La liberté, sans prix donné. Là où les mains se plongent dans la terre. Là où les sourires ne s’effacent pas. Là où rien ne vient souiller, gâcher, railler l’instant T d’une nuit blanche. Nuit Blanche devient Spectrum. Mouvement de hanche. Nuit venue. Bienvenue chez Spectrum.
Ni artefacts ni atours, ni fake love ni artifices, la fête techno a fait tomber la veste pour dévoiler les corps. Ceux qui ne mentent pas, même la nuit venue. Ceux qui ne trichent pas . Même s’ils en suent. Ils suent d’être eux-mêmes. Libres. Parce que… qu’est ce qu’on se fait chier en soirée parisienne parfois… !
Spectrum, ou la réponse attendue d’une mouvance : décomplexée, déshinibée, la fête doit être exutoire. Pas un triste mouroir. Spectrum c’est une fantastique apparition. De la techno virulente, une énergie visuelle exubérante. Il fait noir, mais lumière à l’intérieur. Vendredi 30 mars,
Spectrum s’allie à Regal Sound pour une nouvelle date dont personne ne sortira indemne. Une semaine avant le soir S, rencontre avec ses deux créateurs, Léa et Hogan. Ou deux habitués du monde de la nuit, qui se faisaient chier en soirée.
Spectrum, t’es qui ?
Léa : Léa, 24 ans, cool, DJ internationale. (lol)
David : Hogan, patronne, 73 ans, viré, pin-up.
Monter sa propre soirée, beaucoup de gens y pensent, mais qu’est ce qui donne l’impulsion réelle ?
Léa : Cette envie de monter notre propre soirée est arrivée naturellement après la conclusion suivante : on ne s’amuse plus en soirée à Paris. Nos lieux préférés deviennent mal fréquentés, une population trop jeune, immature, des consos exubérantes et une musique qui laisse à désirer. J’avais une seule chose en tête, refaire vivre ce qui se meurt à Paris… La liberté !
David : Pour moi, cela fait trois ans que j’ai commencé à produire des événements, notamment par les Kapsule qui sont basées depuis presque deux années à la Machine du Moulin Rouge. L’envie de monter sa propre soirée est venue dans un premier temps de mon amour de la musique et dans un second temps, l’envie de partager ma vision de la fête !
“SPECTRUM”, c’est quoi ?
Léa : Après grande réflexion, NB00, alias Nuit Blanche, était un nom trop simple et surtout déjà utilisé mille et une fois par d’autres collectifs ou soirées. Cela portait à confusion. Nous avions envie d’une appellation vraiment unique, propre à nous. Spectrum est arrivée comme une évidence. Une nouvelle identité visuelle, un nouvel univers graphique qui colle parfaitement avec notre ADN.
David : Spectre, du latin Spectrum, c’est d’abord une apparition dite “fantastique” et pour nous chaque personne déambulant lors d’une soirée à 4 h du mat est pour nous cette apparition, le Spectre finalement. On parle aussi du rapport d’un spectre phonétique, qui est une représentation graphique de l’amplitude et des fréquences des composants acoustiques d’un son.
Le principe de la Spectrum, c’est quoi ?
Léa : Le principe est simple : un lieu cool, un public mature, ouvert d’esprit qui se fiche de ton sexe, ton look ou ton orientation sexuelle. Avec comme objectif premier : la musique. Nous avons à coeur d’inviter des artistes de qualité, très pointus dans l’écosystème de la techno. Pas de place pour l’ennui et le répit. Une techno brutale, puissante et rythmée.
David : Des événements sur plusieurs formats : club, after et même journée. Où nous présenterons au maximum de nouveaux artistes ou ceux encore trop peu connus à mon goût afin de les proposer au public qui aime toujours la découverte !
Vous parlez de techno “pure et dure” et de “liberté” quand il s’agit de parler de la Spectrum, ça veut dire quoi pour vous ?
