Parce qu’il est important d’assumer le plus dark de son side. Parce qu’il est nécessaire de savoir où l’on va et pourquoi on y va. Pour chopper ou se la coller. Pour quitter la terre ferme ou simplement, contre un torse chaud, se lover. Il est tout aussi essentiel de connaître les visages qui s’activent sur le micro, derrière les platines, ou dans l’ombre froide d’un booth de 4 h du matin.
Voilà pourquoi cette sélection. Parce que DIX ça sonne bien, c’est rond, et ça donne envie de s’intéresser à un truc. DIX. Assez pour avoir le choix. DIX. Pas assez pour s’y noyer. Dix artistes auxquels tu n’aurais pas forcément pensés. Parce que pas encore assez connu, parce qu’oublié dans un coin de ton iPod, parce que tu n’en avais jamais entendu parler (et tu te demandes encore pourquoi), parce que tu n’étais même pas au courant qu’ils passaient dans ta région mais qu’en fait tu les adores. Dix artistes à ne pas louper, pour la joie de ton cœur, pour ta soif de musique, de découverte, pour ton envie de braver les nuits encore et encore et de te planter devant une scène avec la joie d’un enfant. Et ne plus bouger. Ou sur ton passage, littéralement, tout défoncer ?
1 – MOESHA 13 (FR)
Le vendredi 2 février pour la Coucou ! 3rd birthday au Klub
Pourquoi ? Parce que son remix du générique des Popples est aussi délicieux qu’une bonne bourride !
Non mais en vrai ? Parce que le skyblog de Moesha 13 tient du génie. Puis parce que c’est une des seules meufs de la scène hardcore à se déplacer en short sur une moto. Puis pour le soleil qu’elle amène à l’ombre.
Elle nous fait penser à… une version absurde mais tellement plus cool d’Azealia Banks à 20 ans de passage sur les calanques
Le premier truc qu’il faudra lui dire ? « Emmène moi sur ta moto bb »
Son beat ? Rap hardcore
Pour te donner la salive…
2 – ADC-303 (FR)
Le samedi 3 février pour Dynamiterie x Mermaid Express • Happy Harakiri dans un endroit encore tenu secret
Pourquoi ? Parce que ce nom d’artiste est un mystère. Son univers est parallèle. Sa dimension est cosmique. Tous ces chiffres, cette matière, ces fonds marins qu’il nous donne à explorer, cette tendance acide, et ce plancton contre lequel on bute aussi.
Non mais en vrai ? Parce qu’on a l’impression d’avoir l’oreille qui tique, c’est délicieusement imparfait, c’est anti-lisse, et ça fait du bien.
Il nous fait penser à… un ado pré-pubère qui aurait découvert l’existence des machines dans le ventre de sa maman
Le premier truc qu’il faudra lui dire ? « Ugo, c’que tu fais, c’est vachement beau »
Son beat ? Acid Techno
Pour te donner la salive…
3 – KRY (PL)
Le vendredi 9 février pour la Thunderbreak IV aux Caves Saint Sabin
Pourquoi ? Parce que Kry fait partie de ces artistes de l’est dont les productions ont percé l’Internet il y a seulement un ou deux ans, mais font déjà parler d’eux à travers les core parties. Oscillant de la dream à la hard-core, Kry est un vent de rébellion aux atours désorganisés mais à l’essence bien carrée.
Non mais en vrai ? C’est un peu glauque, un peu sexy, un peu bizarre, totalement irrésistible
Elle nous fait penser à… une Fatima Al Qadiri total ghetto soviet
Le premier truc qu’il faudra lui dire ? « Pleure pas bébé »
Son beat ? Ambient – hardcore
Pour te donner la salive…
4 – PAUL SEUL (FR)
Le samedi 10 février pour Casual Gabberz – ESS au Petit Bain
Pourquoi ? Parce que Paul Seul est sur la lancée de son ascension en solo de la scène néo-gabber. Pour cette première teuf CG, on fête la release party de son premier EP. On aime l’EP, qu’il sort même si toi tu l’as pas encore écouté. Fais-nous confiance, la transe sera folle.
Non mais en vrai ? Parce qu’il faut soutenir toutes les initiatives Casual Gabberz ? C’est une vraie raison.
Il nous fait penser à… Un mec du tiek qui aurait dix tours de grande roue (en trop) dans l’estomac
Le premier truc qu’il faudra lui dire ? « T’es venu en Lycamobile ? »
Son beat ? hardcore – électro – gabber
Pour te donner la salive…
5 – FROE CHAR (IT / FR)
Le vendredi 9 février pour la Tech Noire – 1st Year Anniversary Party au Klub
Pourquoi ? Parce qu’on aime sa darkwave sous forme d’incantations. Froe Char est une sorte de sorcière sans apocalypse.
Non mais en vrai ? Parce qu’il nous est impossible de rater l’anniversaire d’une des soirées les plus déviantes de Paris, la dénommée Tech Noire, qui s’offre un live de Froe Char comme cerise sur le gâteau d’un beau et délicat succès.
Elle nous fait penser à… Fad Gadget perdu dans un humide labyrinthe, de nuit, sans clair de lune ni boussole.
