Défiler. Faire défiler. Lancer un concept. Vouloir briller dans l’ombre. Et changer le monde. Le monde de la mode. L’industrie de la mode. La mode. La Mode. La MODE. Vouloir faire briller l’individu bêta. À travers un vêtement. Un savoir-faire. Et une manière, de voir le monde, dans un halo rouge qui filtre. En beauté.
C’était vendredi 28 septembre dernier, en off de la Fashion week parisienne, le jeune collectif GAMUT présentait son premier essai. C’était la Station-Gare des Mines, le jeune producteur Jardin hurlait dans un micro, les basses faisaient sursauter un public abasourdi, enseveli, conquis dans un halo de lumière rouge totalement lynchien et suréel. Simple et moderne, traditionnel et à contre-courant. Osé mais sans provocation gratuite. Tourmenté et charismatique, sans fausse tragédie. Fluide et sans « genre », mais sans mauvaise récupération de tendance. Le signé Gamut étonnait chez certains, faisait écarquiller les yeux des autres, et confirmait chez la plupart, que l’ « authentique » avait encore sa place dans le grand et parfois grandiloquent paysage de la mode.
Autant de beauté à capter pour un oeil averti. Celui de la jeune photographe biélorusse Anna Prokulevich. D’un regard nébuleux, doux, flottant et intrépide, Anna Prokulevich capte le mouvement, le grain du moment, la candeur de l’instant. Dans un rouge éphémère, les visages se figent, les sourires s’effacent pour devenir éternels. Le vêtement ondoie. Clic.