Les Nuits Sauvages

Paris la nuit, Paris la folle, Paris toute nue : la teuf libre va-t-elle crever dans l’oeuf ? – Heeboo

Paris la nuit, Paris la folle, Paris toute nue : la teuf libre va-t-elle crever dans l’oeuf ?

Culture Club - Janvier 16, 2020

Victor Maître

2020, la ramasse est belle, et alors qu’on referme les dernières écoutilles d’une décennie de teuf, qui se souvient du Paris la nuit d’il y a dix ans ? Comment la « ville mortuaire », la « ville soumise » s’est-elle transformée en l’une des capitales mondiales de la fête ? À l’heure où Paris semblait se mourir, qui aurait cru à un Paris moteur du clubbing européen, à un Paris qui a quitté le centre, à un Paris engagé, dénudé et profondément libéré en 2020 ?

2009… Tu t’en rappelles ? Nous non plus. Cette année là, Eric Labbé, DJ et daron de la nuit parisienne (c’est son Twitter qui le dit) et Matthieu Jaussaud, ancien directeur délégué à l’action d’intérêt général chez Technopol, publient la lettre ouverte “Quand la nuit meurt en silence”. Que t’aies 20 ou 30 ans, t’en as sans doute entendu parler. Accompagnée d’une pétition qui va mobiliser les foules nocturnes (et pas que), “Quand la nuit meurt en silence” est à l’époque le résultat d’une lassitude généralisée face à la mauvaise tournure que prend la nuit parisienne. Les suppressions de sound system aux collectifs free au début des années 2000, puis l’interdiction du tabac dans les bars et discothèques en 2008 avait déjà provoqué la migration massive des teuffeur.euses sur… le trottoir. En 2009, les riverains gueulent, la police intervient, la municipalité ordonne des interdictions à tour de bras, incapables de faire des travaux, les boites ferment… Clubber devient quasiment un truc de riche, ou de beauf. Bref, on s’emmerde à Paris. 

2009, petite morte sur clubbing réac

T’y étais toi ? On sort comment en 2009 ? On écoute du rock dans les squats et les bars de quartier, on s’éclate la gueule sur de l’électro au Rex. La disette est là, mais nourrit déjà, le renouveau à venir. Comme l’explique David George-François, co-fondateur du Collectif MU (l’association derrière le Garage MU et la Station – Gare des Mines, ndlr), “vers 2007/2009” les soirées en squats, “y’en avait vraiment beaucoup, c’était une espèce de vogue qui a précédé les tiers lieux (des espaces qu’il considère comme des lieux de vie, de liberté, plus qu’un simple club, ndlr) notamment la Gare aux Gorilles, le Stendhal…”. À l’époque, on y vit pleinement le revival des années 70’s punks, “c’était la grande vogue des Whites Stripes, Libertines, des Kills, c’était quand même assez hétéro, mais hétéro cool !”. Rappelle toi, la Flèche D’or, L’International, la Méca, L’Espace B, les concerts sont presque gratuits, toute la nuit, mais les basses réveillent le voisinage et les interdictions fusent à gogo.

Pour l’électro, on écoute les gars de la french touch au Social, l’electroclash vit ses dernières années dorées en direct de la Loco, du Pulp, la deep house fait trembler les cales du Batofar, et on squatte les programmation du dimanche au Rex, et leur techno « à la papa » comme ironise Jean-Paul Deniaud, rédacteur en chef de Trax Magazine. Le Glazart fait des travaux, bye bye les Bains Douches, bye bye le Pulp, bye bye la Loco, Régine revend son club. La coupe est pleine. Et prête à tout casser. À l’époque, on se dit que Paris c’est mort, et pas prêt de changer.

