Les 5 teufs à ne (surtout) pas rater en juin – Parce que le mois de juin, chaque année, est blindé de célébrations en tous genres. Des premières vraies teufs assurées de plein air, en passant par les anniversaires de machin-la-musique, de l’arrivée de truc-l’été, la remise de diplôme du petit et puis des départs en vacances de truc-muche et on-sait-pas-qui. OUF. Dans tout ce mic-mac, on t’a dégoté du bonheur en barres, de la violence pour un plaisir impur, de la techno solidaire, des BPM affolés féeriques et un mix hip-hop techno complètement dément. La bringue, pour de bon, en juin, vraiment !
1 – vendredi 8 juin – Organïk 01 : Opening Party (secret warehouse)
Pourquoi ? Parce qu’une soirée hangar techno qui a vocation à s’engager pour la planète, ça se reluque de loin au début, ça se renifle, puis ça se donne à aimer, et ça se vit en temps réel, dans le vert et la bonne humeur !
En vrai ? Rien à foutre de l’éco-système (#pastaper), on veut juste taper du pied sur le meilleur de la techno et de la micro house du moment. S’en mettre plein le nez et choper en fournées, danser jusqu’à 10h du mat’ et regarder le soleil brumeux se lever sur la banlieue, frapper la tole du poing parce qu’on est bourrés et dire à nos potes « Puta*** c’est bon de prendre soin de la planète frère ! ». Non, en vrai de vrai, on l’aime la planète et on est contents qu’une soirée, qu’un nouveau collectif comme Organïk, tente d’y faire gaffe et de réveiller nos petits et jeunes esprits de teuffeurs sans lendemain ! Sache que les bénéfices seront reversés à des associations oeuvrant pour la reforestation (PUR Projet & Reforest’Action).
Tu es… Jean-Baptiste. 25 ans. T’étais là à la première de Fée Croquer en février 2015. Tu découvrais alors que la techno, en légère perte de sens et d’engagement politique, pouvait réunir, unir et être synonyme de solidarité. Pour la première fois de ta vie tu te ramenais en teuf avec le pull que t’avais offert mémé à Noël, un paquet de pâtes et des croissants. Pour donner à des gens qui n’avaient pas grand chose. La morosité des soirées était morte. Le partage et la générosité avaient vaincu. Même si c’est niais à dire comme ça, tu te souviens du sentiment un peu bête mais bienveillant que tu avais eu ce soir là. Tu te rappelles du sourire des gens, de la gentillesse des orgas, et de cette impression un peu bête et naïve de contribuer, toi aussi, à ton petit niveau, du haut de ton PEL de jeune étudiant en socio. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Tu fais partie d’une assos et à travers des maraudes hebdomadaires, tu rencontres et tu donnes. Tu boucles ta thèse dans deux ans et tu fréquentes toujours autant les fêtes. Quand t’as vu qu’un collectif tentait de s’engager pour la planète tout en programmant des artistes de fou. T’as dit « OUI OUI OUI ». T’as appelé Jérôme, Inès et Erwan, tes acolytes de la vie et de la nuit. T’as prononcé trois mots : TECHNO, PLANÈTE, SOLIDARITÉ. Ils ont dit « OUI OUI OUI ».
L’artiste qu’on y attend : Lacchesi, Subjected et Jasmine Azarian
Heure de pointe : 03 h 08
Potentiel de chope : entre 78 % et 87 % selon si tu préfères les fleurs ou les gros troncs
% sauvagerie/déviance : 89 %
Les bails : de 23 h à 10 h du matin
2 – vendredi 15 juin – Unclean Osmose : UO1 (Secret Warehouse)
Pourquoi ? Pour le nom de la soirée. UNCLEAN OSMOSE. À traduire « Osmose impure ». Un truc sale. Mais qui implique l’idée d’union des corps, de fornication des esprits. Tout ce qu’on aime.
