Antonin Roux a 23 ans et il est co-programmateur club à La Java. Tu ne connais pas encore la Java ? C’est l’occasion d’y filer ce soir pour la première de VICE VERSA, nouvelle soirée queer.

Depuis janvier, Antonin a accepté sa nouvelle mission avec brio : faire découvrir des artistes et nouveaux univers musical à un public parisien quelque peu blasé. Portrait !

 

Quand on te demande ce que c’est “qu’un programmateur”, tu dis quoi ?

Le travail de programmation doit prendre en compte plusieurs axes : bien entendu, une veille agile des couleurs musicales d’hier, d’aujourd’hui et de demain, mais aussi le contexte économique de la structure pour laquelle on programme.

Et quand il est 4 h du matin, que t’es en soirée, ça donne quoi ?

Vous le verrez lorsqu’on se croisera au détour d’une soirée, à La Java ou ailleurs !

Les plus belles rencontres tu les fais à quel moment de la nuit ?

Je dirais avant ou après les soirées, c’est à ce moment que tu as un vrai échange avec les gens.

Un mot qui qualifie ton expérience en tant que programmateur ?

Prévoyance

La première teuf que tu a programmée, tu peux nous en parler un peu ? C’était quand, comment, où ça ? Tu en gardes quel souvenir ?

C’était un festival à Bordeaux, Les Virées Electroniques, il y a 5 ans maintenant. C’était un truc un peu DIY avec cependant une grosse prod à gérer, on n’a pas arrêté pendant 4 jours. C’était, dirons-nous, une première expérience musclée et marquante.

Ta plus grande réussite en matière de programmation, selon toi, jusqu’à maintenant ?

L’une des plus marquantes est toute fraîche. J’ai invité le canadien Patrick Mocan sur les deux dates françaises de son mini-tour européen, l’une à Bordeaux et l’autre à Paris. Patrick est un super dj et joue énormément avec les gens qui dansent en face de lui, c’était top.

Et ton plus grand fail ?

C’était l’une des soirées lors des Virées Électroniques justement. On s’est vraiment planté, avec un plateau bien fourni.

Comment tu construis un line-up à la Java en fonction de quoi ?

J’essaie d’inviter des artistes qui jouent rarement à Paris. Il est important pour moi d’apporter de la fraîcheur au paysage musical de la ville. Certaines salles se chargent de proposer les gros plateaux, de notre côté, on fait plus de la découverte musicale.

Comment tu choisis les collectifs à qui tu donnes carte blanche à la Java ?

Je donne régulièrement les rennes aux organisateurs de longue date (House of Moda, Trou aux Biches etc…), et j’essaye de proposer des collectifs plus jeunes qui défendent un univers musical. On travaille actuellement sur de nouveaux formats, notamment sur les jeudis, où nous proposons des longues plages horaires (21h-5h) aux collectifs pour qu’ils puissent programmer et du concert et du club.

Ton track préf pour aller en soirée et à mettre à fond sur ses oreilles ?

Le track à mettre dans ses écouteurs pour rentrer d’after ?

D’ailleurs, pourquoi on va en after d’après toi ?

Chacun ses raisons (rires)

La plus belle fête que tu as faite ?

Morning Fever à Montréal, une fête autonome dans un lieu vraiment fou. Meilleur ambiance ever !

C’est qui l’idole qu’on aimerait voir à la Java ?

Si on pouvait ressusciter les morts….

Bon et pour finir, tu sors parfois de ton côté ? C’est quoi tes autres clubs préférés ?

Je sors régulièrement dans des fêtes hors club justement, il y en a de plus en plus à Paris et il y a un côté «free» assez plaisant !


crédit illustration cover : Coline Blot