarchie proprement dite, on se concerte tous pour avoir une multitude d’avis, mais les fondateurs restent quand même décisionnaires au final. C’est un lieu de boulot hyper agréable.
Astrid : Je pense qu’on est plutôt facile à vivre et que chacun a trouvé naturellement sa place. Tout le monde sait ce qu’il a à faire et le fait bien, alors tout roule.
Aymeric : Les grandes lignes directrices ont été établies il y a trois ans. Avant de déposer la marque Musart a l’inpi, j’ai fait une étude de terrain qui m’a permis de designer le business model et d’avoir une vision sur le long terme pour cette entreprise. Des objectifs se trouvent dans un livret d’une soixantaine de pages que nous actualisons régulièrement en fonction des idées des différents membres de l’équipe. La finalité de Musart serait de pouvoir internaliser toutes les activités en rapport avec la musique électronique tout en continuant de collaborer avec nos partenaires.
Un ou des collectifs en particulier dont vous êtes ou vous sentez proches ?
Lucas : Alors là, aucune idée. Je dirais que dès le moment où un collectif fonctionne comme une grande famille alors on a des choses qui vont ressembler à ce que l’on fait sur Musart. Peu importe l’univers, musical ou artistique. On ferait du Rock ou du Rap ça serait la même chose.
Lucas – « La fête c’est l’échappatoire du quotidien »
Astrid : Je pense que Musart par son essence est assez unique, ou du moins, atypique. Après si je dois choisir mon collectif de cœur à Paris, c’est sans aucun doute Microclimat.
Des artistes dont vous vous sentez proches ?
Lucas : D’un point de vue musical, je dirais Orphx. De l’expérimentation musicale et aussi du dansant. Un joli mélange en définitif.
Astrid : Oui plein, à commencer par mes amis qui sont artistes. L’artiste qui m’inspire le plus et qui a une multitude de talents, de l’écriture au DJing en passant par la photographie, est Antoine Calvino. Sans aucune hésitation.
Aymeric : Aujourd’hui nous avons la chance de partager notre musique et nos idées avec de nombreux artistes. De plus, en collaborant avec des artistes de la scène émergente, nous les voyons tous les jours progresser et grandir. C’est le cas avec nos amis The WLDERZ, Thomas Delecroix, Sinus O, Milan Kobar, Blicz, Hemka, Madlex, D-Leria, Hobi, Beat Movement, Squaric, Benales et bien d’autres.
La fête ça représente quoi dans votre vie ?
Lucas : La fête c’est l’échappatoire du quotidien. On peut se lâcher et couper un peu avec la semaine. C’est un grand bol d’air.
Astrid : La vie !
Aymeric : Faire la fête c’est une sensation de liberté où tous les aléas du quotidien deviennent secondaires en occupant moins notre esprit. C’est une détente spirituelle !
Votre track préféré pour aller en soirée et à mettre à fond sur ses oreilles ?
Lucas : Orphx – Zero Hour. Sorti sur Sonic Groove Records, le label d’Adam X. Ce track est vraiment un condensé de ce que j’aime dans la musique électronique.
Astrid : N’importe quelle chanson qui te fait lever les bras en l’air et qui te donne l’envie de sauter… Green Velvet, Pin up Girl par exemple !
Astrid – « Le BOOM Festival 2015 est l’événement qui a le plus contribué à mon développement personnel »
Aymeric : Avant d’aller en soirée j’apprécie beaucoup l’effet revitalisant que peut procurer la psy trance. Je n’ai pas de track particulier bien que j’apprécie des artistes tels que Morten Granau ou encore Bliss. Autrement, un bon vieux classique de rock fait toujours bien son effet.
Et pour rentrer d’after ?
Lucas : Un truc plus aérien je pense, genre : Anthony Linell – Royal Island. C’est le nouveau projet d’Abdullah Rashim. Ce mec a un don pour créer des atmosphères chargées émotionnellement, qui passent très bien au levé du jour.
Astrid : Bah du coup ça dépends de la soirée qui vient de s’écouler, pourquoi pas NiagaraNiagara – Quand la ville dort.
