Les Nuits Sauvages

Mixtape 99. | ILYSS – Heeboo

Mixtape 99. | ILYSS

Mixtapes - Mai 20, 2019

« Une apparente simplicité mais une réelle complexité et une harmonie générale qui rend le tout magnifique ». C’est comme ça qu’on aimerait décrire la musique du jeune Brestois ILYSS. On le découvre samedi 6 juillet au festival Astropolis qui revient pour sa 25e édition, et en avant-première sur Heeboo !

Jouer pour un festival quasiment plus vieux que soi-même, ce n’est pas donné à tout le monde. Et c’est l’heureuse expérience que va vivre le dj et producteur ILYSS aka Charlie Rozec samedi 6 juillet prochain au Manoir de Keroual à l’occasion de la 25e édition du festival Astropolis. Pour cette première, le jeune Brestois sélectionné lors du tremplin spécial annuel, joue à domicile. L’occasion pour nous d’inaugurer notre série de focus spécial Astropolis ! Entre cosmos synthétique et énergie de la danse, la mixtape d’ILYSS, qui aurait pu s’intituler « Le Champ des Impossibles » joue au chaud et froid avec talent. Assez pour nous donner envie d’aller squatter le Dôme samedi 6 juillet. Conçu spécialement pour nous, un petit voyage de quasiment une heure, et quelques questions, pour découvrir l’un des futurs talents de ta nuit sauvage.

Hello Ilyss ! Tu vas bien ? T’es occupé à quoi en ce moment ?

Hello ! Eh bien du côté professionnel, j’enchaîne les petits boulots ou plus exactement les missions d’Interim ! Du côté associatif, j’organise des soirées à Brest et parfois ailleurs avec l’association WestSound. Enfin, du côté personnel, j’écume les soirées et le temps que je ne passe ni à travailler, ni à faire ou écouter de la musique, j’oscille entre les soirées entre amis et les soirées Netflix !

Ton nom d’artiste, ILYSS, il vient d’où ?

J’ai une fascination pour les noms de groupes ou les pseudonymes d’artistes qui sont recherchés et porteurs de sens ! Je voulais donc moi-même avoir un nom qui ne sorte pas de nulle part et que je puisse m’approprier. A l’image d’AaRON, qui m’a servi d’inspiration pour faire mon propre alias et qui signifie Artificial Animals Riding On Neverland, j’ai voulu partir d’un prénom et en faire un acronyme. J’ai donc choisi ILYSS pour I Love You So Symphonies, la Techno étant pour moi le genre musical dans lequel on peut retrouver cette multiplicité d’instruments et de mouvements qu’il y a dans la musique classique à deux différences près : elle est populaire et les instruments qu’elle utilise sont majoritairement synthétiques.

© Philippine Lescure

Comment t’en es venu à mixer/produire de la musique ?

J’ai débuté le mix en 2013 tout bêtement car j’étais sur un site de Peer to Peer et que j’y ai téléchargé une version pirate de Virtual DJ par curiosité (oui je sais c’est pas bien). À l’époque, je faisais de la guitare et je commençais à m’intéresser à la musique électronique. Je me suis amusé pendant des heures à mixer approximativement des sons à la souris, deux mois plus tard j’achetais un contrôleur pourri qui m’a servi jusqu’à ce que j’achète deux platines vinyles fin 2014. J’ai ensuite appris à mixer sur CDJ et j’ai commencé à jouer dans des clubs en 2015 avec WestSound.

Côté production, je m’y suis intéressé assez tard car j’étais plus à fond dans l’écoute de musique et l’apprentissage de techniques de DJ ! Je dirais que j’ai vraiment commencé l’année dernière après avoir rassemblé suffisamment d’instruments pour pratiquer. Maintenant, je projette de combiner mes instruments avec des logiciels, chose que ne faisais pas avant, afin de pouvoir proposer des compositions plus complexes et un son plus précis.

Tes premières influences, c’était quoi ?

Mon influence majeure, depuis le début et encore aujourd’hui, c’est Daniel Avery ! Côté production, il a une musique personnelle, originale et qui ne cesse d’évoluer. Il a su à la fois garder une constance et une identité tout en sortant de sa zone de confort. En tant que DJ, les sons qu’il déniche sont juste incroyables. Ses playlists sont consistantes, évoluent au fil du temps et sont adaptées à chaque contexte. Il ne se contente pas de jouer des musiques passe-partout comme beaucoup peuvent le faire à son niveau de notoriété.

