Berlin, 4 h du mat’, tu pousses enfin les portes de ton club préféré : à toi la chaleur et le confort de ce que tu te sais aimer, à toi l’excitation hostile d’une piste à fouler, appréhender, de corps auxquels compenser le poids du vide, à toi l’inattendu, le flirt avec toutes sortes de limites, la soif de nuit qui te tire du lourd coma du jour. Ce club pourrait s’appeler Viscerale. Et le temps d’une soirée anniversaire « Heeboo présente #TTBM« , la fusion avec La Station-Gare des Mines sera intense, froide et exaltante.
Viscerale, from Hambourg to Berlin, est très clairement l’une des sensations apparues ces dernières années à Berlin. Mais plus qu’une sensation, Viscerale c’est aussi Nadja Arast l’ancienne étudiante en mode, Nadja Arast qui a grandi depuis ses premiers sets, Nadja Arast avec ses doutes, ses limites et ses envies d’aller plus loin, Nadja Arast avec sa profonde humanité, sombre et mystérieuse, sans faux-semblants, qui joue pas à la darkos pour des bookings, Nadja Arast réelle et authentique qui derrière le masque, derrière les decks, apprend à savoir qui elle est, au rythme de ton coeur qui s’emballe sur la piste de danse.
Invitée très spéciale de notre soirée d’anniversaire des trois ans, Heeboo présente #TTBM, samedi 16 novembre à La Station-Gare des Mines, au côté de Femanyst aka Lady Blacktronika, Isabella ou encore DR ELFA, Mïca Meltœ et F/cken Chipotle, Viscerale s’est confiée à nous sur ses débuts, sa vision de la scène et son message à la nuit. Rencontre !
Nadja, tu viens d’une scène très exposée, la scène berlinoise, et pour autant, tu restes une artiste très mystérieuse pour nous français, ça vient d’où ?
Je ne sais pas trop, ce que je sais c’est que je n’aime pas trop m’exposer. Je suis assez timide. Quand j’ai commencé à sortir mes premières mixtapes, je refusais de montrer mon visage, je me disais que ça n’avait aucune importance, que la musique parlait d’elle-même. Puis j’ai réalisé qu’il était en fait pas mal agréable d’établir une communication avec son public, sur d’autres niveaux que la musique purement, et j’ai commencé à partager des trucs sur moi, à montrer qui j’étais. Après, je suis généralement quelqu’un de très mystérieux, quoi qu’il arrive, c’est quelque chose de naturel chez moi.
Il vient d’où ton nom de scène au fait, Viscerale ?
D’un livre que j’adore, qui s’appelle « Plaisirs Viscéraux », de Vaughan Oliver. Ce livre illustre son travail visuel et émotif, mais surtout le travail sublime de pochettes faites pour le label London’s 4AD. Je me suis toujours sentie proche de la définition de « Viscéral », tant en termes émotionnels que médicaux. Ça ramène au système nerveux viscéral et à des sentiments profonds et intimes. J’aime quand la musique est intense, que ça me met la chair de poule. Du coup j’ai juste ajouté un « e » à la fin du mot pour en faire un vrai nom. J’ai d’abord utilisé ce mot comme un blog / moodboard, où je rassemblais mes inspirations, quand j’étais en école de mode. Puis quand j’ai ouvert mon soundcloud, pour y mettre mes mixtapes, c’est le nom que j’ai utilisé sans même y penser.
Et si tu devais en changer, là tout de suite maintenant ?
Et bien, si je devais en changer, j’imagine que je pourrais devenir… DJ VISCORE. Et je ne jouerais que de la hardcore !
Ha ouai ? Si tu devais changer tu ferais un projet de hardcore ?
J’explore pas mal les différents genres musicaux qui résident derrière le mot « industriel » et je les mélange quand je joue. Mon plaisir coupable, c’est la Trance mais mes premiers amours viennent de la musique Leftfield et expérimentale. Je me vois aussi faire pourquoi pas un projet live de noise.