En vrai ? L’esthétique d’une soirée, c’est important. L’intention d’un collectif l’est tout autant. Unclean Osmose a pour envie, désir vibrant, de marquer les esprits, d’arrêter le temps, de nous aider, nous public, danseurs des nuits sans fin, à prendre le temps d’apprécier la beauté des choses autour, du moment, la douceur et l’amour d’un instant. Aussi impure et vicieux (mais délicieux) soit-il. Unclean Osmose est une rencontre, une sortie culturelle parisienne en dehors des carcans de la capitale, un ordre de danser pour tous les passionnés de musique et de liberté.
Tu es… Sally. Étudiante à l’École du Louvre, on te raille souvent pour cette facilité que tu as, au col roulé du premier rang, au no-bra de hangar de 4 h du matin. Mais t’y peux rien. T’es amoureuse de la nuit. Peut-être même plus que de ton mec. T’y peux rien c’est comme ça. Le jour tu fais des blagues et tu couvres ton corps, parce que le soleil et trop de lumière. La nuit, tu découvres qui tu es. Comme une fourrure retirée d’un corps nu, tu dévoiles le dessous pour faire apparaître la surface, la vraie, véritable armure de guerre tombée sur le sol. La nuit, Sally, tu revis. Depuis trois ans, tu arpentes les teufs techno, jamais sans Cyril, ton mec. Vous avez le même tatouage, dans le cou, alors avec lui à tes côtés, plus besoin de col roulé. Depuis trois ans, tu arpentes les teufs techno, mais seulement celles qui te redonnent vie, pas celles qui font genre. Enfant des premières Possession, tu découvrais l’indus avec Container, Contrast puis plus récemment La Quarantaine. Pourquoi elles ? Pour leur côté maladif et cette fascination du pire qui les habite. Qui t’habite. Sally. No-bra de hangar de 4 h du matin. De grands gestes pour éloigner les corbeaux. Cheveux qui volent au vent des basses qui vombrissent. T’y peux rien. À cet amour que t’as pour la nuit.
L’artiste qu’on y attend : I Hate Models et Miss Djax ; RIEN. (donc pas rien) pour le vjing
Heure de pointe : 4 h 04
Potentiel de chope : 91 %
% sauvagerie/déviance : 91 %
Les bails : de minuit à midi / entre 15 et 28 euros selon l’heure
3 – samedi 16 juin – ≋ Vryche Sur Yvette 2018 ≋ (Parc du Chateau de Belleville)
Pourquoi ? Parce que Gif sur Yvette fait partie de ces villes de région qui en ont dans l’estomac, dans le pantalon, dans les collants résille, de ces banlieues éloignées qui, malgré les difficultés d’accès ÉVIDENTES, en ont à revendre. Toute la team de Vryche en est issue. L’occasion pour eux, à l’occasion de leur 4e anniversaire, de nous faire découvrir les délices de leur « patrimoine », et pour nous, le temps d’une après-midi/soirée, de nous mettre au vert !
En vrai ? Parce que, qui dit « trente kilomètres de Paris », dit « on envoie la sauce » chez Vryche. Pour la deuxième année consécutive, la mairie de Gif a bien accepté de remettre les clefs de ce fief construit en … tiens-toi bien, 1774. Incroyable. Mais vrai, et super frais ! De quoi organiser un véritable festival. Au programme, deux scènes, pour deux bulles d’amour et de bonheur : une scène live, une scène dj sets. De la techno, de la house, du rap, de l’analogique, pop-funk, et des activités par millier ; du magasin de vinyles au boulodrome en passant par des ateliers et divers food truck ainsi qu’un village d’exposants. Et comme d’habitude on joue l’entrée au dés. Magique ! En espérant que le soleil sera de plomb et que ta bonne humeur sera de sortie en même temps que tes envies de folie en pleine nature. Hu hu hu.
