Il est de ces soirées qui donnent envie de prendre l’air, d’être curieux, et de se laisser porter à la nouveauté, aux paillettes, et à une certaine nostalgie des fêtes à couleurs, cotillons et collerettes. C’est le cas de la Love From Italy organisée par Deviant Disco qui met à l’honneur l’italo-disco et fête vendredi sa 5e édition.
Quoi de mieux pour donner envie d’aller jeter le nez à une soirée, que de poser quelques questions à ceux qui sont derrière ? À l’occasion de la Love From Italy de vendredi 20 septembre à la Java, on a voulu savoir pourquoi on organisait encore et plus que jamais des soirées italo-disco en 2019 à Paris. Qui de mieux que la grande prêtresse de Deviant Disco, pour répondre à la question ? Rencontre !
Le concept Love From Italy pour toi c’est arrivé comment, quand, pourquoi ?
Au départ une joke autour de James Bond et de l’Italo disco, en gros from Russia with love s’est transformé en Love from Italy ensuite, l’amour du patrimoine musical italien très présent chez Deviant Disco, on a eu la chance de jouer à la clôture de l’exposition Ciao Italia au Palais de la Porte Dorée ou au Bal Rital. Notre spectre va en gros de la tarentelle en passant par la culture CBS et mon artiste favorite Patrizia Pellegrino…
C’est déjà l’édition 5, tu peux nous raconter ton meilleur souvenir jusqu’à présent, des 4 éditions précédentes ?
Il y a eu plusieurs bons souvenirs, mais je pense que l’un des meilleurs est la discussion avec Marco Dionigi qu’on a eu sur sa carrière avant la soirée à la Java, il a été résident pendant 20 ans à l’Alter Ego, un club mythique près de Vérone, il travaille depuis plusieurs décennies avec Daniele Baldelli qui vient quasiment chaque semaine dans son studio et au moment de notre dernière soirée, ils allaient travailler sur la musique de Gomorrha (le remix est sorti depuis d’ailleurs), ces Dj-producteurs sont impressionnants par la quantité et la qualité de leur travail, on a aussi parlé de mes propres collaborations et du projet Theremynt dont je lui ait offert un LP et de la Notte mon nouveau duo avec Marc FK Club, la musique est faite pour être échangée, partagée…
Quelqu’un nous a confié récemment que l’italo était la meilleure musique au monde pour danser…
Je ne suis pas d’accord à 100%, ce qui rend l’italo une musique séduisante est qu’il y a des lyrics, des arpeggios dans tous les sens et une rythmique souvent imparable, un côté « Mes vacances à Rimini » où ça sent la crème solaire, les maillots de bain échancrés de couleurs pour les filles et les chainettes dorées et le gel dans les cheveux pour les mecs, alors forcément, ce truc 80 assez rythmé mais où limite tu peux chanter les paroles, c’est quand même plus catchy qu’un morceau de Cybotron, après il y a tellement de bons morceaux pour danser que je ne pourrai pas souscrire à ça, je privilégie toujours l’éclectisme dans mes sets et la plupart des membres de Deviant Disco font la même chose.…
Pourquoi, d’après toi, une résurgence de l’italo depuis deux trois ans, dans les clubs ? Une réaction à la multiplication des soirées techno un peu moins lumineuses et colorées ?
Sans doute une réaction à la multiplication des soirées Techno d’une part, puis peut-être une envie de second degré, de fantaisie, c’est vrai qu’une soirée qui programme de l’Italo, ça change du Warehouse dans le noir ou tu écoutes du 4/4 pendant 8h d’affilé avec un light-show digne d’un bloc opératoire (sourire)
Ton coup de coeur musical de ce line-up, et pourquoi ?
J’en ai deux pour deux raisons différentes : l’Ep « Music charmer » de Ric Piccolo que j’avais entendu par hasard dans une soirée en Bretagne où j’avais joué avec Otto, le boss du label Bordello a Parigi et d’autre part, la grande qualité de sélection des Belges de No Shit Like Deep. Ils ne jouent par réellement de l’italo mais une musique sexy et variée que j’ai découverte sur une croisière de 4 h qu’ils organisent à Gand tous les ans, cette ambiance deep à souhait devrait mettre tout le monde dans l’ambiance pour Ric Piccolo et Bruce Heller.
C’est quoi la meilleure heure pour arriver à la Love From Italy ? On y porte quoi ? On y danse comment ? On y vient avec qui ?
On arrive quand on veut et avec qui on veut, soit au début seul(e) pour faire des connaissances puisqu’on a toujours un warm-up en douceur, soit plus à fond avec une bande de potes vers 2 h heure à laquelle ça commence à bien chauffer, soit en venant d’une autre soirée à 4 h où c’est toujours bien le feu en clôture !
À quand une Love From Italy 100% ritale ?
C’est quelque chose qu’on a en tête mais il faut dire que l’Italo et les valeurs qu’elle défend sont plus un état d’esprit qu’un timbre sur un passeport, si tu as vu le film Italo Disco Legacy, ce sont par exemple les Hollandais de Radio Azzuro et le danois Flemming Dalum qui ont été de fervents défenseurs de cette culture, il a carrément été acheter l’ensemble des prods locales, a refait des edits de nombreux morceaux et possède 25 000 vinyles, c’est dire le niveau ! Pourtant il ne mixe presque plus, c’est souvent une musique de connaisseurs mais aussi une forme de légèreté…
C’est qui l’artiste qu’on rêverait d’inviter à la We Love Italy, mais on y croit pas trop ?
On y croit toujours, souvent c’est une question de matching dans les emplois du temps, mais disons qu’on inviterait bien Tako sur Redlight Records, Baldelli bien sûr et d’autres comme Michel Amato un gars bien de chez nous plus connu sous le nom de The Hacker et qui a une superbe collection italo, on a raté plusieurs occasions mais ça va finir par se faire.
Un ou deux mots prévention pour tous les clubbeurs qui seront de la partie pour la Love From Italy ?
Apportez un t-shirt funky et faites des sourires sur le dancefloor, vous allez sûrement réussir à « pécho », et écoutez les Djs, ils vont vous donner le meilleur d’eux-même…
C’est quoi le rêve de la We Love Italy ?
Recréer une soirée dans un Club Ephémère à l’image de l’Altro Mundo ou du Cosmic Club, cette soirée n’aurait lieu qu’une fois dans un lieu loin de Paris avec une déco et des créatures incroyables, uniquement en event privé sur parrainage, une sorte de fête pour initiés, il faut toujours avoir des rêves car quand on y croit très fort, il arrive qu’ils se réalisent IMMAGINAZIONE, ce serait un bon titre de track en italien 😉