On est beaucoup à avoir vainement essayé de faire des jeux de mots drôles avec PWFM. Mais on a jamais trouvé mieux que Provocative Wave For Music. Parce que la provoc c’est cool et que la musique aussi (sic). On est beaucoup à avoir également croisé le chemin de ces doux énervés de la nuit, du 6b au Badaboum en passant par La Folie et le Fluctuat Nec Mergitur. Pourquoi ? Parce qu’impossible de les rater. Et on ne parle pas ici que de la couleur de leurs cheveux. Mais voilà déjà quelques années que les jeunes gens cools de PWFM s’acharnent à faire fleurir le jeune vivier de la musique électronique parisienne. De soirées colorées, tremplins multiples en une radio online toujours branchée, ils ont aujourd’hui conquis un public demandeur à l’oreille particulièrement pointue.
A l’occasion de leur troisième grosse teuf, PWFM 003 : Mars Attack !, samedi 4 mars au Glazart, on leur a demandé : « Pourquoi on fait des fêtes ? Et pourquoi la fête ? ».
Comment on se met à organiser une soirée ? Par quel biais et pour quelles raisons ? Qu’est ce qu’on y trouve, qu’est ce qu’on en sort, ressort, ressent, retire ? Qui, où, pourquoi et comment les fêtes existent ? La fête c’est quoi, et, pourquoi la fête ? Pourquoi aujourd’hui si importante dans nos vies ? A en croire la récente multiplication de collectifs et autres soirées depuis quelques années, il semblerait que la capitale ne soit pas en reste. Certaines naissent en coup d’éclat et meurent en finition « cra-cra ». Certaines prennent leur temps pour s’installer puis perdurent, traversant les années comme ton bon vieil oncle Emile, qui n’a pas pris une ride. Certaines trouvent leur légitimité dans des concepts de plomb. D’autres surfent sur la tendance du cool et CQFD. Chez PWFM, il y a un peu de tout ça, mais surtout une envie de mettre le jeune dj et producteur en avant. Samedi, ils lancent leur nouvelle soirée : Mars Attack ! L’occasion pour nous de poser quelques questions à trois drôles de filles aux cheveux bipolaires : Marion, Claro, et Christelle.
Présentez-vous, ou taisez-vous à jamais.
Marion : Marion, 25 ans, assistante de direction dans une maison d’édition, chez PWFM since the beginning soit le 25 octobre 2015 !
Claro : 23 ans, étudiante en relations internationales à SOAS London, arrivée dans le collectif en avril 2016.
Christelle : KRIST-L, 22 ans, chef de liste pour le magazine Tsugi, arrivée en même temps que Claro.
« Krist-L :La nuit est toujours pleine de surprises ! »
Quand on vous demande ce qu’est PWFM vous répondez quoi ?
Marion : C’est une web-radio qui promeut les jeunes artistes de musiques électroniques. Mais c’est aussi et surtout une communauté, un peu parfois un label, un peu orga de soirée, un peu plein de choses…
Claro : Puis c’est aussi une famille, déjà la team mais même au sens plus général, avec tous les collectifs, artistes et labels partenaires
Christelle : Elles ont déjà tout dit…. je rajouterais que PWFM c’est aussi beaucoup d’amour et de Ricard !
Et quand il est 4 h du matin, que vous êtes en soirées et pas forcément aptes à réfléchir, ça donne quoi ?
Marion : Ça donne la même chose, j’ai un mode automatique qui s’active, telle une machine.
Claro : Moi j’m’emmêle les pinceaux et ça commence souvent par “bah en fait euh euh PWFM à la base c’est une communauté euh tu veux un sticker ?”
Christelle : Oulaaaa, tout comme Claro en ajoutant que c’est surtout « Full Love » !
Les plus belles rencontres, en soirée, on les fait à quelle heure ?
Marion : A minuit, quand tu es encore super chaud, mais que tu dis/fais pas trop trop de conneries.
