Ils sont une petite tripotée à se passionner, à nouveau, depuis quelques années, pour le vinyle, l’objet de passion des jeunes « blancs maigrichons en chemise africaine ». De l’humour, il en faut pour mixer sous Langoustine. De l’amour, il en faut aussi pour choisir des tracks aussi délicats. Langoustine. Aka Adrien Ribolowsky. La routine d’un chercheur d’or. La mine fine, pour dessiner des sets lumière, et tout pleins de chaleur !
Imaginé par la web-radio et chercheuse de pépites PWFM, en collaboration avec le club des quais de Seine, Garage, le Spring-Board Contest met en avant, et cela jusqu’au 21 juin, jour de finale et du début de l’été, 30 jeunes artistes en recherche de visibilité. Un mot d’ordre ? La musique électronique. Des tendances ? Techno, house, disco, macro. Une vibe ? Celle de l’énergie, de vibrations inédites et du renouveau.
Tous les vendredi, en before de ta nuit, Garage se transforme en arrière-cour expérimentale de la nouvelle scène parisienne. On retrouve Langoustine vendredi 1er juin prochain, pour le Round 9 – Micro to Disco au côté de Soufflé Caramel et Giom.
Langoustine, tu en es venu comment à la musique ?
Ça fait depuis que j’ai 11-12 ans que je m’intéresse à la musique et que je kiffe vraiment ça ! J’ai commencé à en faire en apprenant la flûte traversière en 6ème, puis en me mettant à la basse en 4ème, et à la batterie au lycée. Je viens d’un background « rock » 60s/70s très loin de la musique électronique ! Mais, en 2014 j’ai commencé à faire des soirées et à me retrouver embrigadé dans la musique électronique un peu malgré moi. J’ai commencé avec les free party, donc autant dire que c’était à des kilomètres de ce que je fais à présent ! Franchement j’y allais pour la rigolade, les potes et le cassage de crâne plus qu’autre chose haha. Mais ça a été malgré tout ma porte d’entrée vers la musique électronique.
A partir de là, j’ai commencé à me chercher en terme de musique électronique. J’ai jamais aimé la musique de free style hardtek, tribe et compagnie, donc je me suis plus reconnu dans la psytrance qui passait souvent là bas (et que j’affectionne encore pas mal, c’est un milieu rempli de gens adorables !). Puis j’ai fait mes premières soirées sur Panam’ et j’ai un peu kiffé la techno, mais c’était pas non plus le grand amour. Je suis arrivé à la house un petit peu plus tard, je dirais début 2016 en découvrant des artistes qui mélangent house et disco dans leurs sets comme MCDE ou Detroit Swindle. Je me suis dit « Ouah mais attends, y a une scène de musique électronique où ils passent aussi de la musique « non électronique » ?! Trop stylé, c’est ça que je veux ! ». Le disco a donc fait le pont entre la musique électronique et mes racines « live band » !
« J’ai un rapport parfois un peu sado-masochiste à la fête »
A partir de là j’ai commencé à mixer sur un contrôleur tout cheap que j’ai acheté avec un chèque cadeau, par pure curiosité. Et, une chose en entraînant une autre, je me suis mis à investir dans des platines et me lancer dans la délicieuse aventure du vinyle ! J’ai essayé de rester fidèle à ce courant de la house bien disco/soul/funk qui s’appuie sur des samples et des sonorités organiques, à mi chemin entre musique électronique et « vraie musique » (comme je disais avant). Au final, je fais maintenant partie de l’école house-disco-afro-boogie-cool, genre la mouvance des DJs blancs maigrichons en chemise africaine qui mixent sur vinyle et table de mixage rotary ! Et ça me plait beaucoup 🙂
Pourquoi LANGOUSTINE ?
