Quand il fait beau, chaud, que l’été bat son plein et que les festoches en plein air s’enchaînent, ça chill sec sans se prendre la tête. Gambettes à l’air, fleurs et paillettes sont à la fête. Malheureusement, cette douce douce période ne dure qu’un temps. Adieu coquillages et crustacés, winter is coming !!! Et avec celui-là, c’est une autre paire de manches… Finis les open-air, finies les beuveries dans l’herbe, et bonjour vestiaires ! V.E.S.T.I.A.I.R.E. En gros, une queue de plus à faire et des thunes à sortir. Encore et toujours plus !
Grosse soirée. Caisses passées. Comme tout le monde, à peine arrivé sur place, quand Victor entend l’appel tout doux des basses, il ne tient plus ! Bouillant, il est fin prêt à passer une nuit chaude. Mais là, au comptoir du vestiaire, c’est le drame : « Comment ça je ne peux pas mettre mon écharpe dans mon manteau et mon manteau dans mon bonnet ? Et c’est… PARDON ?! 5€ par article ? » Que nenni ! Avec ça, il peut s’offrir au moins UN VERRE ET DEMI. Alors va bien falloir se débrouiller…
Bonnet vissé, manteau noué autour de la taille et écharpe glissée de force dans la poche, sac à dos bourré des bricoles de Sofia, Victor est paré. Et ce ne sont pas les 30 degrés d’écart avec l’extérieur qui vont l’en empêcher, quand Victor sort, il est là pour tout donner !
Victor en teuf, c’est le pragmatisme né. Grâce à l’économie de son vestiaire, il peut se payer un verre. LARGE. Un gin-to, et ça repart !
Sur la piste plus rien ne l’arrête, pas même la foule, qui s’écarte sur son passage (et celui de son sac à dos) d’un air dédaigneux. Son t-shirt ? Désormais plus qu’une éponge. Mais les sons balancés par le DJ ont raison de sa peau, Victor est ON FIRE. En fait, ça tombe bien, l’overdose de bouffe chez Mémé Riri s’est fait sentir, et ce n’est pas comme s’il avait le temps (ou même l’envie à vrai dire) de faire du sport. Alors autant allier l’utile à l’agréable, et brûler ces putains de calories.
Victor en teuf, c’est le pragmatisme né. Grâce à l’économie de son vestiaire, il peut se payer un verre. LARGE. Un gin-to, et ça repart !
Au bout d’un moment, on s’y habitue presque à cette chaleur étouffante. Un peu comme une partie de jambes en l’air en pleine canicule. Ça colle mais c’est sexy. Arrêt toilettes. Encore la queue. Tant pis ! Une Lola, croisée entre deux pas de danse. Qui n’a visiblement pas non plus fait la difficile en sautant la case vestiaire. Même pas le temps de lui claquer une bise qu’elle lui crie un incompréhensible : « Je reviens », en lui jetant évidemment ses affaires dessus. Un pull, un blouson en sky ET une paire de chaussettes. WTF. Ok, mais elle revient quand ? Il la retrouve comment parmi les 1700 teuffeurs de l’endroit ? C’est qu’elle est déjà bien loin dans l’au-delà la jolie Lola et ses trois tazs. Déjà dans l’extase la go. Et merde !
« DAMN IT » au bout d’une heure, ça devient vraiment vraiment chiant… Le plan : trouver une solution de repli. Attraper son BFF Léo, et feinter un nouveau tour aux toilettes en lui laissant tout son barda ? Il scrute Léo qui sautille à côté sourire aux lèvres. Miiiiignoooonnn. Non, pas ce soir. Ce soir, Victor n’a d’yeux que pour le dj super excitant qui gigote derrière les cdjs. Solution numéro deux : tout mettre dans ce petit coin, là, derrière l’enceinte de gauche et danser non loin. EUREKA.
Ça le taraude ce petit coin, il n’est pas dupe, il n’a pas envie de perdre sa vie, de rentrer nu, et d’avoir over-sué pour rien. Se résoudre au satané vestiaire alors qu’il est déjà 3h du matin ? Céder malgré ses principes en béton ? Oui, c’est ça, il va céder et y laisser ses affaires. Mais hypnotisé par le DJ, Victor se fait vite rattraper par les potos. “On te cherchaaaaiiiit mec !”. OUF. Lola est là aussi. “Elle se sent pas top, elle a vomi trois fois”. SACRÉE LOLA. Une vague de détresse s’empare de Victor, parce qu’en fait, il n’est pas prêt pour s’en aller. Le son est bon, le dancefloor s’est un peu vidé, les rigolos sont rentré dodo. Voilà Jack, toujours au rendez-vous cette bonne vieille ramasse. Même avec ses 10 kilos sur le dos, Victor, ses potes les couche. En soirée, RIEN ne peut l’arrêter.
Eh, on t’comprend Victor, t’en fais donc pas, un soir ou l’autre on a tous fait le porte-manteau ! Une fin de mois plus rude que les autres alors qu’on est que le 2 ? Un jour peut-être on ne sera plus à quelques euros près, en attendant, il se peut que le réchauffement climatique ait au moins un avantage : celui de nous éviter ce calvaire.
© illustration by PAILLETTE.