Le plus bel atout d’un photographe, en club, la nuit, c’est de passer inaperçu et de capter l’insondable, ou de carrément se donner en spectacle et de balader son appareil à la vue de tous, et au gré des baisers qui se volent et des bras qui caressent les airs. Rainer Torrado, tu le vois, tu le vois plus, tu le vois, tu le vois plus, et c’est tout l’art du photographe espagnol : apparaître comme par magie et disparaître dans un souffle. Il était à la CHNL 4, le 8 mars dernier au Klub, à l’occasion de la première venue en France de la performeuse Virgen Maria.
Se foutre à l’air, se foutre à poil le temps d’une belle nuit dont on se souviendra, parce que les odeurs, les visages, les mélodies, ancrées dans nos cerveaux qui piochent au hasard, la résurgence qui re-donnera le goût en temps voulu. Puis il y a les visions des photographes, qui s’ancrent le lendemain, parfois des mois plus tard, et qui rappellent au tout. Le tout du moment, des instants qu’on a ratés, des baisers qu’on a volés. Rainer Torrado fait partie de ceux qui montrent ce que l’on a pas pu voir. Tout ce que vous avez raté à la CHNL 4, c’est donc par ici !