2010-2012 : on parle de renouveau, on danse la techno

En novembre 2010 et à la suite de la pétition d’Eric Labbé se tiennent les Etats Généraux de la Nuit, organisés conjointement par le Maire de Paris et les acteurs de la nuit. “C’était un nouveau départ pour la Nuit Parisienne, enfin soutenue comme il se doit par les élus et la Ville de Paris, et les musiques électroniques ont été l’un des moteurs de ce renouveau », souligne Tommy Vaudecrane, président de Technopol (association crée en 1996 qui organise la Techno Parade en France, ndlr). Il faudra attendre 2011 pour voir l’arrivée de nouveaux acteurs sur la scène parisienne, “des trucs qui ont vachement compté, genre l’émergence d’AZF, de Betty, de Piu Piu, Teki Latex etc…” rajoute Pasteur Charles, directeur du label Le Turc Mécanique et Magic Dancer. 

Paris renaît de ses cendres, et c’est bien, on en parle d’ailleurs un peu partout. “En fait, en un an, ce n’était plus du tout le même Paris.” explique J-P Deniaud. En cause, l’ouverture de nouveaux lieux ainsi que la création de nouvelles soirées, portés par des collectifs tous jeunes, frais et créatifs. En 2012 ouvre Concrète, dont les afters sont rapidement convoités en dehors de la capitale et viennent donner le ton à ceux de La Sundae, fondés en 2009 par la DJ Céline et encore très indés. Comme nous l’explique, Marion Delpech, co-fondatrice de PWFM, à l’époque, on vient de Suisse pour “faire la teuf sur un bateau”. Dingue. La Machine du Moulin Rouge, ancienne Loco, change de DA et trouve son identité, entre club et concert, les line-ups léchés attirent connaisseurs et amateurs de nouvelles sonorités. Le Social et le Gibus prennent un virage plus LGBTQIA+. Le Wanderlust ouvre ses portes. La Java prend le pli de soirées plus indépendantes, on y apprend à blinde le voguing pour la première fois à Paris, avec La Mona créée en 2008 par Nick V. La Scène Bastille vit ses dernières années de gloire avant de devenir le Badaboum fin 2013. On danse la nuit à La Maroquinerie ou à la Bellevilloise, autrefois uniquement salles de concert. Le Wonder, squat culturel “bisounours” ouvre ses portes à la vie en communauté dès 2014 et vient donner le la au 6B ouvert à Saint-Denis en 2010. L’été 2016 arrive et signe l’ouverture du club qui va cristalliser ce renouveau de la teuf à Paris : La Station – Gare des Mines, à l’initiative du Collectif MU. Entre lieu culturel, esprit squat de punkach et club, la Station mélange les genres et les populations dans un esprit familial et authentique. On se rappelle des débuts, et c’était fantastique. « Les gens venaient y éprouver une liberté qui semblait toute nouvelle » explique Pasteur Charles alors que ses initiateurs ne « bittaient rien au clubbing ». Porte d’Aubervilliers devient un hub vtc, on s’éloigne du centre pour faire la fête, on clubbe sans être en club, on respire à Paris.
 

Mais plus que des clubs, c’est aussi et surtout via les rendez-vous techno qui vont y naître que le changement s’opère. Rappelle toi (même si t’y étais pas) les raves Die Nacht dès 2009 à la Gare aux Gorilles (désormais la Gare Jazz), la Berlinons Paris en 2011, la 75021 en 2012 à La Machine du Moulin Rouge. “Tu n’imagines pas le feu sur le Central de la Machine” à l’époque, nous dit avec entrain Jean-Paul Deniaud. Puis les joyeux rejetons qui viennent donner encore plus de fraîcheur au mouvement : Container, Péripate, Possession, ou encore Contrast, qui viennent allier techno indus et liberté des corps. Au même moment, on descend sous terre, on parcourt 50 mètres têtes baissée pour goûter aux plaisirs de la Golden Shower au Pipi-Caca. Ouahou. Paris se lâche, Paris fête n’importe comment, on turn up, on s’enflamme, Paris va bien, l’air est plus libre, mais aussi plus politique ; on s’engage dans les manifs pour le Mariage pour Tous, on se retrouve au Zorba pour lire des textes, puis on part se perdre et s’aimer en teuf. Paris s’ouvre, Paris flirte avec… Berlin ? Les années sont folles. Le pari est remporté. Bingo. 

