Lolla Wesh. Pas drag pour rien. Pas queen, mais queer. Pas bourgeoise, mais totalement punk. Lolla Wesh est authentique dans le fard à paupière et dans la barbe. Militant.e derrière son genre qui n’est pas. Lolla Wesh est un cri d’amour, de foutre, un coup de boom dans le corps et dans le ventre.
Drag Queer bretonne de paname, pin-up néo post-moderne, Lolla Wesh a prévu de tout casser à la Bordelle, samedi 17 novembre, à La Salle Des Fêtes Bordeaux Grand-Parc. Parce que oui, la scène queer vibre aussi à Bordeaux. Envie de venir enflammer les pistes noires du ball room du Grand Parc ? Avant le grand soir, rencontre avec un numéro, sans contrefaçon ! « COUCOUUUUUUU » !
Ton prénom
Lolla avec deux L pour mieux décoller.
Ton âge vs celui que tu prétends avoir
Je n’ai pas compris la question.
Le premier truc que tu dis pour te présenter ?
COUCOUUUUUUUUU , je suis la beauté incarnée… comme un ongle.
Tu fais quoi sinon dans la vie ?
Tout ce que la société n’aime pas.
Pourquoi ce prénom Lolla ? Et pourquoi Wesh ?
Je suis fan et admiratrice de Lolly Wish, pin up Belge et crooneuse au Crazy Horse de Paris, et comme je lui ressemble je me suis lancé dans la carrière de sosie de Lolly, un peu comme les fans de Johnny. Donc mon nom est un hommage mais personnalisé. J’allais pas copier quand même.
C’est quoi ton lien à la nuit ?
Comme elle, je ne vois jamais le jour.
Ta première soirée en club c’était quoi ?
Alors je dois sortir depuis ma naissance, donc tu te doute bien que mes neurones sont incapables de faire preuve de coopération pour que je puisse te répondre. Et puis je ne sais pas composer au passé, ni au futur d’ailleurs, c’est au présent ou à l’indicatif que je vis mais rarement au conditionnel.
Tu peux nous raconter, nous en dire plus ?
Ça vous dit qu’on parle de partouze ? C’est ce que je fais le mieux.
Aujourd’hui, un samedi à 3 h, on te trouve où généralement ?
En ce moment, en squate avec de beaux et belles gen.te.s à danser et faire l’amour sur de la musique électronique.
Tu arrives au bar, c’est quoi le truc que tu commandes direct ?
Une pinte de Picon bière s’il vous plait…. “ah déso on a pas de Picon”, donc là je pleure et reste en PLS.
Le truc que tu commanderas JAMAIS ?
De l’eau.
Tu peux nous raconter ta plus belle nuit en club/soirée, celle que tu n’oublieras JAMAIS et qui a peut-être un peu changé ta vie ou sa perception ?
AHHHH ben ma nuit de deux jours au BERGHAIN…Comme tou.te.s les clubbeur.euse.s. Mais ce qui se passe au BERGHAIN reste au BERGHAIN.
Ton anecdote de soirée la plus géniale/drôle, c’est quoi ?
Je suis en train de bloquer depuis 15 min à essayer de trouver quoi raconter… j’ai plein de flash de souvenirs de soirées de belles rencontres, de coups de foudre et coup de foutre aussi. Je cherche encore, je dois certainement avoir une anecdote drôle… La plus géniale c’est la liberté sexuelle de certain lieux où je vais danser, la bienveillance qui nous laisse lâcher prise sans danger ni jugement, où plein de corps de genres et d’âges se côtoient.
C’est à cette époque que tu as commencé ta carrière de drag ? Ça t’est venu quand et comment et pourquoi ?
Je fais du boylesque à la base (burlesque par les mecs) sous le nom de Tom de Montmartre (cf insta baby). J’avais créé un numéro de travestie, comique qui devenait dramatique, donc les accessoires perruques et autres tartinages chromatiques faciales faisaient déjà partie de mes habitudes, mais pas en drag… puis un soir en after, un délire entre ami.e.s et c’est resté.
Tu te dis DRAG QUEER ? Il t’est venu comment ce moment ? Tu te sens différent de la culture drag queen ?
La culture Drag-Queen est selon moi encore très binaire, et bien plus sophistiqué, ce sont un peu les bourgeoises des mouvements Drag, les stars, les divas, celles qui sont belles, et doivent l’être, être fierce, reine, celles que les hétéros peuvent voir sans trop sourciller… Moi c’est autre chose, l’inverse même, par exemple ne pas tucker (cacher son paquet) et garder la barbe est comme un moyen militant selon moi pour ne pas “jouer” la femme, sans non plus vouloir dire que je suis un homme, être Drag-Queer c’est peut être un peu plus punk.
« La Madonna des backroom c’est moi, et sur la piste de danse car pas l’time de trouver quelqu’un a pomper dans le noir. «
Les Drag-Queen seraient selon moi des femmes deux point zero, une extension de féminité, le maître mot est d’ailleurs le féminin, l’extra féminin même…Les Drag-Queer alors seraient plutôt des individus et qu’importe le genre, homme, femme, travestie… Ce n’est pas mon problème finalement, c’est le vôtre.
