Les Nuits Sauvages

Pourquoi faut-il aller traîner tout l’été à la Jeudi OK ? – Heeboo

Pourquoi faut-il aller traîner tout l’été à la Jeudi OK ?

Mai 27, 2019

Otto Zinsou

Le jeudi c’est in, c’est bath, c’est OK. D’abord au Social en 2014, puis au Gibus, c’est tout l’été et au Wanderlust que la Jeudi OK célèbre la culture LGBTQI+ à travers la teuf depuis quatre ans. Tant pour l’apéro et les rencontres de début de soirée que pour le club, la danse et la déglingue de 4 h du mat’, la Jeudi OK met à l’honneur, chaque jeudi, de 20 h à 6 h du matin, les collectifs qui font la scène queer parisienne tout au long de l’année. Alléchant non ? Go, donc !

Et en 2019, la Jeudi Ok remet le couvert pour une cinquième édition qui s’annonce explosive. Au programme, les anciens avec Cockorico, Barbi(e)turix, ou encore Fils de vénus, mais aussi des petits nouveaux comme la Sous Tes Reins ou encore la Darude. Tous les jeudis, l’occasion de se connaître, de se retrouver, et de planter sa tente sur l’un des seuls open air où danser toute la nuit sans concession. Ni même celle d’un limiteur.

À J-3 de la grande ouverture de jeudi 30 mai, Jeudi OK : Opening, on a souhaité poser quelques questions à Anne Claire plus connu sous le nom de Dactylo, et créatrice des Jeudi OK en 2014. Elle vous attend de pied ferme, et une chose est sûre, la fête risque d’être folle !

Hello Anne Claire, tout va bien ? Tu fais quoi cette semaine ? Pas trop stressée par le lancement des jeudi OK jeudi 30 mai ?

Pas du tout stressée plutôt très heureuse et carrément dans le speed !

C’est toi qui a créé les Jeudi OK ? C’était quand, où ? Comment est venue cette idée ?

Oui j’ai créé les Jeudi OK en septembre 2014 ; les boss du Social Club voulaient développer un projet avec moi et sur les jeudis ; ils m’ont donné plus de liberté pour faire ce que je voulais : un format cool au niveau des tarifs, c’était gratuit sur inscription ou 10€ donc quasiment gratuit, et un accueil personnalisé, j’avais eu l’immense chance de pouvoir mettre mon staff à tous les postes d’accueil et de service du club, c’était dément… Tu rentrais dans le club et tu tapais la bise à tout le monde j’avais une super équipe avec Charly, Felix, Aubry, Sally, Simon et puis j’ai eu envie d’embarquer avec moi dans cette aventure les collectifs tpg (TransPédéGouine, ndlr.) les plus cools, ça a pris tout de suite. Je me souviens plus des raisons précises pour lesquelles on a arrêté mais c’était une erreur ; on avait stoppé net un rendez vous super cool et qui avait beaucoup de succès.

Pourquoi ce nom, JEUDI OK ?

Quand je l’ai trouvé, l’impact de tout le bordel causé par le vote du mariage pour tous était encore
fort, et le nom est directement inspiré de la campagne d’American Apparel : GAY OK

Otto Zinsou

Tu peux nous expliquer le concept des Jeudi OK ? C’est le même qu’au tout début, ou il a évolué ?

Le concept est toujours le même : il s’agit d’inviter les collectifs les plus cools avec un accueil du public très friendly mais c’est certain qu’il évolue en fonction des espaces qui nous accueillent. Ces dernières années Jeudi OK existe uniquement en format été et toujours au Wanderlust donc les deux sont très liés. Le Wanderlust est un cool site pour nous accueillir, le club nous laisse encore la possibilité de mettre du staff, certes pas à tous les postes mais distillé dans tout le club au bar, vestiaire, porte, le tarif reste super : gratuit avant 22 h puis 5€, puis la terrasse est l »un des très rares spot dans Paris où l’on peut danser en extérieur toute la nuit, c’est un gros plus !

C’est quoi ton meilleur souvenir de l’époque du Social ?

L’une de mes très grandes fiertés est d’avoir détourné le logo du Social club qui était affiché au dessus de l’entrée pour en faire un drapeau gay en néon ; finalement ce drapeau est resté là pendant des années même quand le club était fermé ; je me sentais un peu comme un chien qui a marqué son territoire…

Autre anecdote un peu drôle, les soirées étaient tellement ouf que les orgas qui organisaient des soirées en face fuyaient parfois leurs propres soirées pour venir s’amuser aux Jeudi OK ; c’était il y a longtemps donc je peux le dire aujourd’hui haha !

Pourquoi c’est important que la Jeudi OK existe à Paris en 2019 ?

Important c’est sans doute exagéré ; en revanche ce qui est intéressant aux Jeudi OK c’est la grande mixité du public !

Comment tu choisis les collectifs auxquels tu laisses carte blanche ?

Je prends ceux qui sont d’accord hahaha

Quels sont les deux ou trois collectifs que cette année tu aimerais vraiment que les gens découvrent ? Et pourquoi ?

Les collectifs les plus jeunes en terme de projet…

Darude : un collectif très intéressant musicalement car orienté vers l’eurorave / la trance. Conspiration : un collectif constitué d’artistes féminines, pour la parité des line up et des équipes ; et un sujet auquel je suis très sensible et sur lequel je travaille depuis plusieurs années déjà donc ravie de les accueillir. Et la Sous Tes Reins !

La scène LGBTQI+ et.ou queer, à Paris, t’en penses quoi ? Qu’est ce qu’il lui manque d’après toi ? Et qu’est ce qu’elle apporte à la scène festive parisienne et.ou française ?

Il faudrait continuer à avancer sur les questions d’accueil de nos publics même si en dix ans on a quand même bien avancé, je me souviens que quand on a démarré la Flash Cocotte on avait affaire à des exploitants qui ne comprenaient rien à nos projets, à nos problématiques qui ne parlaient pas notre langage, voire qui ne voulaient pas nous accueillir. Aujourd’hui grâce à notre résilience, grâce à la multiplication des collectifs cela va mieux. J’aimerais aussi une plus grande solidarité entre toutes les sous-communautés au sein de la communauté : c’est dingue qu’après tous ces combats communs il y ait encore autant de frictions, on est tou.te.s né.e.s sous le même rainbow flag !

Ton meilleur moment des Jeudi OK 2018, c’était quoi ?

Enormément de bons souvenirs l’an dernier ; déjà il a fait très beau tout le temps. Musicalement une très bonne découverte de l’artiste Nelson Beer booké par les Fils de Vénus. La Polyester avait aussi été une franche rigolade, je me souviens que Pipi était super en forme et il avait mixé pendant cinq heures sur la terrasse.

Otto Zinsou

Qu’est ce que tu attends des Jeudi OK 2019 ?

Ce que j’aime chaque année aux Jeudi OK c’est la longue amplitude horaire et le démarrage à 20 h , les gens sont très relax sur la première partie de soirée avant que ça parte en folie clubbing et du coup les gens se rencontrent plus et se parlent ; oui oui chaque année je rencontre pleins de nouvelles personnes aux Jeudi Ok, soit parce que dans les autres soirées dans le noir j’ai pas l’occasion de les rencontrer vraiment et de découvrir qui ils y sont, soit aussi parce qu’il y a des nouvelles tête qui arrivent chaque année à ce moment là, pour faire leurs études ou autre à Paris et dans notre galaxie. C’est vraiment le rendez-vous où je rencontre le plus de gens et c’est super agréable donc cet été j’attends de vous rencontrer et n’hésitez surtout pas à venir me parler !

Adeline Journet

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