Les Nuits Sauvages

Pourquoi faut-il aller battre le pavé à 3000 bpm (minimum) à la Born to Rave samedi 22 février ? – Heeboo

Pourquoi faut-il aller battre le pavé à 3000 bpm (minimum) à la Born to Rave samedi 22 février ?

Février 17, 2020

Audiogenic fête son quart de siècle cette année. Pour l’occasion, l’association qui promeut le Hardcore dans toute la France (et l’Europe, le monde !) a mis les petits plats dans les grands. Pour la Born to Rave de samedi, les orgas ont booké sept djs qui tapent très, très fort, juste pour le petit hardoss que tu es. T’es chaud ? Nous aussi, alors rendez-vous samedi, 23h45 au Trabendo. Be there or be square.

Au téléphone, Déborah, fondatrice d’Audiogenic (et ancienne chercheuse en génétique !) nous a répondu d’une voix douce et guillerette. Pas étonnant, c’est bien connu : plus la musique est brutale, plus les gens sont doux. Accompagnée de Nadia, chargée de communication chez Audiogenic, ces deux teuffeuses aguerries sont venues nous parler de leur passion éternelle pour le Hardcore et la rave, de leurs souvenirs de soirée les plus beaux (les « joyeux anniversaire » au micro des platines en pleine nuit) comme des plus laids (le vomi sur les platines). Aouch. Miam miam ! Profitez. Hardcore à mort, J-5.

Vous voulez bien vous présenter en quelques mots ?

Nadia : Je m’appelle Nadia et je suis en charge de la communication pour Audiogenic. Je travaille au sein d’une équipe de passionnés qui se dévouent corps et âmes pour développer le côté le plus dur des musiques électroniques : le Hardcore. Audiogenic est aussi bien un label, une agence de booking, un producteur de spectacles, qu’un tourneur. Des activités très variées qui nous laissent peu de temps pour respirer, ahah.
Deborah : Je m’appelle Deborah, et je suis la fondatrice et présidente d’Audiogenic. (clin d’oeil)

Audiogenic c’est arrivé comment, quand, pourquoi ?

Nadia : Audiogenic est né de la rencontre en 1995 de deux amoureux de Hard Music, Deborah et Daniel – alias Radium. Le Hardcore était un style électronique assez récent à cette époque, et ils ont eu l’idée de monter ensemble l’un des premiers labels Hardcore en France. Ce label est né d’une volonté commune de développer, promouvoir et diffuser la Hard Music
auprès du plus grand nombre, autour de deux activités principales : l’activité de label : avec près de 500 sorties, plus de 3300 supports (CD, vinyles et digital), plus de 2500 titres, et environ 180 artistes produits à ce jour. Puis par la suite la production de spectacles : avec 10 à 15 dates annuelles sur toute la France. Avec cet historique et 25 ans d’activisme musical, on peut dire qu’Audiogenic est une structure fédératrice dans le domaine de la « Hard Electronic Music » dans l’hexagone.

Pourquoi ce nom d’ailleurs ? C’est venu comment ?

Nadia : Cela va vous surprendre ! Deborah était chercheuse en génétique, avant de se concentrer à 100% sur la passion qu’elle porte à la musique. En biologie, il existe des modèles d’activation de gènes par des fréquences audio, que l’on nomme Audiogenic. Elle a trouvé ça cool et a donc décidé d’appeler le label ainsi ! Voilà pour la petite histoire.

C’est quoi “l’esprit Born to Rave” ?

Deborah : Tout d’abord : Faire la fête ! On prône l’ouverture d’esprit, la tolérance, l’union et surtout le partage de moments forts ! Tu danses comme tu veux, tu t’habilles comme tu veux, sans être jugé, mais dans le respect de chacun. En général, les gens sont bienveillants les uns avec les autres, et c’est ce que l’on kiffe ! De plus, on s’efforce de proposer des événements de qualité, avec une programmation Hard Music pointue, qui explore les différents sous-genres (et il y en a bien des variantes !) comme par exemple du Frenchcore, de l’Uptempo, de l’Industrial, parfois du Raw parmi d’autres… Pour ceux qui aiment les beats rapides, il y en a un peu pour tous les goûts. On apporte également une attention particulière aux scénographies sur nos soirées. En plus d’être une extase sonore, on veut aussi que ce soit une extase visuelle ! On aime bien utiliser différents types de lieux, du parc expo (type grosse warehouse) aux salles de concert avec des espaces scéniques intéressants. La configuration des lieux ne nous permet pas toujours de débrider nos idées scénographiques, mais on fait toujours au mieux en fonction des possibilités. Et on essaie d’organiser tout cela dans les meilleures conditions possibles, en trouvant la limite entre liberté et sécurité, pour nos ravers que l’on bichonne avec amour.

C’est votre deuxième tournée Born to Rave, c’est bien ça ? La réception est différente selon les villes ? 

