Clea Vincent, c’est la meuf que t’attends pas trop en club. Pas qu’on la refuse à l’entrée, qu’elle ait pas le physique, le pas de danse ou la tenue adéquate, mais Cléa Vincent, tu l’imagines au coin du feu, derrière un piano, à fredonner les prochains tubes un peu doux-perchés de son prochain album, pas à claquer du talon devant les oiseaux nocturnes surexcités du Batofar, à une heure presque indécente. On l’a donc chopée à la sortie de la Sale -quasiment, hein- au Batofar, le 21 octobre dernier, parce que même nous on s’y attendait pas, à l’aimer comme ça, et .. à cette heure là.
La nuit change, et ce sont des Cléa Vincent et des collectifs comme la Sale qui te le prouvent un peu plus chaque weekend. Vendredi 21 dernier, Cléa Vincent mouillait littéralement le maillot sur la scène du Batofar. Les concerts planplans, y’en a marre, les gens « veulent voir quelqu’un qui se met à l’épreuve, qui se jette à l’eau ». Alors heureusement, Cléa ne s’est pas jetée par dessus bord. Oui, non. Cléa a bravé l’épreuve « club » avec brio, le dancefloor s’est enflammé, le jeune teuffeur s’est exclamé, Cléa a tout gagné. Hop, interview post-teuf !
Sur une échelle de 1 à 10, ton potentiel fun pris à La Sale du 21 octobre dernier ?
Sans rire, je crois que ce concert rentre dans le TOP 5 de mes concerts préférés. Jouer entourée d’hommes habillés et maquillés en femmes, pour un public de la night complètement surexcité, dans un lieu qui sent le sexe, l’alcool et le rock’n’roll c’est le pied total ! Pas que je sois une fille particulièrement dépravée, c’est juste que j’apprécie énormément les ambiances de grosse teuf comme savent créer les membres du collectif SALE. Ils ont été adorables avec moi, j’ai eu l’impression d’être Rihana à NYC. Je suis rentrée à 6h du matin. Moi qui d’habitude me couche à l’heure des poules. C’était une grande réussite, j’ai pris beaucoup de plaisir à rencontrer ces gens super ouverts d’esprit, c’était un bonheur !
Ta première pensée quand on t’a proposé de jouer à la Sale ?
Je me suis dit, on fonce direct ! J’adore sortir des sentiers battus. Me mettre en danger. Et jouer à 2h du matin dans une ambiance super techno, c’est se mettre en danger. Mais les gens le sentent et ils apprécient d’autant plus que tu mouilles ta chemises. Devant un concerts planplan, les gens s’ennuient, ils veulent voir quelqu’un qui se met à l’épreuve, qui se jette à l’eau. Et c’est ce qu’on a fait en jouant en formule réduite dans cette salle de surexcités de la nuit !
On ressent quoi de différent sur une scène, face à des gens venus faire la fête?
Pour ma part j’ai plus de plaisir à jouer devant un public qui fait la fête que devant un public qui m’observe, me juge telle la nouvelle sensation pop française du moment. J’aime quand les gens viennent chercher du roulage de pelle, des cris d’hystérie et des pas de danse improvisées complètement loufoques ! En gros, du lâcher-prise quoi ! Haahhaha !!
« Une soirée, il faut la quitter quand tu es au max du plaisir »
Pas trop le mal de mer au fait ?
Ah non, rien senti… Juste un petit mal de crâne le lendemain..
Toi quand tu teufs, c’est plutôt quel type de soirée ?
La dernière grosse teuf que j’ai fais c’était en juin dernier (lol) pour la sortie du clip de « Jmy attendais pas ». J’avais programmé 8 chanteurs, à qui j’avais demandé de faire un concert solo. C’était très puissant émotionnellement. Ensuite, Blond on Blond (Melissa Phulpin et Victoire Potocki) ont passé des disques et ont mis le feu au dance flour, puis Benjamin Bardinet a pris le relais et tout le monde était en sueur, on a dansé jusqu’à la fermeture. Puis on a terminé je sais pas où… C’était TROP FUN ! Par an, je compte maximum 4 grosses soirées. Par contre, elles sont tellement ouf que je ne les oublie jamais de ma vie.
Y’a une heure parfaite pour rentrer se coucher la nuit pour toi ? Ça dépend de quoi en principe ? Fin d’un concert ? Potentiel de surprises à venir ? Degrés de fatigue ?
Ma théorie, mais je sais pas si elle vaut quelque chose, c’est qu’une soirée, il faut la quitter quand tu es au max du plaisir. Pour moi c’est souvent à 1h du mat. C’est quand tu commences à planer et que la fête t’a rempli de joie. Tu repars avec le cœur léger et un mini regret de ne pas rester. Après 1h du matin, généralement, on commence à être bourré et la soirée se délite.. on a plus jamais autant de plaisir qu’en début de soirée.. Seule exception : si le DJ assure de ouf et que tu danses à en mourir.. Là, il faut rester… ahahahha !
C’est quoi le next step que tu voudrais mettre en place, pour aller chercher les gens dans les clubs ?
Next step, c’est mon prochain disque qui aura plus de plages instrumentales, j’aimerais faire de la musique encore plus électronique, plus dancefloor ! Encore plus trippante, dansante et sale (dédicace au collectif). Tout en restant sur cette approche discothèque de poche, c’est à dire des sons doux et élégants et tout joué en LIVE.
crédit cover : Michelle Blades