Claro : A 2 h du mat, quand l’alcool est en grande quantité dans ton corps et que tu te sens libre de dire n’importe quoi à des inconnus, pour les timides comme moi !
Christelle : Il n’y a pas de moment précis, ça peut être dès le before comme en partant ! La nuit est toujours pleine de surprises !
Un mot qui qualifie votre vécu dans le collectif jusqu’à aujourd’hui ?
Marion : LOVE
Claro : PARTAGE
Christelle : FAMILLE
Un moment marquant dans votre parcours de jeunes organisateurs de soirées ?
Marion : Au bout d’un moment, il a fallu faire une première soirée pour montrer qu’on rigolait pas mal, mais qu’on voulait aussi accomplir des projets concrets. C’est là qu’on a organisé la première teuf au 6B, c’était crevant et pas mal de stress, mais pour un joli résultat.
Claro : L’anecdote marrante super stressante c’est qu’on devait faire un village mis en place par Triple D avec plein de palettes, et qu’on a passé des jours à bien trouver un fournisseur de palettes et un livreur dans de très courts délais, pour se rendre compte le lendemain de la teuf qu’il y avait un fournisseur de palette littéralement à 5mn du 6B …
Christelle : J’ai beaucoup d’histoires à raconter au sujet de Prologue, je pourrais parler de ma coloration raté (elle ne se voyait pas… #fail), de ma première fois derrière un bar ou encore notre rencontre avec Nique aka Théo (notre super graphiste et mon tatoueur) mais la plus belle anecdote, je l’ai eu vendredi dernier. Une fidèle partenaire m’a appris qu’elle avait rencontré son jules lors de cette petite sauterie familiale et qu’elle file le parfait amour depuis (so cuuuute)
Le truc dont vous êtes le plus fières en matière de fête avec PWFM ?
Marion : La teuf du 6B avec les trois scènes et le village exposant. Pour presque tout le monde, on organisait là notre premier événement.
Claro : Oui pour moi aussi, c’était la consécration de plusieurs mois de taff et surtout d’une envie qu’on avait depuis un moment. Je suis souvent nostalgique de ce jour…
Christelle : Sans réfléchir une seule seconde, notre première fois au 6B !
Votre plus grand fail ?
Marion : On avait commandé des beaux Ecocups PWFM – on les a jamais reçus :'(
Claro : Plein de petits fails dus à mon manque d’organisation, genre oublier de publier des interviews de temps en temps …
Christelle : La légende dit qu’avant mon arrivée des jingles pour la webradio ont été enregistrés… je cherche encore à me les procurer !
Marion : « On est ni warehouse ni costumes licornes »
Comment on construit un line-up chez PWFM ? En fonction de quoi ?
Marion : Pour les soirées précédentes, ça a toujours été des jeunes artistes plébiscités par le public, donc y avait pas vraiment de line-up à créer, mais plutôt une timetable. Par contre pour le Glazzart samedi, c’est Koddi qui était en charge du line-up, même si il fallait que la prog’ plaise à la team.
Claro : On a quand même aussi voulu mettre en avant des artistes qu’on ne voit pas non plus tous les weekends à Paris.
Christelle : On est vraiment là pour mettre en avant les jeunes artistes de demain. Avoir Dixon par exemple, nous correspond pas… Pour le Glazart, Koddi a très bien choisi. Je suis sûre que pour plusieurs, SHXCXCHCXSH et Binny vont être une découverte alors qu’ils ont déjà un beau petit passé !
Un ou des collectifs en particulier dont vous vous sentez proches ?
Marion : Je crois qu’on est un peu hybride, on n’est ni vraiment warehouse mais pas non plus costumes licornes. Pour ma part, j’ai du respect pour le Camion Bazar et Possession. Si on pouvait être un mix des deux, ce serait cool nope ?
Claro : Peut-être pas costumes licornes mais on est quand même pas mal licornes
Christelle : Au niveau idéologie je dirais sans hésiter les copains d’Exil. Au niveau folie et bonne humeur, mes amours de Dure Vie et bien sûr le Camion Bazar ! Et puis Ligne 15 avec qui on est tous les jeudis au Fluctuat Net Mergitur aka le Fluflu !
