L’amour de la musique hardcore, celle qui tape bien fort, là où il faut, minimaliste, ou chargée à bloc, salissante, dégoulinante, la musique hardcore qui te prend à l’estomac comme une gueule de bois presque agréable. Une passion qui naît chez la jeune productrice Somniac One dès son plus jeune âge. Elle est le 6 juillet au line-up du samedi club du festival Astropolis et c’est clairement notre coup de coeur du moment. Boom, boom, boom.
À l’occasion de son passage du côté de Brest, la jeune lithuanienne basée à Rotterdam, présentée comme la dj hardcore la plus bookée en Europe, nous a fait le plaisir d’une mixtape spéciale de 33 minutes. Au programme, une grande partie de sa collection de bijoux, de classiques, et de ses propres prods. Un « joyeux » mélange, à la fois sinistre et excitant. Tout ce qu’on aime ! Rencontre avec l’un des espoirs club de demain !
Hello, comment ça va, tu fais quoi en ce moment ?
Hey ! Ça va très bien merci. En ce moment je suis très occupée en studio, je boucle mon nouvel EP pour PRSPCT Recordings et j’ai aussi deux nouveaux tracks qui devraient sortir sur V.A. (je crois) qui sont en cours. Ensuite, je vais prendre un congés sabbatique du coup ça signifie encore plus de musique pour moi, et pleins d’autres trucs tout aussi excitants à venir !
Ton nom d’artiste, Somniac One, il vient d’où ?
En fait j’ai déjà eu deux ou trois noms d’artistes. Il étaient un peu débiles, ce qui est assez courant dans ce milieu. Puis en 2014, juste avant de sortir mes prods sur Speed of Sound Recordings (un label noise), j’ai senti qu’il était temps que j’en trouve un nouveau. Ça m’a pris quatre mois. Puis au bout d’un moment, je me suis dit que je pourrais m’appeler Somniac vu que j’adore dormir. Ça me satisfaisait plutôt bien, c’était pas trop prétentieux et pas trop éloigné de ma propre personnalité, assez simple et élégant (tout du moins, prononçable quoi) et enfin neutre pour que j’en parle à ma grand-mère. Mais en fait il y avait déjà quelqu’un qui utilisait ce nom sur les Internets. Alors je me suis dit que je pourrais ajouter un simple « One » et pas « Two » ou « Fourteen ». Et ce nom est resté car je n’en ai plus trouvé d’autres avant que mes tracks sortent.
Quand est-ce que tu as commencé la musique ?
Vers 2005, j’avais 13 ans. J’avais récupéré une version piratée de Reason 2.5 (désolée Propellerhead!) via mon cousin, pour Noël, et j’avais passé toute la nuit à m’exercer dessus grâce à l’ordinateur de mes parents. Je voulais absolument faire de la musique, du coup j’ai persévéré, bien que je ne sois pas parvenue à sortir un seul son propre de ce logiciel pendant les huit heures où j’ai été dessus. Au bout d’un moment je me suis juste rendu compte que j’avais fait une erreur de configuration…
Puis j’ai commencé à jouer sur Ableton et un controlleur midi (d’abord un Behringer qu’un ami m’avait filé, puis un AKAI MPC 40 que mon père m’a ensuite offert) en 2010. Quelques années plus tard, j’ai eu une véritable révélation : jouer en live impliquait trop de boulot (je mettais quelque chose comme un mois pour me préparer un jouer un seul morceau) et je me suis rendue compte que les choses ne se passaient jamais vraiment comme on l’espérait. Du coup j’ai décidé de me mettre à mixer. J’ai appris sur vinyles, en mixant The House of God avec 88 to Piano, ou Energy Flash, ou encore Go de Moby. Puis j’ai branché un Traktor Final Scratch aux platines vinyle and j’ai commencé à jouer de la techno, jusqu’à ce que ça m’emmerde et que je me sente assez en confiance pour jouer des tracks de hardcore contemporaine. J’ai été bookée pour mon premier dj set au Defqon.1 en 2017 et j’ai vite appris à jouer sur cdjs. Je suis très reconnaissante à Nils de m’avoir prêté ses platines. Merci Nils !