Le premier truc qu’il faudra lui dire ? « Froe, arrête ton char ! »
Son beat ? Darkwave – noise – électronique
Pour te donner la salive…
6 – MAUKOOK (FR)
Le samedi 10 février pour Raven & Nissa présentent : le 142, au 142 Rue Montmartre
Pourquoi ? Parce que le mystère qui règle autour de Maukook aka feu DJ Playstation, reste (quasiment) entier. Parce que l’univers est enivrant. C’est profond, étouffant, et comme un amour un peu malsain, on adore se faire étouffer de la sorte.
Non mais en vrai ? Pour sa passion pour les jeux vidéo ?
Il nous fait penser à… Un mec qui aurait été dj dans les années 1990
Le premier truc qu’il faudra lui dire ? « Je vais te fumer à Tekken »
Son beat ? Acid – dream house
Pour te donner la salive…
7 – TECHNO THRILLER (BE)
Le vendredi 16 février pour CiNES.X • JOUR I + Club à La Station-Gare des Mines
Pourquoi ? Parce que le post-porn et l’univers du club peuvent ne faire qu’un. C’est ce pour quoi se battent les mignons de Polychrome, à l’occasion de leur festival CiNES.X, du 16 au 17 février à La Station. Puis vive la Belgique !
Non mais en vrai ? Techno Thriller est une sorte de cauchemar sonore mais tout à fait accessible. Sans tomber dans le glauque pour le glauque, Techno Thriller fait peur mais excite à souhait. C’est sombre, c’est un peu lancinant, on s’y perd, avec délectation.
Ils nous font penser à… un groupe d’EBM à 85 BPM
Le premier truc qu’il faudra leur dire ? « Fais moi peur, une fois »
Son beat ? Apparition – Industrielle
Pour te donner la salive…
8 – PRIS (UK / AL)
Le samedi 17 février pour la Possession
Pourquoi ? Parce qu’on en avait ras le bol de la techno de hangar complètement linéaire.
Non mais en vrai ? On ment jamais. Donc on vous répétera longtemps la même chose. La techno de Pris est pêchue, claire et bien roulée, elle se danse, elle ne se subit pas. C’est un son qui gratte, au plus profond, ça triture, ça fouille en toi, c’est la fois agaçant et jouissif. Tu fais le point, tu fais le plein. C’est très fort que, d’un coup, ça sent Berlin.
Il nous fait penser à… un espèce de Samuel Kerridge sous LSD
Le premier truc qu’il faudra lui dire ? « Mec t’as Pris Paris ! »
Son beat ? Techno claire – indus
Pour te donner la salive…
9 – CEM (AL)
Le vendredi 23 février pour COLD MEAT – mondkopf — cem — december — martijn verrycken — garcon manque à La Station-Gare des Mines
Pourquoi ? Parce que les mix de CEM, co-fondateur et résident des soirées queer berlinoises Herrensauna, sont rares à Paris.
Non mais en vrai ? Parce qu’il est vraiment très très beau ? Non, on devrait pas dire ça, clairement. Mais son charisme nous émoustille toujours un peu ; ce calme, ce flegme, cette façon à la fois douce et brutale d’avancer ses tracks. Ils sont comme des avances un peu houleuses dans la moiteur d’un sauna
Il nous fait penser à… un mannequin qui aurait écrit des dictionnaires en 45 langues différentes
Le premier truc qu’il faudra leur dire ? « Il faut chaud ici non ? »
Son beat ? Techno – deep – acid
Pour te donner la salive…
10 – ZIUR (US / AL)
Le vendredi 23 février pour la Shem4le Trouble au Klub
Pourquoi ? Parce que Ziúr, arrive comme un accident, là où tu ne l’attends pas.
Non mais en vrai ? Ziúr, c’est en gros, un des projets de musique électronique expérimentale le plus intéressant de ces deux dernières années. Voilà, rien que ça. Du coup, pour la première Shemale de l’année, ça va résonner fort dans les murs de la cave la plus coole de Paris.
Elle nous fait penser à… une Fatima Al Qadiri (oui, encore elle), très très énervée.
Le premier truc qu’il faudra lui dire ? « Go Hell ! »
Son beat ? Agression expérimentale et/mais gracieuse
Pour te donner la salive…
BONUS VIRÉE EN MER / DEUIL1500 (FR)
Le vendredi 23 février Turn a-side X Métaphore Collectif au 101, à Clermont-Ferrand
Pourquoi ? Parce que c’est un projet live, donc à voir en live. Il te faudra prendre le train, depuis Marseille, depuis Paris, depuis le bout du monde, réserve vite !
Non mais en vrai ? On a la flemme de reformuler un truc qu’on aurait dit pareil, alors on va reprendre les mots de Positive Education : « Programmateurs pour Metaphore Collectif, élèves au conservatoire de musique en électroacoustique, producteurs et djs, les deux enfants terribles de l’underground marseillais, Israfil & Shlagga, forment un duo efficace. Parmi tous leurs projets communs, deuil1500, symbole d’une amitié aux liens sacrés. »
Ils nous font penser à… un Laurel et un Hardy sauce Reservoir Dog
Le premier truc qu’il faudra leur dire ? « Merci »
Leur beat ? EBM / no wave
Pour te donner la salive… Un mix de Shlagga