Fée Croquer c’est le jeune collectif qui depuis deux ans, te sort de Paris pour t’envoyer dans la tête de la techno et de l’amour.
A l’occasion de leur énorme boum d’anniversaire samedi avec Perc, Sunil Sharpe ou encore Under Black Helmet, on leur a demandé : “Pourquoi on fait des fêtes ? Et pourquoi la fête solidaire ?”.
Comment on se met à organiser une soirée ? Par quel biais et pour quelles raisons ? Qu’est ce qu’on y trouve, qu’est ce qu’on en sort, ressort, ressent, retire ? Qui, où, pourquoi et comment les fêtes existent ? La fête c’est quoi, et, pourquoi la fête ? Pourquoi aujourd’hui si importante dans nos vies ? ET à quel moment l’idée d’organiser une fête solidaire nous traverse ? Mais c’est quoi une fête solidaire ? Une fête où l’on danse, où l’on s’amuse et où l’on s’aide. Oui, en gros, très gros, c’est un peu ça. Fée Croquer, le collectif de tes nuits techno solidaires fête ses deux ans d’existence samedi 25 mars avec une grosse teuf en dehors de Paris. L’occasion pour nous de poser quelques questions aux très sérieux créateurs du mouvement.
Présentez-vous, ou taisez-vous à jamais.
Val : J’ai 23 ans, je suis étudiant en école d’entrepreneuriat à Paris. J’ai aussi monté ma propre agence de booking et management d’artistes et je travaille sur des projets de labels musicaux. On a fondé Fée Croquer sous l’impulsion d’Alexandre, il y a deux ans et demi.
A nos côtés se trouvent : Maxime, étudiant, qui est rentré dans Fée Croquer dès Décembre 2015, Mehdi qui nous accompagne depuis pratiquement le début parallèlement à ses études, il y a aussi Anah et Arthur, étudiants également, qui ont rejoint Fée Croquer il y a 2 mois.
Quand on vous demande ce qu’est Fée Croquer vous répondez quoi ?
Val : L’objectif de Fée Croquer est de créer le lien entre l’esprit solidaire et le monde des musiques électroniques à travers la fête. Nous voulons mettre aussi l’accent sur l’aspect innovant de nos événements tant au niveau des lieux (nous sommes parmi les premiers à avoir fait revivre les événements en dehors des clubs), que des artistes (nous avons toujours pris le risque de faire jouer des artistes en devenir) que des concepts avec des animations et décorations. Le tout dans des lieux atypiques ou des clubs reconnus de la capitale.
Alex : Fée Croquer c’est la fête, le partage et l’amour. Sans jugement, sans prise de tête ; un produit brut.
Arthur : Pour faire simple, c’est un collectif qui distribue de la bouffe et des bonnes ondes.
“Val : la notion de partage est indissociable de l’esprit des fêtes techno.”
Et quand il est 4 h du matin, que vous êtes en soirées et pas forcément aptes à réfléchir, ça donne quoi ?
Val : Le collectif qui te fait du bien à toi, mais pas que !
Arthur : Que du bonheur, les amis, la famille ; un vrai moment de partage.
C’est quoi ce que vous appelez “Fête Solidaire” ?
Val : La fête solidaire, c’est profiter du fait que l’on se rassemble tous les week-end pour en faire émerger quelque chose de solidaire, dans l’air du temps. Nous voulons sortir des frontières de la simple soirée et faire de se rassemblement quelque chose de collaboratif. Nous permettons donc aux participants de réaliser une bonne action gratuitement à chacun de nos événements.
Alex : La fête solidaire c’est la fête ou le public et les artistes, le staff, les bénévoles et les organisateurs ne font qu’un.
L’idée de “Fête Solidaire” a été accueillie comment par les gens autour de vous quand vous avez fait votre premier event Fée Croquer ?
Val : Cette idée, qui est très importante pour nous, a été très bien accueillie par nos amis, nos familles et les premiers participants aux événements. Cela n’est pas étonnant car la notion de partage est indissociable de l’esprit des fêtes techno.