Aymeric : Pour rentrer d’after je préconise Anemone de Brian Johnstone Massacre. Rock psychédélique.
D’ailleurs, pourquoi on va en after ?
Lucas : Tout simplement parce que l’on déteste que la fête s’arrête. On en veut toujours plus.
Astrid : Parce que parfois la fête est trop courte ?
Aymeric – « Le rêve ultime serait d’avoir le budget que nous demandons, mis a disposition par les services publics, pour organiser un événement gratuit, ouvert a tous »
Aymeric : On va en after en général après une soirée que nous ne voulons pas terminer. La soirée pourrait procurer suffisamment d’énergie chez le fêtard qu’il ne pourrait tirer un trait dessus et aller se coucher. Il préfère continuer !
La plus belle fête que vous ayez faite EVER ?
Lucas : Y’en a beaucoup qui m’ont vraiment fait voyager, j’ai la chance d’avoir sur Nantes beaucoup de collectifs qui bossent super bien, et qui ramènent des artistes de qualité. Récemment j’ai pris une grosse claque sur le live de NX1 organisé par mes potes de Lunacy. Mais la scène Nantaise continue d’évoluer vraiment sur un bonne voie, de superbes choses arrivent vite !
Astrid : Waouuh des belles fêtes y en a eu tellement entre les microclimats, les alter panam, les wild, les OFNI, les funkis, les burning et les festivals…! C’est vraiment dur de répondre. Tous les mois il y a au moins un évènement où je me prends une leçon… Que ce soit une leçon de DJing, une leçon de scénographie, ou encore une leçon d’organisation.
Aymeric : Une soirée particulière serait difficilement identifiable. Encore cette semaine je me trouvais au Dour festival et je n’ai pas arrêté de prendre des claques musicales (Temples ont réalisé un concert incroyable). Je me souviens d’un sacré week-end de teuf à Paris pour le retour d’un groupe d’amis qui étaient partis pendant un an en Chine. Un vendredi Concrète, un after sur les toits de Paris avec une journée magnifique qui s’est poursuivie dans une warehouse organisée par Swarm Factory avec Regal et Blicz.
Bon et pour finir, quand on organise des teufs c’est quoi le rêve ULTIME ?
Lucas : Un truc de furieux sur l’aspect audio-visuel. Un système son parfait dans un lieu insolite au possible, le tout avec pas mal de mapping et de signaux visuels dans tous les sens. Le tout avec un plateau d’artistes hyper pointu. Ça serait vraiment le top.
Astrid : Mon rêve ultime serait d’organiser une fête totalement immersive grâce à une scénographie puissante qui plonge le spectateur de fait dans un autre univers. Ca ne serait pas la scénographie qui sert la musique, mais la musique qui servirait la scénographie. La musique serait techno, de qualité, dansante, et enivrante et le soundsystem précis. Je sais déjà avec quels artistes je souhaite travailler pour ce projet, même si je reste en veille constante pour encore embellir l’idée, et le lieu où je désire l’organiser.
Aymeric : Le rêve ultime serait d’avoir le budget que nous demandons, mis a disposition par les services publics, pour organiser un événement gratuit, ouvert a tous. Dans la fête, le soutien des services publics permet de passer un cap.
C’est qui l’idole qu’on aimerait voir samedi à la Fièvre du Samedi Aprem ?
Astrid : Romain Dafalgang, bien évidemment !
Aymeric : Si Jack Lang pouvait venir nous faire un coucou a notre événement nous en serions honorés, accompagné de Laurent Garnier !
Rédactrice en chef
Adeline Journet
Eternelle gosse et grande chipie, Adeline est la petite fée de la bande. Toujours prête à faire des blagues, elle reste cependant intraitable en matière de chocolats, pains et autres mets sucrés et elle ne blague pas du tout avec les chaussettes. Procrastrinatrice quand il s’agit de se remettre en sport, elle est beaucoup plus réactive quand il faut sortir se déchainer sur la piste de danse. Sa devise : “Oké, ça m’angoisse” #VivanLasChaussettas #LeBleuCestLaVie