Une autre personne que j’estime énormément mais que j’ai connu légèrement plus tard, c’est Acronym ! Sa musique est à la fois minimaliste et riche, c’est assez inexplicable. Je pense que c’est l’un des meilleurs producteurs de la scène Techno. Enfin, je ne peux pas m’empêcher de citer Blind Observatory et son univers Sci-Fi qui me fait décoller à tous les coups.

Tu viens d’où ? Ça a joué sur la musique que tu fais tu penses ?

Je viens de Brest et je serais malhonnête si je ne disais pas que ça a joué sur mes influences actuelles. Depuis ma naissance, il existe Astropolis qui au-delà de son édition estivale propose un gros événement par saison, divers événements ponctuels tout le long de l’année et profite des grandes occasions comme la Fête de La Bretagne ou la Fête de la musique pour organiser des événements gratuits. A Brest, la musique électronique est notre potion magique et on est nombreux à être tombés dans la marmite quand on était petits !

Tu habites où aujourd’hui ? Ça t’apporte quoi, au quotidien, cet habitat naturel, en particulier dans ta pratique de la musique ? La scène locale, t’en penses quoi ?

J’habite toujours à Brest parce que j’aime cette ville ! Je m’y sens bien, il y a la mer à côté, on a de l’espace et ça bouge bien la nuit. Lorsqu’on sort, notamment en soirée Techno, on est une grande famille qui ne cesse de grandir. Il y a un esprit de camaraderie et de partage que je ne ressens pas lorsque je vais ailleurs. Cette appréciation vaut aussi pour les collectifs qui animent les nuits brestoises. On se connaît tous, on boit tous des verres ensemble, on s’invite tous à nos soirées et on s’entraide. Tous les week-ends ou presque, il y a des artistes à découvrir et pas forcément les plus médiatisés. En bref, il y a une vraie scène locale et avec ça de vrais artistes locaux qui valent le détour. Donc pour répondre simplement, entre ça et Astropolis, tout est là pour encourager la découverte et la pratique de la musique.

Jouer à Astropolis, pour toi, ça représente quoi ?

Jouer à Astropolis représente une consécration ! C’est ce festival qui m’a donné envie de m’intéresser à la musique électronique, qui m’a fait ressentir quelque chose de particulier et m’a indirectement poussé à moi-même pratiquer cette musique et organiser des soirées. C’est un modèle pour moi.

T’as déjà commencé à préparer ton set ? Tu flippes ?

Etant donné qu’il faut marquer le coup, j’ai effectivement déjà commencé à préparer le set. La raison ce n’est pas forcément que je flippe (ça viendra sûrement le Jour J), c’est qu’une occasion comme ça ne se manque pas. On me donne l’opportunité de rendre ce que j’ai reçu pendant des années, de jouer dans la soirée la plus importante que j’aie jamais faite et de donner le meilleur de moi-même, c’est sûr que je le regretterais si je ne jouais pas le jeu en m’arrachant pour faire la meilleure prestation possible.

Cette mixtape tu l’as conçue comment ? Elle signifie quoi pour toi là tout de suite maintenant ?

J’ai conçu cette mixtape selon les mêmes principes avec lesquels je construis tous mes sets, c’est-à-dire que je les ai faits autour d’une musique d’ouverture et une musique de fermeture. Ensuite, j’essaie de créer du mieux possible des temps forts plus dansants et des temps faibles plus atmosphériques histoire de donner le plus de relief possible à l’ensemble.
Cette mixtape, je l’ai voulue représentative de ma personnalité et de mon univers. Quant à la signification, elle est multiple car elle dépend de l’auditeur et qu’il y a différentes thématiques qui viennent par phase mais le but est clair: que l’auditeur ferme les yeux, se sente voyager et fasse le vide pour qu’à l’arrivée il se sente plus léger.

© Philippine Lescure

Si tu devais lui donner un titre ?

Le Champ des Impossibles du fait qu’elle a un univers science-fiction et mystique assumé et parce que rendre l’impossible possible est l’une des raisons d’être de l’art.

Un mot sur un des tracks qui y figure, que tu aimes tout particulièrement ?

Je pense que je mettrais l’accent sur Inward de Yugen qui est la parfaite définition de la musique que j’aime. Une apparente simplicité mais une réelle complexité et une harmonie générale qui rend le tout magnifique. C’est ce genre de morceau qui rappelle que la Techno est un genre musical à part entière.

Articles similaires

Plus d'articles

Les teufs du mois

Les 5 teufs à ne (surtout) pas rater en mars 2018


Les artistes du mois

Les 10 artistes à ne (surtout) pas rater en avril


© Romain Guédé

Les teufs du mois

Où sortir vendredi 14 février, et trouver le monstre qui gâchera les deux prochaines années de ta vie ?


Exclu

[EXCLU] Munsinger – Octobre Rouge