Il a cette fâcheuse habitude de taper là où il faut, au bon moment, quand le mouvement se fige à peine et que le cheveu suspend sa course. Cette demi-seconde qui semble n’avoir jamais existé, Rainer Torrado, toute discrétion sortie, en illumine le contours, en retrouve la source. Comme s’il l’avait peint, le paysage se dessine, la peau se fait lait, l’épaule se muscle, le torse se bande, les yeux divaguent ; les tableaux se construisent, disparaissent et se reconstruisent. Ailleurs, autrement, dans un nouvel espace temps. Rainer Torrado engendre les corps dans la lumière du club.
Des corps qui s’échappent dans la lumière, et marquent le temps dans la pénombre, c’est la touche Rainer Torrado. Pas pour rien qu’on l’invitait le vendredi 26 octobre dernier à venir photographier nos Noces de Cuir à La Station-Gare des Mines. Pendant quelques heures, son regard a divagué, les enveloppes se sont raidies, et comme sortie de l’ombre, dans la violence et la chaleur de la nuit, divine enfante, la douceur est née. Clic. Clac.