La fête ça représente quoi dans votre vie ?
Marion : Beaucoup de temps !
Claro : Beaucoup de beaux moments !
Christelle : Je pourrais en faire une dissert…. mais pour faire bref : beaucoup de découverte et d’amour
Claro : « On va en after pour dire de la merde pendant des heures au lieu de dormir »
Votre track préf pour aller en soirée et à mettre à fond sur ses oreilles ?
Marion : Forcément !
Claro : Pas super diggé mais much love for this track !
Christelle : Je change de morceau préféré comme de chemise donc bon… Mais en ce moment, je suis très housy et c’est un de mes gros coups de cœur de ce début d’année !
Le track à mettre dans ses écouteurs pour rentrer d’after ?
Marion :
Claro :
Christelle : Et ça me fait toujours le même effet…
D’ailleurs, pourquoi on va en after ?
Marion : Pour jouer au jeu du post-it et parce qu’on est cons surtout !
Claro : Pour dire de la merde pendant des heures au lieu de dormir
Christelle : Généralement les afters je les passe sous ma couette avec Netflix, est-ce grave ?
La plus belle fête de votre vie ?
Marion : Si je dis « j’sais ap », j’suis aigrie ?
Claro : Pour ma part c’était je pense le Forte Festival, c’était une super longue fête de 3 jours dans un tout petit village sur une colline au Portugal dans l’enceinte d’un vieux fort, que 5000 personnes en osmose sur du son planant mais entraînant, le ciel qui s’illumine en même temps que les sets, plein de souvenirs vraiment très beaux qui restent encore un peu comme un rêve distant dans ma tête. Est-ce vraiment arrivé ?
Christelle : Ce n’est pas une fête dans son intégralité dont j’ai envie de parler mais d’un moment clé que j’ai vécu et qui me met un nœud au ventre à chaque fois que j’y pense. C’est très con et très cliché mais c’est la première fois où j’ai vu Laurent Garnier sur scène. C’était à The Peacock Society en juillet 2015, la soirée avait très mal commencé, j’étais avec une amie, on était pas super ambiancées par le son, on était fatiguées (pour tout vous dire on a même fait une sieste en plein coin chill) mais fan de Garnier que je suis, il était hors de question de partir sans le voir ! Au moment où les premières notes de son set ont commencé à se faire entendre, on était dehors en train de fumer avec pas beaucoup de forces en nous. J’ai ressenti une telle émotion et énergie en moi. Tant et si bien que j’ai jeté ma cigarette à peine entamée au sol et je me suis précipitée à l’intérieur en courant aussi vite que mes jambes le permettaient. Au final, on est restées jusqu’à la fin de son set. À ce jour c’est mon plus beau moment de teuf vécu…
Quand on organise des teufs c’est quoi le rêve ULTIME ?
Marion : Que la salle reste comble du début à la fin.
Claro : Que tout le monde soit super heureux et passe une bonne soirée du début à la fin.
Christelle : Honnêtement ? Qu’à 7h le dj arrive à pousser encore un peu la musique avec une salle toujours aussi blindée et souriante et puis rentrer dans nos frais !
Et c’est qui l’idole qu’on aimerait y voir ?
Marion : Brian Molko
Claro : Mon nounours Gustavo
Christelle : Dwight Schrute !
photo cover : Jacob Khrist
Rédactrice en chef
Adeline Journet
Eternelle gosse et grande chipie, Adeline est la petite fée de la bande. Toujours prête à faire des blagues, elle reste cependant intraitable en matière de chocolats, pains et autres mets sucrés et elle ne blague pas du tout avec les chaussettes. Procrastrinatrice quand il s’agit de se remettre en sport, elle est beaucoup plus réactive quand il faut sortir se déchainer sur la piste de danse.
Sa devise : “Oké, ça m’angoisse”
#VivanLasChaussettas #LeBleuCestLaVie