La curiosité. L’envie de découvrir. Le besoin de nouveauté. C’est ce qui semble habiter Nicolas Berkouk aka Curiosité, format club du jeudi soir à la Java, accueille ce soir jeudi 7 juin pour sa deuxième édition, Millos Kaiser, aka la moitié du duo brésilien Salvagem et la relève de la scène du Salon des Amateurs, Aki Aki. Des sons weirdos et féroces pour une nuit sauvage qui battra tard, au rythme de ton coeur.
Kosambi, comment on en vient à la musique ?
Un jour quand j’étais petit, je suis sorti de la voiture et j’ai dit à ma mère : « Maman, je veux faire du piano! » . Ça a commencé comme ça, donc. Depuis j’ai jamais vraiment arrêté d’être en contact quotidien avec la musique. Au lycée j’écoutais plutôt du vieux rock, la musique électronique ça m’est venu un peu après. Avec une amie on se retrouvait les dimanches aprems pour se faire découvrir de la musique, c’était chouette! Je crois que c’est comme ça que je suis rentré dans la dynamique du «digging».
Après naturellement j’ai commencé à m’intéresser au mix, et c’est grâce à la confiance des merveilleux Fils de Vénus (Olivia <3) que j’ai pu faire mes premières armes dans des putains de soirées. Je leur dois beaucoup !
Pourquoi KOSAMBI ?
Ahah ! Attention longue histoire. Je suis en doctorat de maths, je me suis beaucoup construit avec la pensée mathématique. Kosambi c’est un mathématicien indien à l’origine d’un canular assez ouf. En gros il avait le seum d’un de ses concurrents qui allait publier quelque chose avant lui, du coup un pote à lui mathématicien français (André Weil) lui a dit d’inventer un mathématicien imaginaire, Bourbaki, dont les résultats contrecarreraient ceux dudit concurrent. C’est la première mention dans l’histoire de Bourbaki, qui deviendra un groupe de mathématiciens secret à l’oeuvre dans les années 40-70, qui a complètement refondé les mathématiques modernes. Un peu geek ouais mais ça sonnait bien je trouve !
Ta musique en trois mots ?
Diversifiée, colorée, exaltée.
Pour la question du style, je veux surtout pas rentrer dans une des cases bien trop usées : house/techno/disco ou que sais-je. J’essaye vraiment à travers mes sets et mes soirées de défendre une certaine ouverture d’esprit musicale. Je comprends bien que parfois quand tu sors, t’as besoin de savoir ce que tu vas écouter, et que du coup les étiquettes «house», «techno» sont utiles pour ça, mais justement à Paris on a du mal à s’en défaire. Attention grosse généralité : mais je trouve que les parisiens sortent pas suffisamment les oreilles ouvertes, avec l’envie de découvrir, de se dire «tiens, j’aime bien l’univers défendu par ce collectif, ça a l’air rigolo/différent, je tente». Je vois pas pourquoi on pourrait pas commencer un set avec de la house, passer de la musique celtique au milieu et finir en jungle.
Faire la fête, ça représenter quoi pour toi ?
Il y a tellement de façons de faire la fête ! Pour moi c’est un territoire de liberté et d’expérience immense, que chacun peut investir comme il le sent. Souvent ce qui me motive à sortir c’est la découverte. L’envie de voir quelque chose de nouveau, ça peut passer par la musique, le lieu, l’ambiance.. Et bien sûr parfois j’ai juste envie de voir les copains et de faire n’importe quoi !
Ton rôle dans la nuit ?
J’aimerais vraiment réussir à faire partager ma vision d’une fête libre et curieuse, vécue comme une découverte sans attentes.
Et sinon ?
J’ai 24 ans, et -comme je l’ai déjà évoqué- je suis en thèse de maths. Je ne crois pas avoir vraiment de plus grand rêve ahah. Je suis déjà très chanceux et heureux d’avoir un métier qui me plaît, et qui me laisse en plus le temps pour faire de la musique à côté. Souhaitons que ça dure!