De la musique psychédélique à la techno il n’y a qu’un pas. Il est vaporeux, onirique et profondément mental. Nombreux sont ceux à le tenter. Rares sont ceux qui réussissent à créer l’univers souhaité. Benabou, aka Marine Benabou, de son véritable nom, fait partie de ces productrices parisiennes qu’on compte sur les doigts d’une main, qui savent imposer leur univers et leur marque de fabrique dans le mystère et la justesse. Celle de Benabou est psychologique, tourmentée et clairement pesante comme une canicule en hiver. La preuve en son, avec cette mixtape d’une heure pour t’en prendre… plein la tête ! Bon voyage.
Elle jouera mercredi 25 juillet sur le woodfloor de Concrète à l’occasion d’une résidence spéciale POSSESSION. Pour une fois que tu dois pas aller à Pétaouchnok pour retrouver l’ambiance sueur et dark de la famille Possession, c’est rêvé !
Comment on en vient à la musique ?
J’ai toujours aimé la musique. J’ai commencé la guitare à 9 ans, puis mon grand frère m’a fait écouter beaucoup de soul, de jazz, de hip hop. J’écoutais de l’indé et du rock psychédélique au collège/lycée et j’ai découvert la musique électronique en fin de scolarité. J’avais 17-18 ans, je me suis acheté un contrôleur MIDI, avec deux logiciels et des instruments virtuels, et c’était parti. Pourquoi la musique ? J’ai fait plein de choses quand j’étais plus jeune, de la photo, de la comédie, mais la seule chose que je n’ai jamais lâchée c’est la musique, c’est ce qui me procure le plus de sensations et d’émotions, c’est par ce biais-là que je parviens à lâcher prise.
« Benabou » ça vient d’où ?
A l’origine je ne voulais pas prendre mon nom, j’avais choisi Bax, je trouvais que ça sonnait bien, mais finalement j’ai trouvé ça impersonnel, j’en étais pas satisfaite. Et Behzad m’a tannée pendant deux ans à me dire « Mais meuf, Benabou ça déchire ! » alors que bon, j’avais peur que ça fasse Bambounou, Benabar… Mais finalement j’ai fini par me rendre compte juste avant ma première sortie qu’il n’y avait rien de mieux pour me définir que mon nom, tout simplement.
Benabou, en trois mots ?
Discipliné – Mental – Hypnotique (sourire)
Tu viens d’où ? Ça a influencé ta musique, le lieu d’où tu viens ?
J’ai grandi dans le 19ème, bercée par la musique populaire des années 2000 (sourire). Puis j’ai déménagé dans le 8ème quand j’avais 11 ans, j’ai complètement changé d’environnement avec des énergies nouvelles, différentes. Ça n’a pas forcément influencé ma musique, j’ai toujours gardé le même ADN.
Pourquoi on fait autant la fête en 2018 d’après toi ?
Faire la fête c’est oublier les soucis, se permettre une parenthèse et profiter en voyageant. La fête en 2018, c’est vouloir se mettre la tête à l’envers pour essayer d’échapper a son quotidien, à l’oppression des petits problèmes. La musique aide à ça, et ça me plait de participer à cette liberté.
Ton rôle dans la nuit ?
DJ ça me va plutôt bien, c’est assez satisfaisant de faire danser les gens et de les voir prendre du bon temps. L’énergie du public est bénéfique et peut être impressionnante.
Et sinon ?
J’ai 21 ans. J’aspire à devenir ingénieur du son, spécialisée dans le mastering, dans l’idéal je rêve de bosser dans un studio à LA ou NYC, tout en continuant ma musique. A côté de ça : je viens de finir une école de son, je passe du temps en studio et je bosse le week end au Genius bar d’un Apple store !
Ton envie, là, tout de suite ?
Être posée dans un joli jardin au Japon en mangeant des mochis (sourires)