La fête, ça tient quelle place dans ta vie ?
La vie.
T’as l’impression qu’on fait de plus en plus la fête en France ? Ça vient d’où d’après toi ?
Non je n’ai pas cette impression, je crois que il y’a eu mieux, du moins vis à vis de la fête chacun y voit ce qu’il ou elle a envie de voir. Moi je crois qu’on grille la vie par les deux bout, chez moi ce n’est pas “no futur” mais “no tout court” , donc vivre c’est danser, danser c’est vivre, baiser c’est exister. clap de fin. bisous.
Toi, c’est quoi qui te pousse à sortir le soir ? Pourquoi on reste pas chez soi au lieu d’aller se déchirer la gueule ?
Je pense que je l’explique plus haut. La vie est belle mais le monde il pue, je citerais Marina Foïs dans le film “filles perdues cheveux gras” : “Le monde me donne la gueule de bois, mais l’alcool arrange ça”, valable pour la fête aussi.
Tu vas en after ? Pourquoi on va en after ?
Parce que en before je suis sur scène, je travaille moi madame, donc je termine le show à 1 h. De fait ce qui est le clubbing pour certain c’est mon before à moi, donc l’after c’est le nouveau clubbing, et puis la nuit je ne sais pas dormir.
Ton égérie de toute ta vie, c’est qui ?
J’ai pas d’égérie, mais quelques idoles, Mylène Farmer (pédé power représente), Lana Del Rey (tu notera que j’ai un faible pour les dépressives) et Bjork (par ce qu’on dirait un trip sous acide)
Ton plus grand fail en soirée, c’était quoi ?
Moi. Et j’en suis fière.
Tu es de type qui chope ou qui se laisse choper ? Pourquoi ?
Plutôt tournante et touze, y’a pas de chasseur ou de proie, on a pas froid aux yeux, on y va et pourquoi ? Parce que nous sommes tou.te.s putain de libre de faire ce que l’on veut de notre corps… mais en respectant le consentement.
Le cul en soirée, on en dit quoi ? On pratique, on regarde ou on leur crache dessus ?
Pratique et exhibe, une vraie performance, un show bébé. La Madonna des backroom c’est moi, et sur la piste de danse car pas l’time de trouver quelqu’un a pomper dans le noir.
Pourquoi les soirées dites “hétéros” n’ont pas souvent de backrooms en France selon toi ?
Hété… quoi ?
Tu mets combien de temps pour te préparer avant de sortir ?
Dix minutes… pas l’time.
C’est quoi ton rituel ?
Prier pour que personne ne remarque que je me maquille pas très bien.
Tu sors parfois sans Lolla ?
En réalité je ne sors plus avec Lolla. Lolla elle est une fleur de scène maintenant. Elle a écumé les dance-floor quand elle était débutante. Mais se faire tripoter par tout le monde sous prétexte que l’on est Drag-Queer, ça m’a fatigué.
C’est quoi qui “change” dans ces moments là ?
Tu veux peut être parler de quand je suis en Lolla? c’est simple je suis possédé, comme-ci la perruque avait un esprit, le syndrome The Mask ma gueule. Yakoi.
Le remède qui soigne ta gdb du lendemain ?
Je n’ai plus 17 ans donc je n’ai plus la gueule de bois… mais je reste dans le coma deux à trois jours. CQFD.
Drogue dure ou drogue douce ?
Viagra.
Ton trac de la fête, c’est quoi ?
De ne pas trouver d’amoureux.
Et celui du lendemain de soirée ?
De ne pas avoir trouvé d’amoureux.
Quel type de teuffeur.se seras-tu dans 10 ans, d’après toi ?
Séchée.
Si tu as des gosses, tu les vois sortir comment dans 20 ans ?
ANGOIIIIISSE !!!!
Vasectomie et ligature… Mais comme je suis obligée de répondre je vais écrire quelque chose pour rester sympa par ce que je déteste traiter d’un sujet qui ne m’ intéresse pas, je ne juge pas celles et ceux que ça intéresse ceci dit, mais déso pas sorry, pas pour moi merci.
Donc je vais faire mon maximum pour éviter le sujet “enfant” car s’en est phobique chez moi et je dirait juste : tu crois que le monde sera encore là dans 20 ans ? Alors je crois que l’on fera des fêtes cachées dans les égouts ou des stations de métro abandonnées. Ce sera secret car on vivra dans une dictature encore plus patriarcale, donc nous ne ressortirons jamais et nous aurons alors crée une société alternative qui vivra par ses propres moyens… La fête sera poussiéreuse et nébuleuse… elle commence déjà à l’être. Elle sera continue.
Rédactrice en chef
Adeline Journet
Eternelle gosse et grande chipie, Adeline est la petite fée de la bande. Toujours prête à faire des blagues, elle reste cependant intraitable en matière de chocolats, pains et autres mets sucrés et elle ne blague pas du tout avec les chaussettes. Procrastrinatrice quand il s’agit de se remettre en sport, elle est beaucoup plus réactive quand il faut sortir se déchainer sur la piste de danse.
Sa devise : “Oké, ça m’angoisse”
#VivanLasChaussettas #LeBleuCestLaVie