La tête hors de l’eau du clubbing LGBTQIA+ et inclusif

Après avoir pensé mourir, Paris s’échappe avec le renouveau des années 2011/2012, et c’est dans la communauté LGBTQIA+ que les corps s’émancipent et prennent de plus en plus vie au sein de communautés déjà présentes : la Club Sandwich dès 2005, la Bizarre Love Triangle dès 2006, la Flash Cocotte à La Java dès 2007, la Wet For Me au Nouveau Casino dès 2008, la Cockorico dès 2010, la House of Moda dès 2011… Ces soirées “ont changé le visage de Paris pour toujours”, affirme Xavier Paufichet, responsable marketing chez Concrète. Elles naissent dans un contexte où la demande en rendez-vous LGBTQIA+ est forte, notamment suite à la fermeture de l’Enfer en 2002, puis du Pulp en 2007, “un endroit où pédés et gouines faisaient la fête ensemble, un mélange qui avait du mal à se faire ailleurs à Paris”, comme l’explique pour Libération, Pipi de Frèche, l’un des djs résidents et organisateurs de la Flash Cocotte. 

Au départ, ces soirées quasiment organisées entre amis se font en petit comité, mais deviennent rapidement “hype”. De 200 à 400 personnes en moyenne, on passe à des jauges de facilement 800 ou 1000 personnes. On est vite serrés, les “petites soirées pds/gouines” poussent les murs, comme l’explique Adeline Journet, membre du collectif Barbi(e)turix, en témoigne le passage de la Flash Cocotte de La Java à l’espace Pierre Cardin en 2011 ou de la Wet For Me, plus grande soirée lesbienne et féministe de France orchestrée par le crew Barbi(e)turix, du Nouveau Casino à la Machine du Moulin Rouge, des lieux qui permettent d’accueillir un public plus nombreux dans des conditions plus souhaitables. À l’époque, c’est le boum des soirées LGBTQIA+ et la dichotomie gay / lesbienne devient plus friable. “Chaque weekend il y avait un truc où tous les pds et les gouines qui voulaient danser ensemble se retrouvaient, de la Kidnapp à la Trou (Trou aux Biches, petite soeur de la Flash, qui naît en 2011, ndlr), de la Culottée à la Currywürst, en passant par le Bal Con, la Mauvais Goût ou La Sale un peu plus tard et évidemment, les bars mythiques de l’époque, les Souffleurs ou encore le Raymond bar” explique-t-elle, “mais plutôt qu’un truc communautarisme, l’heure était à l’inclusion, c’était hétéro-friendly et jamais excluant ».

Le nouveau tournant, c’est 2015. De plus en plus d’événements créés par et pour des populations minoritaires et marginalisées prennent la parole. C’est le temps de la fête libre, et politisée. On les connait aujourd’hui : de la SHML Trouble en 2015, qui promeut “l’amour, la sexiness » et célèbre « la beauté, la diversité et la créativité trans”, à La Tech Noire en 2017, “Maison de Nuit Underground” mêlant performances drag/goth et inspirations années 1980, en passant par la Queer Station en 2016, organisée par le collectif Polychrome, dont les événements questionnent les questions de représentation du corps, du désir et du genre, Paris la nuit, plus que LGBTQIA+ et inclusif, devient profondément queer et engagée (« Ce terme, à forte dimension antisexiste et antiraciste, regroupe désormais les personnes qui n’adhèrent pas à la vision binaire des genres et des sexualités (Binarité Homme – Femme ou Hétéro-sexuel.le.s – Homosexuel.le.s », d’après le site Queerparis.com, ndlr) et ne veulent pas être catégorisées selon les normes imposées par la société. En témoignent aussi la prise de sens et d’importance de mouvements tels que la Queer Week, semaine de réflexion sur les genres, les corps et les sexualités, créée en mars 2010 par des étudiants de Sciences Po Paris dont la dimension festive est essentielle. Mais si Paris est si libre, si queer, la nuit y est-elle vraiment hors de danger ?