Tu es… Marwane. 24 ans. Habitué du Djoon, de la Ferme du Bonheur, tu aimes la house quand elle vient caresser tes hanches et celles de tes partenaires de danse. Tu l’aimes deep et ensoleillée, tu l’aimes disponible et chaloupée, tu l’aimes colorée, vibrante et suintante. Un peu funk sur les bords, quand elle vient flatter les rooftops et qu’elle se reflète avec élégance dans le verre de tes Rayban. La house, c’est ta vie. En atteste ta collection de vinyles. Pas pour rien que tu soutiens les initiatives des p’tits gars de Vryche depuis longtemps. Tes chouchous ? LAROCHE, puis les lives barrés de Robby & Stupid Flash. Tu viens quasiment que pour eux, en vrai. Puis pour le chapeau de paille que tu sors à chaque plein-air. Ça attire les filles parfois les garçons, et avec lui, pas d’insolation. T’aimes bien le côté décalé de ton personnage. T’aimes les blagues et les gens qui sourient. La musique qui rend heureux et les soirées qui s’finissent bien, un mojito à la main et peut-être même une jolie zouz sous le bras. Qui sait !
L’artiste qu’on y attend : Quitte à surprendre, ce sera Flo the Kid, Deborah Aime La Bagarre et 37 Melo
Heure de pointe : 16 h 57
Potentiel de chope : 79 % si le soleil est au rendez-vous, 87% si la pluie chante, parce que sous un parapluie, quand même, l’humidité, ça rapproche
% sauvagerie/déviance : 69 %
Les bails : de 14 h à 02 h du matin
4 – vendredi 22 juin – DRØM – BRINGue The NOISE ! (La Station-Gare des Mines)
Pourquoi ? Parce que quand on nous demande de faire du bruit, et de faire la fête avec un grand « F », on répond « oui » !
En vrai ? Mélanger hip-hop et techno, c’est quand même un pari qu’on rêvait de voir un jour relevé et depuis quelque temps, certain s’y risquent, sans s’y perdre ! La culture hip-hop, de plus en plus, investit les espaces défrichés, alternatifs, underground, quittent les boîtes et espaces un peu sectaires pour se libérer, et s’imposer comme alter-ego à la techno dans un lieu émancipé. Et Drøm fait partie de ces collectifs parisiens qui ont su s’imposer par la qualité et la pertinence de leurs line-up, mais aussi par leur engagement, pour une fête plus éveillée, bienveillante, et solidaire. En mixant hip-hop et techno, Drøm montre une fois de plus que la fête sauvage peut évoluer et en a encore pas mal sous le capot pour faire vibrer et transpirer.
Tu es… Yanis. Fan de grime, tu as découvert Skepta et Wiley à Londres, pendant tes études. T’étudiais la finance, et tes goûts musicaux faisaient (grave) tâche. Tu trouvais ça drôle et plutôt cocasse, le petit frenchie, tous ces « bad words » dans tes oreilles, et toutes ces bonnes notes que tu récoltais. Le grime, son effervescence dans le milieu des années 2010, la mort de l’UK Garage ? Non. Une réaction, une émulsion violente, tout du moins. Trois ans, c’est le temps que t’as passé là-bas. Le temps de traîner dans les bas-fonds de la capitale britannique, t’avais raté l’époque de gloire du Roll Deep crew, t’avais jamais entendu parler du quartier de Bow, alors t’as découvert Logan Sama à Islington Green, puis Novelist en août 2016 au Xoyo. Depuis ton retour à Paris, t’as repris ta routine enfarinée à la tôle ondulée : ta passion indus. T’as réalisé que les gens prenaient de la G en soirée à Paris désormais (aouch) et que t’avais pas mis les pieds en soirée techno depuis … trop longtemps. Mais le rap, l’alternatif qui claque sans chaines en or qui brille et meufs à poil qui se frottent sur des pare chocs rouges des voitures, ça te manque. T’as déjà pris tes billets de train et de club pour l’anniversaire du Xoyo d’ailleurs, et la résidence de Flava D en août prochain. Du coup, quand t’as vu que la Drøm se frottait à nouveau à mélanger techno et hip-hop, t’as crié BANCO et t’as réservé ton vendredi 22 juin.
