On l’oublie souvent, mais produire un artiste c’est parfois comme élever un enfant, et le porter jusqu’à consécration. Chloé, catégoriquement reconnue pour ses talents de dj et de productrice, est aussi une oreille hors-pair. Avec son label Lumière Noire, elle privilégie ses coups de coeur sans se soucier des avis extérieurs. Elle nous parle ici de son dernier protégé, Bajram Bili.
Bajram Bili, musicien originaire de Tours, propose depuis une dizaine d’années ses explorations sur machines analogiques. Il développe son projet chez plusieurs labels notamment Another Record et Le Turc Mecanique. Il attaque aujourd’hui une nouvelle étape musicale avec la sortie, le 4 mars dernier, de son nouvel EP Reshaped Distortion sur le label Lumière Noire. Pour l’occasion, on a demandé à Chloé de nous donner cinq bonnes raisons de découvrir l’artiste, qu’on retrouve ou découvre demain à partir de 19 h pour la Bajram Bili Release Party à La Boule Noire.
Ta raison… personnelle ?
Bajram Bili avait déjà contribué à la Various Artists du label From Above, c’était une jolie découverte. On avait envie de continuer et prolonger ce début de collaboration. Le maxi « Reshaped Distortion » est chargé d’emotions maitrisées et canalisées. On y entend des sous couches d’aspirations kraut, rock, techno, acid, ce qui est important chez Lumière Noire. L’idée étant justement de ne pas rester figé ni enfermé dans un style précis.
Ta raison… politique ?
C’est un coup de coeur musical surtout et avant tout. La seule et unique raison pour laquelle j’ai voulu qu’on sorte un EP ensemble. Après j’ai bien conscience que ça ne rentre pas dans une catégorie précise, mais est-ce important aujourd’hui ? Je pense que plus que jamais, devant le nombre de musique qui sort tous les jours, il faut fonctionner au coup de coeur. Après que ça plaise ou non c’est une autre histoire.
Ta raison… géographique ?
En tout cas pas sur la Terre. Dans l’espace, pour le côté sonique de ses sons. Le travail sur ses matières évolue tout le temps, afin de raconter une histoire.
Ta raison… sensorielle ?
J’aime la façon dont les effets sont étirés et travaillés, s’épurent par moment. La façon dont certaines voix rentrent puis ressortent venant habiter et renforcer son univers. Je trouve que la musique de Bajram Bili se vit physiquement, mais est aussi mélangée à des atmosphères planantes, tout en restant radicales. On a l’impression qu’il utilise des chemins de traverse, ce qui je trouve résonne bien avec Lumière Noire.
Ta raison… visuelle ?
On est dans un club, le son est rond, chaud, doux et transporte en même temps. Le morceau « Mother » à l’inverse est très lent, sans rythmique. On est allongé on ferme les yeux. On se laisse aller au déroulé des nappes de Bajram Bili.