La fête libre et réprimée, l’ambivalence française

Quel bilan en tirer en 2020 ? Qu’on ne s’emmerde plus à Paris ? D’une génération Easyjet, où l’on fuyait Paris le week-end pour d’autres capitales européennes en recherche de teufs libres et de qualité, on compte aujourd’hui des week-ends avec “au moins 15 gros headliner” explique Marion Delpech. On fait la fête à Paris, librement ; on a le choix d’aller où l’on veut ; on quitte le centre pour investir la proche banlieue. Mais tout danger, tout risque, toute dérive et toute répression sont-elles écartées ?

Malgré les innovations et diverses évolutions positives, de nombreux sujets représentent toujours, voire parfois plus qu’hier, d’importants points de frictions. D’abord, cette tradition étatique française d’attitude répressive envers la fête : faire la fête c’est mal, faire la fête c’est prendre des drogues. Bon, rien de nouveau. A l’échelle de la Préfecture, même si Marion et Tommy de Technopol soulignent l’implication positive de la mairie dans le milieu de la nuit (Anne Hidalgo et Jack Lang qui rendent visite à Concrète, par exemple), Yoann de La Culottée s’inquiète car “ces derniers mois, on a pu assister à une certaine répression des pouvoirs publics à Paris”. Il y a par exemple eu la Peripate et son interdiction de ré-ouvrir, ou encore les descentes de flics fréquentes en warehouse (en témoignent Fée Croquer, Possession, ou encore FFR plus récemment).

Attendre les friches léguées par les municipalités fait parfois perdre l’essence même et la spontanéité des fêtes libres

Qui dit répression, dit souvent solutions de facilité. Les overdoses en club de ces deux dernières années, ont le plus souvent été suivies de fermetures administratives (Petit Bain début 2017, ou encore Dehors Brut fin 2019), plutôt que la mise en place de solutions de prévention. On se rappelle aussi de la mort de Steve Caniço l’année passée lors de la Fête de la Musique à Nantes suite à l’intervention des forces de l’ordre, alors qu’un sound system refuse de … couper le son. Contre le “tout répressif”, des politiques et acteurs de la nuit prenaient d’ailleurs la parole via une tribune publiée par Libération fin septembre 2019, appelant les autorités à un renforcement de “la politique de réduction des risques” plutôt qu’à des fermetures arbitraires. Sans prévention, plus personne ne parle de drogue. Ne plus parler de drogue, c’est faire croire que le danger n’existe plus. Puis c’est nier la réalité. En témoignent les comportements souvent qualifiés d’irresponsables de nombre de jeunes clubbeurs qui mélangent, tombent vite dans l’excès et achètent leurs produits n’importe où, n’importe comment, et à moindre coût. À l’heure où l’on peut se déglinguer la tête en deux clics et à peine quelques dizaines d’euros, les organisateurs appellent à plus de prévention mais aussi plus de solidarité entre danseurs. Comme l’explique Marion Delpech, « ton pote qui va mal, occupe t’en plutôt que de le laisser seul dans un coin ».

La fête plus libre oui, à condition d’une fête plus détente, aussi. Car qui dit risque de répression dit souvent services de sécurité ultra tendus pouvant parfois se montrer envahissants et constituer un frein au bon déroulement de la teuf. Difficile parfois de se vider la tête, face à des services de sécurité tendus à l’extrême. Comme l’explique David George-François, “y’a une pression qui se transmet au public” et qui est exercée directement du haut (autorités) vers le bas “dancefloor” et amènent à des situations cocasses et parfois dramatiques. On a pas assez de dix doigts pour les compter les anecdotes liées à la sécu en teuf ; Julian T., clubbeur, nous expliquait que lors d’une soirée dans un club de Belleville, l’un des vigiles avait été plus que réactif lors d’une soirée pourtant queer, quand il s’agissait de « demander à une meuf de remettre son haut », tandis qu’il passait “sans broncher devant un mec en train de gueuler sur sa meuf comme s’il allait la frapper”. Cache-moi donc ce nipple que je ne saurais voir (nipple : téton en anglais, ndlr).

La fête libre à.. tous prix ?