Léa : Être libre, tout simplement.
David : La liberté, car pour moi un événement doit être libre, sans barrières, ni limites, les personnes doivent pouvoir s’y exprimer comme ils/elles le souhaitent aussi bien par leurs styles, leurs goûts, leurs façons de penser. Et le tout, c’est de rallier tout le monde pour une chose : l’amour du son.
Votre clubbeur Spectrum il ressemble à quoi ?
Léa : Une bête sauvage ? Ou un guerrier.
David : Un schizo.
Une égérie qui ressemble à la Spectrum ?
Léa : Saeed Aliz.
David : Maxime Guicherd.
Elle a quel rapport avec le monde alternatif la Spectrum ?
Léa : Vous pouvez répéter la question ?
David : Ta grand-mère.
Vous pouvez m’en dire plus sur vos chemins de vie respectifs ?
Léa : Parisienne amoureuse de Berlin. Je suis chargée de communication pour une marque de luxe et DJ à mes heures perdues.
David : Moi je suis originaire de Bretagne, ça fait trois ans que j’organise des events et sinon à côté je vends de la sape.
Le line-up vous l’avez monté comment et pourquoi celui-ci ?
Léa : Von Grall et Exal sont deux artistes incroyables et trop peu reconnus à mon goût. De plus, les artistes du collectif REGAL SOUND sont extrêmement talentueux. Je pense notamment aux productions d’Hadone. Une techno brutale et puissante comme on aime, ça vaut le détour !
David : Ce line-up est clairement family pour moi, j’ai déjà travaillé auparavant avec mon ami Théophile de RGS et cela fait longtemps que je lui avais parlé de cette invitation avec nous. C’est pour moi une consécration de pouvoir présenter à notre public les artistes de son collectif qui ne sont encore pour la plupart jamais venus jouer à la Station.
C’est quoi la principale difficulté qu’on rencontre quand on monte une soirée ?
Léa : Trouver le lieu parfait, surtout à Paris.
David : Pour moi la plus grosse difficulté c’est de faire plaisir à tous.
L’avantage qu’il peut y avoir ?
Léa : De très belles rencontres au niveau personnel et professionnel !
On y boit quoi à la Spectrum ?
Léa : Du Gin.
David : De la bière.
On y danse comment ?
Léa : Les points levés!
David : On saute.
Elle est copine de quels autres collectifs la Spectrum ?
Pourquoi la Station-Gare des Mines pour Spectrum ?
Léa : C’est pour nous actuellement l’unique lieu à Paris regroupant tous nos idéaux et valeurs. De plus, une équipe au top.
David : Pour moi ce n’est pas seulement la Station-Gare des Mines, c’est aussi et surtout toute l’équipe avec qui on travaille là-bas qui partage toutes nos idées, nos envies et notre vision de la fête.
On attend quoi de cette prochaine édition par rapport aux deux précédentes ?
Léa : La même vibe et énergie !
David : Moi j’attends clairement une grosse teuf. Haha
Non, je suis hyper content de pouvoir enfin présenter sur cette édition tous mes potes de Regal Sound que je connais depuis 3 ans et les artistes de feu qui composent ce collectif. Pour moi il est important de se diversifier et surtout avoir de la nouveauté.
Le truc qui vous a marqués, au cours des deux premières éditions ?
Léa : L’harmonie entre tous, on ne formait qu’un.
David : Cette osmose entre tous.
Une anecdote un peu drôle ou cocasse ?
Léa : Mes deux heures de set matinal la fois dernière. Mémorable.
David : Quand je me suis rétamé dans les escaliers.
L’avenir de la Spectrum il est où ?
Léa : Avec vous tous, à la Station, notre lieu adoré.
David : L’avenir de Spectrum, il est à la Station avec plusieurs éditions plutôt sexy qui vont arriver bientôt et d’autres, mais on ne vous en dit pas plus !