Tu te souviens de ta toute première soirée ? C’était où ?
Je me souviens de ma toute première nuit en club oui ! J’avais 17 ans, c’était à Hambourg avec mon meilleur ami, on adorait la musique, et sortir. Miss Kittin jouait ce soir là, et ça m’a complètement chamboulée. Avant ça, je me souviens d’être sortie pas mal dans des caves super sombres en banlieue où on jouait de la musique de merde.
C’est quoi le truc qui t’a vraiment marquée cette nuit là ?
Le club était situé dans le quartier de Reeperbahn et on avait peur de se faire recaler parce qu’on était mineurs, mais finalement on est rentrés. C’était incroyable comme sentiment, mais en même temps c’était super risqué, étant donné que je n’avais pas l’autorisation de sortir et que je l’ai fait en secret. Du coup c’était un mélange de peur et d’excitation. Je me souviens aussi d’un vieux mec qui m’avait proposé du crack et ça m’avait un peu choquée ; j’ai bu de l’eau toute la soirée, et j’imagine que ça aussi c’était bizarre ! Le club avait de grandes fenêtres et quand le soleil s’est levé, cet environnement super froid et minimaliste s’est transformé en un lieu chaud aux couleurs floues.
C’était quoi qui te motivait à sortir à l’époque ?
J’adorais découvrir de la musique, danser jusqu’au petit matin, passer du bon temps avec mes amis. Ça m’aidait à m’évader aussi de mon espace familial un peu étriqué, de mon enfance… Mais sortir était quand même très compliqué pour moi, ce n’est que quand j’ai déménagé que j’ai pu sortir plus facilement. Je pense qu’en tant que jeune être humain, il est important d’être connecté aux autres et de se plonger dans la musique. D’apprendre à connaître qui l’on est vraiment, ce qu’on aime vraiment, en tous cas pour moi c’est dans la nuit que j’ai réussi à faire ça.
C’est quoi qui à l’époque, aurait pu tout gâcher ?
À l’époque, je me sentais plutôt en sécurité et pas forcément trop exposée au visage plus sombre des soirées, puis quelques années plus tard, j’ai fait d’autres expériences. Je me suis trouvée dans une situation très dangereuse, mais heureusement, mes amis ont été là pour moi. C’est là que j’ai réalisé que la culture de la drogue et du viol était malheureusement encore très présente dans le monde de la nuit.
Tu écoutais quoi comme musique à l’époque ?
J’adorais Peaches ! J’écoutais aussi des trucs d’électro, de goth, de hardcore, du post-punk.
Tu as changé ta manière d’écouter la musique depuis que tu la joues ?
Oui, totalement ! C’est pour ça que j’essaie de m’éloigner de cette habitude assez obsessionnelle que j’ai d’écouter de nouveaux tracks sur mon ordinateur, et au lieu de ça je mets un disque. Quand j’étais vraiment très jeune, je n’avais qu’une radio et j’enregistrais des morceaux sur des K7 toute la journée. Plus tard j’ai collectionné des CDs et échangé de la musique avec mes amis. Mais aujourd’hui, tout me vient quasiment uniquement d’Internet, ou d’amis et artistes.
Il y a des clubs ou des soirées où tu aimes tout particulièrement jouer ?
Je suis récemment tombé amoureuse des soirées Säule au Berghain, j’y ai joué deux fois déjà et l’excitation, l’atmosphère tout était parfait à chaque fois. Les line-up sont toujours super variés et spécifiques et la foule y a été incroyable à chaque fois. Mais mon endroit préféré pour jouer, c’est Copenhague, je me sens très proche de la scène là-bas et des gens, quand j’y joue, c’est comme rentrer à la maison, jouer à domicile.
Tu te souviens de la toute première fois où t’as joué en club ?
