Les Nuits Sauvages

Rainer Torrado : quatre dixièmes de seconde de Tragedy – Heeboo

Rainer Torrado : quatre dixièmes de seconde de Tragedy

Night Shoot - Avril 27, 2018

Rainer Torrado

Arpenter la nuit à la recherche du cliché parfait, celui qui marquera les esprits, qui fera rêver, sans dénaturer la réalité. C’est le quotidien de Rainer Torrado depuis déjà quelques années. Architecte madrilène devenu photographe et directeur artistique, il est l’un des oiseaux de nuit les plus demandés pour shooter les nuits les plus folles, sauvages et libérées de la capitale. De la Flash Cocotte à la Menergy en passant par certaines dates au feu-Salo et par aujourd’hui la Tragedy, son oeil affuté signe des clichés percutants, humides et étonnants.

À l’occasion de la prochaine Tragedy, lundi 30 avril au Ouh La La Nuit, focus sur dix photos « sauvages » de la dernière édition. Entre poésie, sensualité, brutalité, mystère et beauté tragique, Rainer Torrado revient sur ce qui peut aujourd’hui se considérer comme une véritable oeuvre d’art.

« J’ai vécu la dernière Tragedy, celle du 13 avril, comme une soirée parfaite. Cette nuit là, tout semblait s’aligner. Les verres. Les câlins. Les sons. Les assidues de la soirée s’entremêlaient avec les débutants. Cette nuit là, j’ai pris des centaines de photos. Voici dix d’entre elles. Dix moments éphémères. Dix scènes figées avec ma caméra. Prises à une vitesse d’obturateur de 1/250 de seconde. En somme, 4 dixièmes de seconde de la dernière Tragedy. » – Rainer Torrado

01:13:35 am
numéro quatre errant vers le backstage
pierre me tourne le dos, je prends une photo de sa nuque

01:30:28 am
mains propres et visage ensanglanté
urami mixe aux platines, je prends une photo

01:40:01am
casquette et visage
deux garçons dansent
je lève mon bras
je prends une photo

01:56:57 am
cette nuit là, losseroy porte des collants
quelqu’un s’approche
je prends en photo un poing, des jambes et des ombres

01:57:15 am
pierre est par terre
je m’allonge sur le sol
et je prends une autre photo

02:49:54 am
trois corps isolés
on dirait une scène d’un film
je la prends en photo

03:03:49 am
c’est mieux sans
je grimpe sur une chaise et je prends une photo

03:32:06 am
pas besoin d’en dire plus
je prends une photo

04:05:02 am
« Le rose et le noir »
ou peut être
« Bonsoir tendresse »
je presse le déclencheur
une photo qui montre juste assez

04:06:20 am
yeux fermés, il l’embrasse
gardons le mystère
je prends une photo
en fait, j’en prends plusieurs
mais je ne montrerai que celle là.

Adeline Journet

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