On sait bien que le lundi matin, c’est jamais facile : envie de rester au fond de son lit et ramasse du weekend, difficile d’attaquer la semaine en toute tranquillité ! Du coup, histoire de vous remonter le moral et de vous faire patienter jusqu’au weekend prochain, on balance en exclu le nouveau track de Hakko, Scars dont la sortie est prévu le 6 juin sur Tétraèdre Records.
Originaire de Rennes, Hakko s’est forgé au cours de ses nombreux voyages à l’étranger et plus particulièrement entre Londres, Montréal, Cracovie et Berlin. Notamment fondateur du label lyonnais Nashton Records, Hakko caractérise sa musique comme « industrielle, organique et mélancolique ». Au programme : samples de machines d’usines et bruits métalliques. Son dernier morceau, Scars, ne déroge pas à la règle et puise son origine dans la techno industrielle old school, au rythme effréné et sonorités bien lourdes. On écoute donc attentivement ce track, qui donne envie de tout défoncer !
Hakko tu en es venu comment à la musique ?
J’ai grandi principalement avec des influences rap. Petit ma grande soeur me faisait écouter des classiques comme 2pac, le Wu-Tang clan, Lauryn Hill ou encore NTM. Ma première experience concrète avec le monde de la musique fut la production d’instrus rap pour quelques têtes d’affiche de l’époque (Alkpote, LIM, Sinik, le lyonnais Corbac et autres). J’ai par la suite développé un intérêt de plus en plus grandissant pour la musique électronique. En 2014, j’ai fondé le label Nashton Records à Lyon avec Ismael. Le projet Hakko à été la continuité de ce dernier, avec mes premières prods techno sorties en 2016.
Le nom Hakko, il t’est venu comment ?
Tout simplement Hako est le diminituf de « Hakan ». J’ai rajouté deux « K » pour que mon nom d’artiste soit trouvable plus facilement sur les moteurs de recherches et autres.
Si tu pouvais en choisir un autre là de suite maintenant tu choisirais quoi ?
J’ai déjà d’autres noms relatifs à plusieurs side-projects que je travaille en parallèle. Mais je garderai celui-ci quoi qu’il arrive car pour moi la continuité est quelque chose de très important, c’est aussi une manière de se rappeler d’où l’on vient.
Hakko en trois mots ?
Si je devais définir ma musique rapidement je dirais industrielle au sens propre (j’utilise beaucoup de samples de machines d’usines, de bruits métalliques et autres impacts), organique et mélancolique.
Tu viens d’où ? T’as grandi où ?
Je suis originaire de Rennes en Bretagne, j’ai grandi là-bas puis ai pas mal bougé à l’étranger. J’ai notamment vécu sur Londres, Montréal, Cracovie et Berlin plus récemment.
Ça a joué sur ta musique et sur qui tu es aujourd’hui ?
Absolument, le fait de beaucoup bouger m’a permis d’avoir un esprit plus ouvert, de m’inspirer et m’imprégner des différentes scènes et cultures que j’ai pu côtoyer à travers mes diverses expériences.
Ton rôle dans la nuit ?
En dehors de mes prestations lors des dates, comme stipulé précédemment, j’ai un rôle à jouer à travers le label Nashton Records à Lyon. C’est un projet qui me tient beaucoup à coeur car on fonctionne de manière peu commune, le but d’origine était d’avoir un label articulé sur du 100% local. Toute la team que ce soit staff, graphistes, et artistes sont tous lyonnais. N’étant plus sur Lyon c’est François qui m’épaule grandement pour pouvoir assurer le bon fonctionnement du projet.
« J’estime que le doute est une forme d’intelligence, il faut lui laisser sa place »
Je suis également gérant du label indus FBM Roster, le but de ce dernier était de mettre en avant des artistes peu connus et de leur offrir la visibilité qu’ils méritent, à travers des VA en téléchargement gratuits notamment. Ainsi j’ai pu sortir des noms qui désormais tournent bien, comme Ma Cka, TRBL, DYEN, Trym, SDB, Brecc ou encore les résidents FBM tels que Oposition, Blurred Boy, Animal Holocaust, Donü etc…
Quand tu ne joues pas en soirée, tu fais quoi ?