Oui, c’était un b2b avec un ami, dans une cave à Berlin. On a joué du gabber pendant 20 minutes jusqu’à ce que le gérant vienne nous dire de couper ; la soirée, en haut, était finie, et il fallait y aller. J’étais tellement stressée avant de jouer que j’ai bu ; résultat, j’étais super bourrée. Tout ce dont je me souviens c’est d’avoir crié sur le manager sans savoir qui il était. Par contre, la première fois où j’ai joué seule, c’était aussi dans un sous-sol à Berlin, une rave avec pleins d’artistes que j’admirais, je n’y croyais même pas, je ne savais pas trop ce que je faisais là. Surtout que je n’avais aucune idée de comment utiliser une table de mixage, comment mixer quoi ! J’étais super intimidée et j’ai décidé que c’était la dernière fois de ma vie que je mixais. Ça m’a duré un temps.
C’est quoi qui a changé chez toi depuis cette époque et aujourd’hui ?
Je crois que j’ai pris confiance en moi, j’ai combattu mes peurs et mon insécurité d’une façon plus saine, en particulier dans mon rapport à la scène. J’explore, je me connecte plus facilement aux genres musicaux qu’avant et j’ai commencé à jouer des choses plus rapides. Je me suis mise à la production, depuis chez moi, et ça m’a aidé à mieux comprendre l’essence des tracks, de créer des atmosphère, des spectres musicaux plus larges de sons et d’émotions…
J’ai vu que tu avais joué à Herrensauna, c’est important pour toi d’être proche de la communauté queer ?
Oui, très important pour moi car c’est la culture queer qui me permet de me libérer, ça permet aux gens d’êtres libres d’être qui ils sont avec eux mêmes mais aussi avec les autres.
C’est quoi qui te rend heureuse quand tu joues ?
Toucher les gens via la musique et les emmener en voyage avec moi, ça me remplit de bonheur. Dés que je ressens ça quand je joue, à travers l’échange d’énergies et de sourires, je me détends et je repousse mes limites, musicalement.
T’as un rituel avant de jouer ?
Mon rituel est simplement de m’asseoir avec un.e ami.e pour me calmer et de regarder le set juste avant moi.
Tu te sens comment juste avant de monter sur scène ?
Super tendue..
Et ensuite ?
Super soulagée, et parfois un peu vidée, en particulier après un set très intense !
Y’a un truc que t’aimes moins dans ton métier ?
Le manque de sommeil !
Le truc qui te plaît le plus dans la scène berlinoise ?
La variété des styles musicaux, les clubs, les multiples possibilités qui s’y offrent et l’ouverture d’esprit !
Tu sors quand tu ne joues pas ?
Je sors moins aujourd’hui, j’ai même presque arrêté de sortir quand j’ai commencé à vraiment jouer, j’avais l’impression de devoir retrouver une certaine qualité de vie, un équilibre. Je sors surtout quand ma meilleure amie vient me voir ici, j’adore quand on sort ensemble et qu’on oublie toutes notions de temps, d’espaces ou de limites.
À une époque, sortir était quasiment politique, comme une protestation. Tu penses que cette ère est révolue ?
Je ne pense pas non mais peut-être que c’est moins systématique, ou plus underground. Des initiatives comme la Fuckparade ont encore lieu tous les ans à Berlin, et j’adore soutenir ce genre de choses. Ça a commencé comme anti-mouvement à la Loveparade pour protester contre la commercialisation des subcultures. Ils jouent surtout du gabber, du Schranz ou du speedcore, avec un mood très anti-fascite.
Tu as une forme de militantisme toi, dans ta façon de sortir ou de choisir les soirées pour lesquelles tu joues ?
J’aime soutenir l’idée de plus d’ouverture, de libération, de respect les uns des autres et de bienveillance.
Tu penses que les gens sortiront comment dans 20 ans ?
