Grand 8. On l’aura entendu par millier, ce nom là, le weekend dernier à la deuxième édition du Pschit festival. C’était samedi 22 septembre, c’était Mains D’Œuvres, et d’après les rumeurs, c’était parfait. Pour la folie de leur live, les éclaboussures de l’impro, la folie et l’ivresse de la création directe. Puis Pabloïd. Pabloïd pour l’accompagnement visuel, le fidèle destrier graphique, l’exaltation des couleurs, l’ébriété pour miroir des yeux.
L’occasion pour nous de poser quelques questions à cette collaboration de choc, donc peu sont ressortis indemnes samedi dernier. Mais également l’occasion de leur piquer 58 minutes et une seconde de leur temps, de leur univers envoûtant, de leur créativité à la fois sombre et futuriste. Au programme, une image qui s’agite, qui voyage, qui médite et qui ravit. C’est bien ficelé, ça donne envie de rêver, puis de danser, et d’aimer aussi, d’aimer surtout. De se laisser aller, aller à tout et à l’invisible. Merci Grand 8, merci Pabloïd. Lecture. Rencontre.
Pourquoi la musique ? Comment la musique ?
G8 : On en est venus à la musique à force d’en écouter. Pourquoi ? C’est assez inexplicable, c’est très instinctif. Et cette musique là est venue d’elle-même à nous également, à force d’improviser, elle est apparue.
Pabloïd : J’ai toujours à la fois regardé beaucoup de films et écouté beaucoup de musique. J’ai dirigé mes études plutôt vers la vidéo mais je n’ai jamais pour autant abandonné la musique et j’ai toujours essayé d’associer les deux. C’est pour ça que naturellement je me suis tourné vers la performance audiovisuelle et le VJing.
À côté de ça ?
G8 : Nous travaillons tous les deux dans la musique, Jean a plusieurs groupes et fait de la musique dans le théâtre ; Clément travaille en maison de disques et joue pour d’autres groupes de temps en temps. On a tous les deux 27 ans.
Pabloïd : Je travaille dans la vidéo mais dans pleins de domaines différents. Je jongle entre la musique, le théâtre, le cinéma, la danse… j’aime bien varier les expériences, du moment que ça touche à la vidéo. Je suis de la même génération que Grand 8, j’ai 28 ans.
Votre plus grand rêve ?
G8 : Partir en tournée mondiale, on commence par la Chine en décembre.
Pabloïd : Il y a pleins de choses auxquelles j’aspire, tourner mes propres films, partir en tournée, au final c’est un peu ce que je fais en ce moment. Mais j’espère que ce n’est que le début.
Vos noms de scène respectifs, ils viennent d’où ?
G8 : L’idée de Grand 8 est venue comme ça, en prenant le métro. On trouvait ça cool que ça veuille dire plusieurs choses différentes, et qui ne sonne pas forcément français.
Pabloïd : Pour moi c’était un surnom qu’une amie me donnait quand j’étais plus jeune. J’ai trouvé que c’était le meilleur surnom qu’on ait pu me trouver. On s’est toujours dit que ça ferait un super nom de scène.
L’univers Grand 8 ?
G8 : Son, Improvisation Immersion.
L’univers Pabloïd, en trois mots ?
Pabloïd : Je pourrais rajouter « texture » et « feedback ».
Vous venez d’où ? Ça a influencé votre musique, votre évolution artistique, votre positionnement, l’endroit d’où vous venez ?
G8 : Grand 8 vient du 18ème arrondissement de Paris, c’est là qu’on s’est rencontrés, qu’on a grandi, ça nous a forcément influencé…
Pabloïd : J’ai pas mal bougé, je viens de la campagne au départ, près de Dijon. J’ai vécu à Lyon, à Paris et maintenant je suis posé à Lille. Peut-être que ça a influencé mes choix artistiques dans le fait de toujours changer, de toujours m’intéresser à d’autre cultures, à toujours chercher plus loin.
Faire la fête, ça veut dire quoi pour vous ?
G8 : Ça peut prendre pas mal de formes différentes, tant qu’on s’amuse !
Pabloïd : Pour moi faire la fête c’est politique. C’est une grande liberté où les gens peuvent se rencontrer, parler, écouter et voir des choses différentes.
Pourquoi les gens font (autant) la fête en 2018 ?
G8 : Les gens ont toujours fait la fête, par besoin de rencontre, de défoulement, d’amusement. Ce n’est pas parce que nous sommes en 2018 que les choses changent !
Pabloïd : Je pense que c’est quand même un peu lié au fait que la musique électronique s’est beaucoup démocratisée ces dernières années. C’est très bien que ce milieu sorte enfin de l’ombre, même si ça apporte son lot de désagréments.
Votre rôle dans la nuit ?
G8 : Ambianceurs.
Pabloïd : Explorateur
Cette mixtape, c’est l’allégorie de quoi ?
G8 : C’est une photo musicale.
Pabloïd : Le côté musique c’est Grand 8 !
Votre envie à chacun, là, tout de suite ?
G8 : Une crêpe.
Pabloïd : Partir en Chine.
Tracklist :
Polyphonic size – je t’ai toujours aimée
Nils Frahm – All Melody
Grand 8 – Live Impro
Bajram Bili – Spin
Abschaum – Le Tête Vide
Talking Heads – Cities
Au Pairs- We’re So Cool
The Undisputed Truth – Higher Than High
Baxter Dury – Listen
Cristalli Liquidi – Volevi Una Hit
Silver Apples – Seagreen Serenades
Polycool – Holy Photons
Flavien Berger – Brutalism