Tes premières influences musicales sinon, elle viennent d’où ?
Ma famille n’était pas très branchée musique. J’ai grandi avec le rock de mon père (AC/DC, ZZTop, Queen, les Beatles…) ou la bande original de Twin Peaks dans la voiture, pendant que mon grand-père, lui, me jouait des morceaux de musique classique. L’éducation musicale était très importante quand j’étais petite à l’école. Et bien que mes amis excellent au chant, ou semblent être des prodiges du violon, les meilleurs danseurs, j’ai fait de mon mieux pour éviter les cours de piano en me cachant dans la cour de récré. Mais ils finissaient toujours pas me trouver. Je n’étais pas très bonne, jouer d’un instrument ne m’intéressaient pas vraiment, encore moins que d’obéir à des ordres. Puis je n’ai jamais été quelqu’un de très coordonnée. Mais j’avais une bonne oreille, ça oui : je pouvais deviner les notes ou les accords quand on me les jouai et j’appréciais pas mal les cours de théorie musicale.
Après, au niveau de mes goûts, j’ai eu différentes phases enfant, je ne suis pas fière de toutes, puis j’ai découvert la musique électronique assez tôt, vers mes 11/12 ans. C’est aussi à cette époque que j’ai entendu un track de musique hardcore pour la première fois. J’aimais aussi Depeche Mode. Je crois que ce truc très dark, presque freudien (tu sais, ce bon vieux mélange de sexe et mort), c’est quelque chose qui résonne beaucoup en moi. Aujourd’hui, je crois que j’aime n’importe quelle musique composée en clé majeure, qui n’a pas trop de voix et est bien produit et mixé.
Tu viens d’où au fait ?
Je viens de Lituanie mais j’ai beaucoup déménagé pendant mon enfance, je crois que j’ai du changer d’école au moins sept fois. J’ai vécu aux États-Unis, en Espagne, et je suis désormais au Pays-Bas depuis déjà quelques années maintenant. L’idée de rester au même endroit trop longtemps m’angoisse tout particulièrement. Je pense que tout le monde a besoin d’un foyer, d’un endroit où il se sent chez soi, une sorte de refuge où il se sent connecté à la réalité (comme un cordon ombilical en quelque sorte), pour construire son identité et rester sain. Le monde peut être si complexe. Je ne suis pas la meilleure pour entretenir des relations, et en général, je me sens assez apatride, mais je crois que la musique est en quelque sorte ma maison à moi.
Tu ne penses donc pas que le lieu d’où l’on vient ou où l’on est puisse avoir un impact sur notre création musicale ?
Ce que je veux dire c’est que je ne pense pas, non, que le lieu où j’ai grandi ait eu une quelconque influence sur mon choix musical, mais je pense aussi réellement que ça a joué sur ma connection avec la musique, plus généralement. Écouter et découvrir de la musique a été un processus très solitaire pour moi, et c’est surtout Internet qui m’y a aidé.
Et aujourd’hui, tu vis où aux Pays-Bas ?
À Rotterdam. C’est un lieu qui m’apporte beaucoup. En dehors du pays en lui-même, la scène électronique y est très vivante et c’est là que bouillonne la scène hardcore. C’est grâce à ça que j’ai pu me connecter à ce monde et établir une connection avec cette incroyable communauté !
Contente de jouer à Astropolis en juillet ?
On m’a dit que du bien de ce festival donc oui ! J’ai des amis qui y sont déjà allés dans le passé, et je connais aussi des gens qui y ont joué. Je suis très honorée de faire partie du line-up, et j’ai hâte que ça arrive.
Stressée ?