Probablement dans une réalité virtuelle ! Ou peut-être qu’on reviendra aux raves illégales étant donné que pas mal de clubs sont en train de fermer. Je veux continuer de sortir quand je serai plus vieille, j’espère que je connaîtrai cette époque du coup !
Un message à faire passer à la nuit ?
Restez safe et hydratez-vous !
You’ve been playing for a few years now, you come from a very exposed scene, Berlin, but you are a very very very secret and mysterious “character” on the techno scene though. Where does it come from, according to you ? Is it wanted ? Why so ?
Nadja : I´m not really sure but I`m also bad in exposing myself, because I often feel shy. When I started to put out mixtapes I never wanted to show my face, since I thought it doesn´t matter when the music speaks for itself. After some time I realized it´s actually nice to connect with the audience on more levels than only music, and I started to share more of myself and showing my face. In general I feel also drawn to mysterious characters myself, so maybe this happens naturally?
Why this name, Viscerale, where does it come from and when exactly did you choose it ? Why this one ?
Nadja : My name results from a beautiful book I received called « Visceral Pleasures » by Vaughan Oliver. This book illustrates his intensely visual and emotive work in detail, most notably his sumptuous sleeve imagery for London’s 4AD label. I felt really drawn to the definition of visceral, as in emotional and medical term. It’s relating to the visceral nervous system and to deep inward feelings. I love if music is so intense, that I feel it in the guts. So I added an e at the end to turn it more into a name. I used the name first for a visual blog/moodboard to collect inspiration when I studied fashion design. And when I openend my soundcloud to put out mixtapes, I chose this name without thinking.
If you had to change, right now, who would u want to be, what other name could it be ?
Nadja : Well if I had no other choice, then I could imagine changing to DJ VISCORE and only playing Hardcore 😉
And if you had to go for another project, not industrial music, what could it be ? why ?
Nadja : I am exploring lots of different genres beyond Industrial and blending them together when I play. I have a guilty pleasure for Trance but my roots will always be more Leftfield/Experimental oriented. I could also imagine to be in a live Noise project.
As our focus is on “Partying as a social matter”, we like to ask artists about the VERY FIRST time they party in their life (as a random people, not a dj, like.. when u were a teen or a durings ur twens), can you tell us everything about your own first parties ? (when, where, with who, who was playing, why did you go there)
Nadja : I remember going to a Techno Club first time when I was 17. It was in Hamburg with my best friend and we were just really into music and going out. Miss Kittin was playing that night and it blew me away. Before this I can remember lots of dark basements in the suburbs with more shitty music.
What is the most important thing you remember from it(the ambient, any dj, a special feeling, a special anecdote ?) that we will never forget ?
Nadja : I remember that this club was located at the Reeperbahn and we were afraid to get rejected because of our age, but we got in. It was such an amazing feeling but at the same time it was an huge risk for me, since I wasn´t allowed to go out and had to do it secretly. So it was a mix of fear and excitement. I also remember how some old guy offered me crack and I was a bit shocked and only drank water the whole night, which must have looked even more weird! The club had huge windows and when the sun rised, the more cold and minimal environment turned into a vibrant atmosphere with warm and blurry colors.
What’s the main reason that made you go out at that time ? Why is the fact of PARTYING so important when you are a young grown up, according to you ?
Nadja : I loved exploring music, dancing till the morning and sharing good times with friends. Escaping my restricted home and childhood… But still, it was very difficult for me and only after I moved out from home, I could go out more easily. I think it´s important as a young grown up to connect with others and dive into music at the same time. To find out who you really are and what you like, at least for me this was mostly possible through nightlife experiences.
What was the dark side of parties, according to you, at that time ? The thing that could have ruined everything ?
Nadja : At that time I felt mostly safe and not in touch with the dark side, but only few years later I made different experiences. I got into a really dangerous situation but luckily my friends were there, and realized that drug and rape culture are unavoidable in nightlife, sadly.
What was the type of music you were listening to at the moment you started to go out ?