J’ai parlé de free party et de cassage de crâne juste avant, ben disons que ça vient un peu de là haha. Un soir, mon cerveau était dans un état particulièrement second, et je suis parti en grandes envolées lyriques à m’imaginer loin d’ici, partir à l’aube sur mon chalutier faire la pêche aux écrevisses et aux langoustines. Me demandez pas pourquoi je me suis imaginé ça ! Mais je sais pas, y a comme une ambiance très cool qui m’est apparue, une ambiance maritime super réconfortante, et à partir de là je me suis tapé un gros kiff chelou semi-humoristique sur les crustacés. Du coup, quand j’ai cherché un nom de scène, j’ai décidé de m’appeler Langoustine ! C’est un peu débile et rigolo, et surtout ça se retient hyper facilement, donc c’était un bon choix je crois héhé
Ta musique, en trois mots ?
En trois mots : groovy, éclectique et accessible.
Groovy, parce que c’est le dénominateur commun à tous les morceaux que je joue !
Éclectique, parce que j’essaye de faire tout mon possible pour faire des sets qui partent à droite à gauche, où on a pas le temps de s’ennuyer ! (je trouve que beaucoup de sets de musique électronique sont super linéaires et assez chiants au final haha)
Accessible, parce que j’ai l’impression qu’une de mes qualités est de proposer des morceaux qui plaisent autant aux fins amateurs de musique électronique qu’aux gros néophytes ! J’ai pas mal mixé pour des gens qui sont pas du tout du tout techno et j’ai souvent d’excellents retours, alors que je fais vraiment pas dans le commercial. Ça, ça me fait vraiment trop plaisir (sourire)
Faire la fête, ça représenter quoi pour toi ?
J’ai un rapport parfois un peu sado-masochiste à la fête. D’un coté c’est un truc totalement central et hyper important de ma vie, mais de l’autre coté je me dis souvent « à quoi bon ? ». La fête vient soit d’un besoin de s’évader, soit d’un besoin de célébrer, et j’ai l’impression qu’en ce qui me concerne, c’est plus souvent une question d’évasion, voire même d’habitude. Est-ce que la fête serait moins présente ou au contraire plus centrale dans une société idéale ? Est-ce que la fête peut être constructive ? Est-ce quelque chose qu’on consomme ou qu’on crée ? Franchement, on pourrait disserter sur ce sujet pendant des heures. Mais je vais plutôt simplement dire une chose : j’aime bien danser, et j’aime bien boire.
Ton rôle dans la nuit ?
Je pense que si je devais me donner un rôle dans la nuit, je serai « Garde de nuit ». La nuit se regrouperait, et voici que débuterait ma garde. Jusqu’à ma mort, je la monterai. Je ne prendrai femme, ne tiendrai terres, n’engendrerai. Je ne porterai de couronne, n’acquerrai de gloire. Je vivrai et mourrai à mon poste. Je serai l’épée dans les ténèbres. Je serai le veilleur au rempart. Je serai le feu qui flambe contre le froid, la lumière qui rallume l’aube, le cor qui secoue les dormeurs, le bouclier protecteur des royaumes humains. Je vouerai mon existence et mon honneur à la Nuit, je les lui vouerai pour cette nuit-ci comme pour toutes les nuits à venir (j’espère que ceux qui n’ont pas la référence ne vont pas me prendre pour un gros weirdo qui s’y croit beaucoup trop haha).
Bon et sinon ?
A côté de ça, j’ai 24 ans et je suis ingénieur. Bon, par contre je vais être tout à fait honnête : on s’en fout un peu étant donné que je n’aime pas ce que je fais et que ça ne me définit d’après moi en rien haha ! D’ailleurs, je vais sûrement me réorienter prochainement et faire prof de maths. Car j’aime les maths, voilà c’est dit, on ne juge pas ok ?!
Oké on juge pas ! Et ton plus grand rêve c’est quoi ?
Pour ce qui est de mon plus grand rêve, c’est bien évidemment l’avènement d’une révolution prolétaire mondiale et l’abolition de la propriété privée des moyens de production. Voilà, c’est dit, on ne juge pas ok ?!