Ces photographes que tu croises sans vraiment capter, que tu évites parfois, d’un coup d’épaule, d’un revers du menton, et qui la nuit te toisent, de leur appareil toute fleur dressée alors que tu sombres dans les décombres de ta gaieté. Ces photographes que l’on appelle vulgairement « de soirée », invisibles parfois, inexistants chez certains, étoiles stars chez d’autres. Il ne sont ni les murs, ni le décor. Plutôt la foi, voire le trésor, le gage rêvé, le miroir d’or, de toi, petite perle radieuse, sur le dancefloor. On les prend souvent pour des automates, on leur crache dessus, eux et leurs clichés trop mâtes. On en oublie souvent qu’ils sont artistes, polichinelles, équilibristes au dessus-de ta nuit qui s’étend, cracheurs de feu de ton ivresse qui jamais ne ment.
Voilà pourquoi chez nous, celui ou celle qui arrête ton temps, une seconde alors que tu danses, que tu tires sur ta clope et que tu embrasses la fête, mais qu’avec plaisir tu acceptes. Il n’est ni de soirée ni reporter, il est témoin, avec une façon d’appuyer sur le déclencheur. Avec une vision. Qui lui est propre. Avec tous plein de tours dans les poches de son pantalon. Pour illustrer l’été, et ses fêtes sauvages, on a choisi 10 clichés qui nous ont foudroyé d’amour. Enjoy.
1 / ANAÏS LALITTE photographiait la La Station invite [BP] – Chlamydia Dell’Arte le 27 mai (La Station-Gare des Mines)
On aime pour… son côté complètement hors du temps (oui ce cliché aurait pu être pris il y a 30 ans…), la saturation des couleurs du coup et les mouvements de main. La danse, miam.
Son site : Anaïs Lalitte
2 / FRANÇOIS PRAGNÈRE photographiait la ParkingStone X, le 27 mai (Le Chinois)
On aime pour… le côté complètement fucked-up du cliché, qui fonctionne total. L’esprit de la soirée il est là, en seulement une seconde t’as tout compris. C’est trash, délavé, saturé et magnifique.
Son site : François Pragnère
3 / RAINER TORRADO photographiait la Flash Cocotte, le 10 juin (Cabaret Sauvage)
On aime pour… le style, inévitablement. Rainer Torrado est un des mecs qui réussit le mieux ses portraits de nuit. Personne ne pose vraiment, le moment a toujours l’air volé, l’instant figé, et on s’aggripe à l’image comme à un véritable coup de foudre.
Son site : Rainer Torrado
4 / VALENTIN FABRE photographiait la House of Moda – Un papa, une maman, le 24 juin (à la Folie)
On aime pour… le côté libertaire totalement assumé de la photo, les regards, la position des corps, un truc larry clarkesque dans l’exposition, provocateur, mais dans la mesure. C’est fin, on adore.
Son site : Valentin Fabre
5 / OTTO ZINSOU photographiait la Bizarre Love Triangle / Season Closer, le 22 juillet (Maxim’s de Paris)
On aime pour… le regard. Bon c’est un peu facile comme réponse, mais c’est ce qui, sans mauvais jeu de mot, saute aux yeux. La lumière qui ne vient bercer que ce qu’il faut. Et cette façon que le garçon a de donner l’impression qu’il vient à nous. Miam.
Son site : Otto Zinsou
6 – TRISTAN POPESCU photographiait la 75021 – La 21ème, le 29 juillet (La Station-Gare des Mines)
On aime pour… le fond bleu nuit qui suspend la silhouette, le sex-appeal, le côté un peu marionnette du garçon, marionnette punk au sourire timide, perdu dans sa danse. Miam.
Son site : Tristan Popescu
7 – WENDY KERIVEN photographiait la Kapsule : Summer Edition au Jeudi OK, le 10 août (Wanderlust)
On aime pour… la touche Wendy Keriven qu’on reconnaît entre mille. Le coté délavé/saturé l’air de pas y toucher, quasiment sans faire exprès. Elle donne à voir la fête autrement, à la lire d’une manière inédite, elle réinvente la nuit photographiée et te montre des trucs que, forcément, t’avais pas vus (parce qu’ils n’existent pas vraiment).
Son site : Wendy Keriven
8 – VICTOR MAÎTRE photographiait la Station Electronique du 23 au 27 août (La Station-Gare des Mines)
On aime pour… la composition parfaite, comme une surprise, chacun dans son monde, pris sur le vif, dans l’intensité du moment. La rage, la force, c’est ce qui qualifie le travail de ce mec super cool qu’on croise dans toutes les soirées techno un peu punks et cooles du moment. C’est comme un tableau, et c’est formidablement peint.
Son site : Victor Maître
9 – FRAME PICTURES photographiait le Open Minded Festival Day³, le 2 septembre (LaPlage de Glazart)
On aime pour… le grain de la photo avant tout, les mains sur la grille, le visage à un tiers éclairé, entre fatigue et plaisir. C’est poétique et sans époque.
Le site : Frame Pictures
10 – CHLOÉ NICOSIA photographiait la Wet For Me – idols édition, le 9 septembre (Cabaret Sauvage)
On aime pour… la délicatesse. Pas toujours facile de capter le moment quand il s’agit des artistes, de la scène, du live, de ce qu’il se passe on stage. Ce qu’on voit est souvent facile et donné. Ce cliché est juste. Comme une aparté. C’est parfait.
Son site : Chloé Nicosia
PS : au garçon qui se retrouve deux fois sur les clichés, merci d’exister !