Je suis toujours assez stressée avant un set, du coup oui je pense que je le serai. Mais désormais je suis plus stressée / excitée que stressée / effrayée (sourire).
Tu as déjà commencé à préparer ?
Je n’ai pas pour habitude de préparer mes sets, j’aime me laisse aller à la spontanéité du moment, c’est ce que j’aime d’ailleurs dans le fait de mixer : découvrir de nouvelle combinaisons sur le moment, ça me donne une énergie folle. Après je ne te cache pas que j’ai bossé sur de nouvelles prods et que j’ai bien l’intention de les tester à Astropolis…
Et cette mixtape, tu l’as pensée comment ?
J’étais vraiment dans un bon mood quand je l’ai faite, j’ai diggué de la vieille hardcore que j’écoutais beaucoup dans le passé. Je n’ai pas tout mis évidemment, mais c’est plus ou moins le résultat de ce moment là. Après je n’ai pas mis que des vieux trucs hein. J’ai ajouté des trucs que je trouve cools, que j’ai déjà joués, ou que j’aurais aimé joué mais encore jamais testé dans mes sets récents. Puis j’ai fini par y mélanger mes propres productions, on appelle ça de l’auto-promotion (rire). ce n’est pas une vitrine de ce que je vais jouer à Astropolis, mais pourquoi pas, finalement ça pourrait l’être, on verra !
Et si tu devais lui donner un titre à cette mixtape ?
Je n’aime pas trop donner de noms aux choses ou à la musique en général, tu dois t’en être rendue compte. Mais si vous avez des idées, n’hésitez pas à me les envoyer par mail à [email protected] !
Tu as un track de la mixtape dont tu aimerais parler en particulier ?
Question difficile ! Quasiment la moitié des tracks que tu vas trouver sur cette mixtape font partie de mes préférés. Prends le premier track Frozen Boom Erection par exemple. Il y a quelque chose de très ingénieux dans sa simplicité. Ce track n’a même pas de kick (ce n’est pas vraiment un morceau club si ?) ; mais il y a quelque chose de tellement de très fort et amusant et sinistre aussi dans la combinaison des sons et des harmonies. Sans oublier que ce track est quasiment aussi vieux que moi (1993). Puis j’adore le remix de Gack par Perc, pour les mêmes raisons. C’est très minimaliste, mais pour autant super efficace ; puis les voix me donnent envie de rire à chaque fois que je l’écoute. Je suis fascinée par la façon dont Perc fait les choses. Il parvient toujours à rendre efficace ce qu’il produit avec un équilibre incroyable ; ça me rappelle ce track incroyable de lui, Toxic NRG, mais je ne l’ai pas mis dans la mixtape malheureusement. Puis j’adore comment est mené Soleil, de KRTM. C’est ça que je recherche dans la musique que j’aime écouter et jouer dans un set. KRTM est de loin l’un de mes producteurs préférés en ce moment. Il faut savoir que Bass Management (un classique de l’industrielle hardcore selon moi) n’aurait jamais vu le jour si ses amis ne l’avaient pas forcé à transformer l’une de ses mixtapes perso (qu’il avait enregistrée comme ça mais pour être publiée) en un véritable track ? Puis il y a aussi You Don’t Belong, qui est l’un de mes tracks et l’un des fruits d’une période de quatre mois de production super frustrante. À tort d’ailleurs. Trois jours avant la deadline, j’ai détruit toutes les lignes de basses et synthé à cause d’un bug. La ligne de basses s’est transformée en une espèce de bruit de scie que tu peux entendre dessus ; tout ça s’est passé en quoi… trois minutes ? Puis je n’oublie pas ce morceau de Fracture 4… So Much Sorrow. Enfin je vais arrêter là, il faut surtout écouter la mixtape. Si vous aimez, prenez le temps de checker la tracklist et les producteurs qui y figurent ; dans mes autres mix aussi d’ailleurs. J’espère vous voir à Astropolis !