La fête plus libre oui, mais pas moins chère. Problème remonté de pas mal de soirées se réclamant de la culture rave, ce sont les tarifs proposés, au final pas mal éloignés de l’esprit de base (de 12 € jusqu’à 30 € parfois). À Berlin, le public paie le même prix pour deux à trois fois plus de temps passé en teuf, avec les mêmes têtes d’affiche, dans des lieux parfois deux à trois fois plus grands. En cause ? Le manque de spots, le prix au mètre carré et les profits faits par certains promoteurs immobiliers véreux. Tenir un club intra-Paris coûte une fortune. Sortir sa teuf en warehouse expose à des risques (financiers, policiers). Et attendre les friches léguées par les municipalités fait parfois perdre l’essence même et la spontanéité des fêtes libres, comme l’explique Antoine Smagghe du collectif free party CDLM en déplorant le manque de réalisme dont font parfois preuve les autorités, « si vous voulez faire la fête, vous devez le faire dans nos lieux autorisés et avec nos conditions ». Ridicule.

Pour aller plus loin, la question touche aussi le milieu queer. Sachant que la signification du mot queer comprend en elle une part de lutte contre les inégalités économiques, une soirée dont les prix oscillent entre 12 et 25 € peut-elle vraiment se targuer d’être queer ? Mais plus qu’une question de prix, peut-on aujourd’hui dire que le queer est devenu le nouveau cool ? Le queer est vendeur, et dès lors que le public doit naviguer entre une implication réelle de la part de certains organisateurs et la simple utilisation de slogans, un problème se pose. Quand la marge devient à la mode, difficile d’en conserver l’authenticité à tout prix.

« Cela ne touche plus que la musique électronique mais la société dans sa globalité »

Dix ans après la renaissance de la fête, Paris semble se trouver à un tournant majeur de son histoire nocturne. Tous les acteurs interrogés s’accordent à dire que le Paris nocturne a connu une explosion au cours des dix dernières années. On les appelle les années folles. Tu les as connues, tu les connais encore alors que le texte de cet article s’étale, mais une chose est sûre : rien n’affirme que les années folles vont perdurer. À l’heure où les clubs s’ouvrent et se ferment comme des petits pains qui sortent du four un peu cramés, rien n’affirme que le cycle d’up & down ne sera pas amené à se répéter. Rappelle toi (même si t’y étais pas), la fête était folle aussi dans les années 1990 quand les gens et notamment la communauté LGBTQIA+ sortaient pour oublier les années SIDA. Mais plus que libre, la fête était insouciante. Et cette même nuit est morte dix ans plus tard. Puis dix années plus tard encore.

La nuit est le reflet du jour dans lequel elle naît, et 30 ans plus tard, alors que les gouvernements se suivent et se ressemblent, orientant la société française vers plus d’individualisme, de contraintes et de conventions, le milieu de la fête s’y oppose en faisant de la solidarité et de la liberté ses valeurs centrales en dehors et dans le club. Mais plutôt qu’une confrontation, le rapport de force fête / autorités ne devrait-il pas être amené à plus de détente ? Comme l’explique Sina Araghi, dj et créateur du collectif Subtyl, “dans un conflit, il y a toujours deux perdants ; cela ne touche plus que la musique électronique mais la société dans sa globalité”. Si certains pensent donc que l’heure festive est à l’insurrection, à la prise de contrôle mais aussi à un retour à la marginalité pour une fête plus libre, on peut se poser la question d’un renforcement du dialogue avec les autorités. À l’heure où l’on ne parle plus que d’effondrement à venir de nos sociétés et modèles connus, quel rôle pour la fête libre ? Aujourd’hui échappatoire exutoire à la désillusion de toute une génération, si tout doit disparaître, la nuit peut-elle survivre au jour ?

Merci à Marion Delpech, Xavier Paufichet, Charles Crost, Jean-Paul Deniaud, Yoann Beaudet, David George-François, Tommy Vaudecrane, Antoine Smagghe et Sina Araghi.
© photos dans l'ordre d'apparition : Romain Guédé, Victor Maître, Rainer Torrado, Victor Maître, Mariana Matamoros.

—Adeline Journet et Axel Zacharie

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