Alex : Malgré le fait que de moins en moins de personnes ramènent des denrées et c’est ce qu’on essaie de changer !
Un mot qui qualifie votre vécu dans le collectif jusqu’à aujourd’hui ?
Val : Expériences
Max : Rencontres
Anah : Aventure
Votre plus beau souvenir au sein de Fée Croquer jusqu’à présent ?
Max : Notre premier anniversaire était vraiment quelque chose de mémorable. On se rappelle du set de Bas Mooy qui a mis tout le monde d’accord avec son closing ! Vers 8h30 du matin, il a couché tout le monde en lâchant un son qui résume bien l’ambiance du reste de la soirée. On remercie la personne qui a réussi à capter ce moment en vidéo car cela nous arrive souvent de la regarder.
Votre plus grande réussite, jusqu’à aujourd’hui ?
Val : Pour nous, notre plus grande réussite est d’en être là aujourd’hui et d’avoir réalisé des événements atypiques et massifs tout en gardant notre état d’esprit.
Votre plus grand fail ? (Parce qu’il faut savoir assumer ses fails haha)
Val : Notre troisième soirée, qui devait se passer sur une péniche, a été annulée à quelques jours de l’événement…
Alex : La soirée a été vraiment cool. Mais la Kollektiv Warehouse faisait un peu trop ” boite à sardines” et ce n’est pas dans notre esprit.
Qui construit le line-up ? Comment on construit un line-up chez Fée Croquer ? En fonction de quels critères ? Quelles sont les guidelines à respecter ? Un concept en particulier ?
Val : Les line up sont construits par moi-même, soutenu et conseillé par mon fidèle ami Maxime. Nous essayons sans cesse d’évoluer dans notre programmation en proposant différents genres et cultures musicales. Le critère principal est la découverte. Nous nous efforçons donc de bousculer ce qu’il se fait déjà pour introduire de nouveaux artistes, lieux, labels etc.
Arthur : “en after, il y a que les vrais !”
Un ou des collectifs en particulier dont vous êtes ou vous sentez proches ?
Triple D pour leurs fantasques constructions,
RAW le collectif des talents bruts,
Contrast pour leur raveolution,
Tapage Nocturne qui assurent grave à Lyon,
Shotgun la start-up de la teuf,
Organisme Texture et Chevreuil les potos de Rennes,
Impact qui prêchent la bonne parole aux alentours du Mans,
PWFM pour leur originalité, ou encore MASSE, La Horde, Distrikt, Material, le Collectif Narvalo, et beaucoup d’autres copains qui se reconnaitront.
La fête ça représente quoi dans votre vie ?
Val : Des moments de communion intense avec nos amis.
Arthur : Un moyen d’évasion.
Et la solidarité ? Avant Fée Croquer il y avait autre chose ?
Val : Nous avons toujours aimé aider nos proches mais nous ne faisions pas partie d’associations. Alex l’un des fondateurs avait vraiment cette vision de faire croquer les gens autour de soi et aimant faire la fête, l’idée de lier les deux est née. Mehdi quant à lui, est engagé politiquement avec Allons Enfants.
Le track à mettre dans ses écouteurs pour rentrer d’after ?
Val /
Mehdi /
D’ailleurs, pourquoi on va en after ?
Val : Parfois, nous sommes trop concentrés lors de nos propres événements, il faut donc faire redescendre la pression.
Arthur : Parce qu’en after ; il y a que les vrais !
La plus belle fête que vous ayez faite EVER ?
Val : A Paris, je me rappelle des premières soirées Mercredi Production au Cabaret Sauvage. C’était une époque différente. Cette nouvelle vague apparaissait tout juste aux yeux du grand public et c’était magique.
Mehdi : Sonar 2015 !
Arthur : Sinon, une soirée dans un squat vers Gallieni sur laquelle suis tombé par hasard.
crédit photo cover : ZespiraL