Hello, how are you doing? What are you up to?
Hey! I’m doing great, thanks. These days I’m pretty busy in the studio. I’m working on finishing up my next solo EP for PRSPCT Recordings, and I also have two other tracks for V.A. releases (I think) in the making. Next to that, I’m preparing to go on a year-long sabbatical leave at my current day job, which means that much more music will be made and many more exciting things will happen.
Your artist name, where does it come from? When and how did you choose it?
I’ve had two or three artist names before. They were all quite silly, which is often the case with artist names. In 2014, just before my release on Speed of Sound Recordings (a Noisj sublabel) was due to come out, I felt it was time for another revision. The process of coming up with this name took approximately 4 months of (mostly useless) deliberation.
At some point, I figured I could be Somniac because I’m a somniac: I like to sleep. This satisfied some of my main criteria for an artist name: it seemed sufficiently non-pretentious, not completely alien to my personality, relatively simple and elegant (as in quite pronounceable), AND tame enough to tell grandma about. Well, it turns out there already was a Somniac out there on the wild interwebs. Therefore, I figured I could add a “One” because “One” sounded more special and important than “Two” or “Fourteen” to me back then. This name stayed because I couldn’t come up with anything better before the release was due.
When and how did you start producing music and DJing?
I started producing around 2005, I was 13 back then. I got a pirated copy of Reason 2.5 (sorry, Propellerhead!) from my cousin on Christmas Eve, and spent the rest of the night playing with it on my parents’ laptop. I wanted to make music so badly, I persisted even though I could not get a single sound out of that piece of software for the next 8 hours. It turns out I just hadn’t selected the right sound card settings.
I began playing live sets with Ableton and a midi controller (first a Behringer thing a friend lent to me, later an AKAI MPC 40, a gift from my dad) in 2010. A few years later I came to a full-blown realization that playing live was way too much work (I’d spend a full month preparing for a single set), and so many things can and would go wrong during almost every performance. Therefore, I decided to switch to DJing. First, I learned to play vinyl records, mixing The House of God and 88 to Piano, or Energy Flash, or even Moby’s Go when I felt like treating myself. Then I hooked up a Traktor Final Scratch to the vinyl players and mixed techno, until it got boring and I finally felt confident enough to begin practicing on contemporary hardcore tracks. I got booked for my first DJ gig at Defqon.1 in 2017, so then I quickly learned to use CDJs. I’m forever grateful to Nils for lending his players to me. Thanks, Nils !
Who, what were your first musical influences from when you were a child or teen?
My family wasn’t particularly musical, or anything like that. I grew up hearing daddy rock (like AC/DC, ZZTop, Queen, or The Beatles) or the Twin Peaks soundtrack in the car, while my grandpa would play classical music records to me. There was a strong emphasis on musical education at my elementary school. However, while my little friends excelled at choir singing, seemed like prodigy violin players, and the most gracious creatures on the dancefloor, I did my utmost to avoid piano classes by hiding in the school yard. They’d always find me, of course. I wasn’t very good at nor particularly interested in playing instruments or following orders. I never had the best motor skills, either. I had an okay ear though: I could tell notes or simple chords apart when they were played to me, and I wasn’t too put off by music theory.
In terms of taste, I went through a bunch of quite typical musical phases as a child which I am not proud of, and I got into electronic music fairly early (around 11 or 12). That’s when I also heard hardcore for the first time. I’ve also been into Depeche Mode since I was a little kid. I think this sort of a dark, almost Freudian (the good old death & sexuality combo) aesthetic is something that generally resonates with me. These days I’ll listen to almost anything that’s not written in major key, doesn’t have too many vocals and is produced/mixed well enough.
Where do you come from exactly? Do you think it has an impact on the music you do now?