L’artiste qu’on y attend : La grande Paigey Cakey aka la prodige britannique, pour enflammer la scène extérieure de son girl power au flow bling bang ! Puis BEC également, pour la scène techno. Encore une femme, encore une britannique, encore du bon !
Heure de pointe : 21 h 40
Potentiel de chope : 74 %
% sauvagerie/déviance : 79 %
Les bails : de 20 h à 6 h, entre 10 et 20 euros
5 – samedi 30 juin – Les Nuits Oréades invits Sangoma Records (LaPlage de Glazart)
Pourquoi ? Parce qu’il était dans nos plans, depuis longtemps, de placer, tranquillement, sans que ça choque qui que ce soit, une soirée un peu plus… énervée, plus perchée dans les nénuphars de tes pires états de transe. La musique trance. A. Encore. Sa. Place. À. Paris. Si. Si.
En vrai ? Parce qu’on a peu l’occasion ici à la capitale, de tomber sur des bonnes soirées psytrance sans qu’elles soient : cheap, mauvaises, mal organisées ou mal inspirées. La programmation du Glazart et la renommée du label Sangoma sont ici gage de qualité et d’authenticité. Les Nuits Oréades sont ici quasiment les seuls à programmer de bonnes choses en la matière et quasiment toujours au Glazart. T’as toujours rêvé d’une montée à 150 bpm ? De te perdre dans une forêt à 160 bpm ? D’avoir l’impression de plus toucher terre, que tout se passe dans ton cerveau, de voguer au-delà des cieux, un doux vertige dans l’estomac et la nuque qui frissonne ? Les Nuits Oréades te proposent un voyage sans billet de retour, une cérémonie ritualiste et cabalistique pour quitter la mort du printemps et célébrer les fleurs de l’été.
Tu es… Tristan. Énervé de la nuit, t’es un tout calme quand le soleil pointe. Tatoué de la tête aux pieds. Tu as envie de tout voir, tout essayer, tout expérimenter, avant la grande messe du dernier jour. L’envie, le besoin, de tout sentir, tout ressentir. T’es passé par le rock et le métal, la psytrance et la techno, le hardcore, les filles tatouées, les percées, les goths et les androgynes, t’as essayé la plupart des substances qui peuplent la planète. T’as vu l’Asie, l’Amérique du Sud, t’as traversé la Russie en bagnole. Acheté une casquette par pays visité. T’as des conquêtes dans toutes les gares et ton nouveau délire, c’est d’écumer les forêts à la recherche des meilleures free party du monde. T’as pas de crew, t’es un mec sans attache(s), mais t’aimes beaucoup (trop) les gens pour autant. Capable de traverser l’Afrique pour une teuf sur une plage inconnue. Tu vrilles, souvent. Et quand tu ré-atterris c’est le kiff ultime. Le sentiment étrange et délicieux d’un retour de voyage initiatique. L’impression bizarre de te transformer, à mesure que les explorations s’enchaînent. En ce moment, t’es à Paris pour finir un tatouage que tu avais commencé dans le bas du cou. Patience patience, le départ est pour bientôt. Mais en attendant, t’es pas mal content de pouvoir tomber sur un bon line-up de psytrance. T’as passé deux coups de fil : un à ton cousin Fabien, l’autre à Julie, ton coup de coeur rencontré à Taïwan en juin dernier. Miam. T’as hâte d’une belle montée. Hâte de tout démonter.
L’artiste qu’on y attend : GNAÏA et le vieux Gaspard
Heure de pointe : 00 h 34
Potentiel de chope : 92 %
% sauvagerie/déviance : 94 %
Les bails : de 21 h à 07 h / entre 15 et 20 euros