Nadja : I was really into Peaches for example, and more like Electro, Goth, Hardcore and Post-Punk at that time.
Did you change your way of listening to music since you play and produce it ?
Nadja : Yes, it changed drastically but I often try to get away from listening obsessively to new tracks with my laptop and play a record instead. When I was really young, all I had was the radio and I would record tapes the whole day. Later I started to collect CD´s and shared music with friends. But today I gain it mostly from the internet or still through friends and artists.
What’s the club / place where you like to play the most ?
Nadja : I recently fell in love with Säule at Berghain, I played there twice now and the excitement and atmosphere killed me nearly everytime. The booking is very diverse and special and the support of friends and fans is overwhealming there, which turns it into very special occasions. But my most favorite place to play is in Copenhagen, because I feel very connected to the music scene and people, so it feels like coming home every time.
Do you remember the very first time you played in front of people ? How was it ?
Nadja : The very very first time was b2b with a friend in a basement in Berlin. We played Gabber for 20 min till the nightmanager shut down the music because the party upstairs was already over and they coulnd´t go on. I was so nervous before that I got really drunk, so all I remember is that I was shouting badly at the nightmanager not knowing who he was!The first time by myself was another basement rave with lots of my favorite artists, and I just coulnd´t believe what I was doing there between them. I also had no idea how to use a club mixer or how to dj in general, and just felt very intimidated and decided it was the last time for a while.
What’s the most important thing that changed about you, between your beginnings and now ?
Nadja : I became more confident about myself and fighting fears and insecurity in a better and healthier way now, especially when I´m playing in front of people. I explore and connect more genres than before and got into faster stuff. I went more into producing at home which helps me to understand the essence of the tracks and combinations, creating atmospheres and wider spectrums of sounds and emotions.
I saw that u’ve played a lot at Herrensauna ? Is playing for the queer audience very important for you ? Why ?
Nadja : Yes, it is very important to me because that´s also the culture where I feel the most liberation and freedom to be yourself and with others.
What’s the thing that makes you happy when you play music ? What’s your ritual to get ready for a set ?
Nadja : Touching people with music and taking them on my journey is fulfilling me with happiness. As soon I realize this while playing, through exchanging energies and smiles, I´m more relaxed and willing to go to the edge together, musically. My best ritual before a set is to sit next to a friend to calm down and watch the act playing before me.
How do you feel exactly before going on stage ? And after ?
Nadja : I feel super tensed and nervous before and very relieved afterwards, which often comes with some extent of emptiness, especially when it was an intense ride.
Do you feel any disadvantages in the fact of belonging to the night and music industry world ?
Nadja : Lack of sleep!
What’s the good thing about Berlin music industry that you don’t think you could find anywhere else ?
Nadja : The variety of music, venues, possibilities and open minds.
Do you go out a lot, when not playing ?
Nadja : I go out less then I used to, almost stopped when I started to play more because I felt like I need to stay more healthy and find the right balance. But when my best friend is visiting, then I love to go out together and forget about time, space and limits.
In Europe, for a moment, parties used to be very political(by organizing them in forbidden spaces, or to protest against something, or to support something, a cause). Do you think this time is over ?
Nadja : I don´t think it´s over but maybe it happens less for this reason or it remains more underground. The Fuckparade is still happening every year in Berlin and I love to support it. It started as an anti-movement to the Loveparade and demonstrates against the commercialism of culture and for different subcultures. They play mainly Gabber, Schranz and Speedcore and have also a strong anti-fascist movement.
Do you have a militancy in your way of being part of the nightlife ?
Nadja : I´d like to support more awareness and liberation, through being open and respectful with each other, taking more care of each other.
How do you think young people will go out in 20 years ?
Nadja : Probably in a virtual reality! Or maybe going back to illegal raves because so many clubs are shutting down. I want to go out still when I am older, so I hope I will experience it!
Do you have a message for“the night” ?
Nadja : Stay safe and hydrated!