DIE KLAR. S’il y a bien une chose de sûre, quand tu croises Die Klar derrière des platines, c’est que le mec a la classe. Celle un peu subtile des années d’avant. Du vintage pas fake, sans faux-semblant, une authenticité qui laisse pantois. Die Klar, la vibration, la dérision, décalé jusqu’au bout des ongles, et une énergie très lourde, qui laisse aucune piste de danse indemne.
Il y a seulement quelques jours, Die Klar sortait son tout premier single, Anticyclone, une bourrasque rave house totalement insane. L’EP arrive à la rentrée. Alors en attendant, on le retrouve pour la deuxième fois derrière les platines de la Kindergarten à Petit Bain, pour une version XXL, samedi 7 juillet. L’occasion pour nous de lui demander quelques dizaines de minutes d’univers avec une mixtape excusive « GO GO RAVEBAPPÉ » complètement sauvage et surmenée.
Tu en es venu.e comment à la musique ?
La musique est venue en moi après avoir regardé pour la toute première fois l’émission musicale qui passait tous les samedis sur M6 à l’époque, le Hit machine présenté par Charlie et Lulu.
J’étais obnubilé par les chorégraphies de qualité 4K et l’ambiance frivole qui y régnait. Je ne te cache pas que j’espérais un jour pouvoir faire ma pop star en duo avec Jamiroquai… hélas ma place était d’avantage devant ma téléfrigo à Saint-Denis que devant les feux des projecteurs. Puis les années passent, tu grandis, ces merveilleuses années de puberté où tu expérimentes la basse, tu te cherches sans vraiment savoir où tu vas en regardant Tracks, un coup j’adore le rock puis le lendemain le logobi gt..
En définitive j’ai toujours eu une fascination pour les contre-cultures ayant pris naissance lors des années 80-90’s. Entre la post-punk, new-wave en angleterre et plus tard l’eurodance, la rave dans le Benelux (flemme de dire Pays-Bas, Belgique et l’autre pays là). Bref, ma musique a beaucoup été influencée par ces genres et des artistes comme T99, Praga Khan, Jan Vervloet et plus récemment Lone, Raito voir Joey Labeija. Pourquoi ? Parce qu’ils ont su me toucher par leur différentes identités, je me vois un peu à travers eux.
Le nom Die Klar, il t’est venu comment ?
DIE KLAR c’est mon alter-ego le soleil couchant. Armé de ses lunettes noires et d’une coupe au carré taillée au millimètre près, son objectif est de remettre au gout du jour des styles musicaux de la décennie 90’s, passés en désuétude, quelques années auparavant face à l’émergence de la techno ficello tagada.
Comme tu peux en douter DIE KLAR prend son origine à la base de mon nom Karl Die. Ouais, tu vas me dire que mon nom a une consonance allemande, mais non en fait je suis bien loin du stéréotype physique du deutsche qualitätsmann, même si ma musique se ressent peut être un peu.
Faire la fête, ça représente quoi pour toi ?
Faire la fête, c’est écouter ses propres dj sets, seul, assis sur mon lit superposé, avec une boule à facette qui tournoie au dessus de sa tête. Je me sens tellement bien, dans mon univers quoi.. Mais ma mère vient toujours tout gâcher en criant «Karl, va acheter cube magie et un pack d’eau !» Elle me fout le seum, elle me donne envie de fuguer tu vois…
Les gens font toujours autant la fête en 2018 pour échapper une réalité, celle que les hommeoursporcs auront notre peau d’ici la fin de la coupe du monde. Chirac revient…
L’univers Die Klar en trois mots ?
DIE KLAR, c’est engagé,
DIE KLAR, c’est retro
DIE KLAR, c’est FATA-LI-TY
Ton rôle dans la nuit ?
Kamel le professeur de fitness de Ouarzazate, toujours déterminé à se déhancher sur le dancefloor sur des «1-2-3 talali comme si comme ça».
Et sinon ?
Je produis du cidre à Guadalajara dans le hangar Sergio Marquina. C’est comme du schweppes tonic mais rien voir, car on m’a dit que cela avait le même goût que le champomy… des menteurs.
Les gens me donnent souvent l’âge d’Evelyne Dheliat parce que j’aime le beau temps, mais en réalité je n’en possède que 25. Je me sens de ce fait prisonnier dans un corps de retraité alors que j’ai toutes mes dents et que je suis considéré par la société comme un jeune actif, dynamique et motivé. Merci l’entretien d’embauche.
Le matin, je me lève, club maté à la main j’allume ma télé sur BFM TV et puis je retourne me coucher. Je pense à tout ce que j’éviterai de faire aujourd’hui, afin de vivre un peu plus longtemps sur cette Terre en pleine perdition.
Ton envie, là, tout de suite ?
Une blanquette de veau, un verre de vin rouge serbo-croate avec Jean Lassalle dans un restaurant vegan sous un air de jazz manouche. J’ai le souffle coupé…. ffffffffiou