Je suis assez casanier et renfermé, je passe la majeure partie de mon temps chez moi à bosser du son et développer mes divers projets.
Le truc le plus WTF qui te soit arrivé en soirée ?
J’avais été booké par Charlton de MORD à une soirée Rituals au Suicide Circus à Berlin. Je me suis tapé une grosse insomnie la veille impossible de dormir, j’ai pris l’avion etc et me suis dis que je dormirais un peu sur Berlin avant de bouger au club. Encore une fois impossible de dormir, j’arrive au Suicide vers minuit complètement mort et je devais assurer le closing. Du coup pour tenir jusqu’à 5 h je me suis mis à pas mal boire (chose que je ne fais jamais avant un set d’habitude). Petit détail que j’avais oublié, pas mal de clubs de Berlin n’ont pas d’heures de fermeture officielle mais reste ouverts tant qu’il y a du monde. J’ai donc du me taper un set de 4h30 à 9h du mat alors que je m’étais préparé psychologiquement à jouer 1h30, le tout en ayant pas dormis depuis environ 48h et avec pas mal de verres enchainés… J’ai jamais été aussi mort après un set mais ça reste un super souvenir.
Le truc le plus WTF que toi tu aies fait en soirée ?
Après une soirée plus qu’arrosée en Pologne je me suis retrouvé je ne sais comment dans une église un dimanche matin (jour de messe). Je me suis endormi sur un banc de l’église avec mes mains jointes qui soutenaient mon front, une position de prière en quelque sorte, totalement involontaire de ma part. Quand je me suis réveillé complètement fracasse j’étais entouré de grands-mères polonaises qui me regardaient avec admiration en pensant que je venais de prier pendant de très longues minutes haha.
Tu t’es déjà demandé pourquoi tu faisais la fête ?
Oui plus d’une fois, tout comme me demander pourquoi je fais du son, pourquoi la vie, pourquoi la mort. Le genre de questions existentielles qu’on se pose tous, mais j’estime que le doute est une forme d’intelligence, il faut lui laisser sa place.
Une envie particulière, là tout de suite maintenant ?
Grosse envie de faire du son, comme beaucoup de producteurs je fonctionne par « phases d’inspi ». En ce moment j’en vis une pas mal, j’espère que ça durera. Envie également de remercier Heeboo pour cet entretien.
Ce morceau en exclu, tu l’as conçu comment ?
Je n’ai pas de style cloisonné totalement arrêté, j’aime puiser dans diverses influences. Pour ce morceau-ci j’avais envie de retrouver un peu le grain et les sonorités de la techno industrielle old school. J’ai volontairement choisi un kick sourd moins présent que sur les prods qu’on peut entendre aujourd’hui, afin de laisser plus de place aux divers éléments de rythmique, typique de ce qui pouvait se faire dans les années 90.
Si c’était la bande son d’un film, tu prendrais qui en réal ?
Romain Gavras, je suis absolument fan de ce mec depuis l’époque de Kourtajmé en passant par le clip Stress de Justice ou ce qu’il a fait avec MIA. J’adore son style de réalisation hyper immersif.
Si tu devais le faire écouter à un artiste que tu admires, ce serait qui ?
J’ai beaucoup plus d’admiration pour les gens dont je n’entendrais jamais parler qui écoutent ou jouent mes tracks, ce sont eux ma vraie force.
Et tu lui dirais quoi ?
Juste merci, et ne jamais lâcher ce que vous faites tant qu’il y a de la passion.
Emmanuelle
Emmanuelle Rouault
Nouveau hibou du jour et de la nuit et amoureuse des fêtes libres !