Nadia : C’est notre 14e tournée nationale, mais elle ne porte le nom de Born To Rave que depuis cinq ans. Par le passé, nous avions eu les tournées Freakz, Blackout, Excess, Hardcore Slavery… Et on ne compte pas s’arrêter là ! Que ce soit à Strasbourg, Lyon, Marseille, ou encore Caen, le public a toujours une énergie incroyable ! Dans certaines villes, la Born to Rave est devenu une sorte de rendez-vous annuel immanquable, et très attendu, et ça, ça fait chaud au cœur ! L’amour et le partage, tout est là !

Pourquoi ce lieu, au Trabendo ?

Nadia : Le Trabendo est une salle de concert à taille humaine plutôt sympa et conviviale, bien sonorisée, avec un espace extérieur, très accessible. On essaie de diversifier les types de lieux utilisés sur la tournée. La dernière Born To Rave avait lieu à Lyon dans un site type Parc Expo/Warehouse tout en béton, mais nous aimons bien également utiliser des salles de concert, en exploitation de nuit, pour leur espace scénique. (Les clubs ne nous permettant souvent pas de faire de belles scénos). Au Trabendo, un Vj s’occupera des projections vidéo, du mapping sur des modules fabriquées pour l’occasion, et des créations vidéos 3D. En complément, pour sublimer la scène, on a prévu quelques surprises. Allez, on vous les dévoile ? On ajoutera des petits projecteurs holographiques sur la scène.

C’est quoi l’univers musical d’Audiogenic? C’est quoi le track qui vous quitte jamais? 

Deborah : L’univers musical d’Audiogenic est le Hardcore et tout particulièrement le Frenchcore, un sous-genre musical assez spécifique, créé et développé par le label depuis ses débuts. Dans les premiers temps assez marginal, ce style s’est démocratisé ces dernières années dans tous les grands festivals Hard Music européens. Quant aux tracks qui ne nous quittent jamais, on va vous citer nos quelques classiques, le fameux Renegade Return de Radium, Headbanger Boogie de Lenny Dee & Radium, ou Noise Theater de Micropoint ! Le théatre du bruit prouve notre puissance, ca vous dit rien ? Ah, et puis un petit dernier pour finir avec un coté girly, le One Core Night de Radium aussi. Mais si vous voulez écouter quelque chose de plus récent, on vous conseille le dernier album de Psiko : Game Grid.

Nadia : J’écoutais déjà du Hardcore avant de rejoindre le label. C’est assez incroyable pour moi d’accéder à autant de références musicales, de pouvoir piocher des CDs dans les racks au bureau et découvrir des collectors monstrueux sortis il y a plus de 20 ans ! C’est un gros kiff.

Vous me raconteriez votre pire ou plus beau souvenir de teuf ?

Nadia : J’ai des tonnes de bons souvenirs ! Le dernier, c’était à la Born to Rave de Lyon en janvier dernier. Quand tu reçois des messages privés de la part des participants et des artistes qui te disent qu’ils viennent de passer une des plus belles soirées de leur vie, ça n’a pas de prix [petite larme aux yeux].

Deborah : Mon plus beau souvenir de teuf… On a appris sur une soirée que c’était l’anniversaire d’un Dj. Lors de l’enchainement, le dj suivant a coupé le son et a juste dit au micro « Happy birthday…« . En quelques secondes, une foule de milliers de personnes s’est enflammé et a repris en cœur à l’unisson : « Happy birthday to you… » en frappant des mains. C’était délirant ! On a été particulièrement touché par ce moment intense de communion et d’amour ! Cette énergie, c’est notre moteur. Quant à mon pire cauchemar de teuf… Un dj qui vomit sur scène pendant qu’il joue (heureusement il se retourne !)… Tu regardes les gens autour de toi, et là gros moment de
solitude, car tu comprends que c’est toi qui va devoir aller un minimum nettoyer avant l’enchainement du prochain dj… A ce moment là, c’est bien la dernière chose que tu as envie de faire, mais tu le fais quand même !

Votre coup de cœur musical de ce line-up ?

Nadia : J’ai super hâte de voir le set de F. Noize, c’est la première fois qu’il joue à Paris. Il joue de l’Uptempo, ça va être super sportif et transpirant comme on aime !

Deborah : Je suis ravie d’accueillir pour la première fois à Paris, Lady Dammage. Les femmes sont plutôt rares en Hard Music. Elle est toute mignonne, mais attention aux apparences, elle envoie grave du bois !

C’est quoi l’heure que vous préférez pendant une heure, celle que vous savourez le plus, et pourquoi ?

Deborah : A chaque soirée, au petit matin quand les lumières se rallument, et que d’un coup tu vois le visage des participants tout grand sourire, avec des étoiles plein les yeux Je kiffe rendre les gens heureux.. c’est vraiment le moment que je savoure le plus, et qui me donne encore plus envie de recommencer à affronter toutes les difficultés pour encore et encore faire des teufs ! 

C’est qui l’artiste qu’on rêverait d’inviter à une soirée mais on n’y croit pas trop ?

Deborah : Il y a encore un an, j’aurais dit Prodigy ! C’était mon grand rêve de les faire jouer un jour… Mais suite au décès du chanteur, Keith Flint, ce ne sera jamais possible… Sniff

Et pour finir, c’est quoi le rêve d’Audiogenic, à plus grande échelle ?

Déborah : Propulser la Hard Music encore plus loin !

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