I’m originally from Lithuania, but I’ve moved quite a bit while growing up, and changed approximately 7 schools. I lived in the USA, Estonia, Spain, and I’ve been based in the Netherlands for the past few years. The idea of staying in a single place for the rest of my life gives me anxiety. I think everyone needs a home, a kind of a firm, fundamental grounding or connection to reality (like an umbilical cord) to build their identity around, to seek refuge in, to stay sane. The world can be a confusing place. While I’m not the best at maintaining relationships, and generally I feel more homeless than not, I believe music has served this “grounding” function for me.
In other words, I don’t think that where I grew up had a particular influence on my choice of musical style, but I do believe that it played a role in building my connection with music in general. Listening to and discovering music has mostly been a solitary process for me. Powered by the internet, of course.
And now, where do you live? What does it provide you on a daily basis, the place where you live? What do you think about your local scene?
I live in Rotterdam, The Netherlands. It provides a lot to me. Among other things, this country has a very lively electronic dance music scene, and is the main residence of my musical genre. This allowed me to build a decent connection with the scene and its wonderful community.
What do you think about the fact of playing at Astropolis? Have you already started to set up what you will play? Are you scared?
I’ve heard a lot of great things about this festival, both from friends who have attended Astropolis as visitors in the past, and artists who have performed there. I feel extremely honored to be part of this lineup, and I am very seriously looking forward to that (extended) weekend. I always get nervous before going on stage, so this probably won’t be an exception. Today, however, I am more excited than scared ☺
I don’t normally plan out my sets, I like to leave room for spontaneity – the creative part of DJing and discovering fun new combinations on the spot is what gives me the most energy. But, as I mentioned, I’ve been working on new productions which I hope to test out at Astropolis.
How did you think this special mixtape you made for us?
I was in a mood last weekend, digging through older hardcore that I used to love. While I did not include everything I wanted to include in this mix, this is more or less a result of that. Not all of it is old, of course. Other music is just stuff I find fun, have played, or would like to have played in recent sets. I also included some of my own productions, shamelessly snatching that opportunity for self-promotion. This is not necessarily a showcase of what I’ll be playing at Astropolis, but it might be. Who knows?
What could be its title?
I don’t like giving names to things and music, you might have figured that out by now. But if YOU have ideas, please feel free to share them with me by dropping an email to [email protected].
One word about one of the tracks that is in the mixtape, which one do you like the most?
Tough question! At least half of the tracks used in this mix are in some way favorites of mine. That’s how 30-minute mixes go. Take the opening track, Frozen Boom Erection, for instance. There’s something quite ingenious about its simplicity. And while this track doesn’t even have a real kick (it’s not really a dancefloor track, is it?), there’s just something so driving and playful and sinister about this combination of sounds and harmonies. Not to mention, this song is almost as old as I am (1993). I love Perc’s remix of Geck for similar qualities. It’s pretty minimalistic, yet so effective, and that vocal makes me chuckle every single time… I’m fascinated by Perc’s ability to execute an idea, and to turn it into this extremely effective track, a statement, with precisely the right amount of everything (I was recently blown away by Toxic NRG, which was left out of this mix, unfortunately). I love love love the lead in KRTM’s Soleil. That’s how I like music to make me feel, and that’s my favorite vibe to channel while performing. KRTM is definitely one of my favorite producers at the moment. Also, did you know that Bass Management (a total industrial hardcore classic, if you ask me) would never exist had DJ Promo’s friends not forced him to turn a hardware jam session recording-to-be-discarded into a track (or so the story goes)? And You Don’t Belong is a baby of a rather frustrating 4-month production process. Unnecessarily so. Three days before the deadline I destroyed all of the original leads and synths by running them through a glitchy effect chain, and made that big saw lead – now the key element of the track – in (literally) 3 minutes. Oh, and that track by Fracture 4… So much love. Anyway, enough of these talks, you should just go ahead and listen to the mix. If you like it, please take the time to check out the discographies of producers whose tracks were included here (and in my previous mixes, too). I hope to see you all at Astropolis!