Azo, en club à Bruxelles, tu l’aperçois de loin et tu te demandes si c’est la gérante du bar ou la propriétaire des lieux. Y’a dans l’attitude un truc particulier, une aisance, une ouverture des bras qui donne l’impression que le monde lui appartient. Et finalement, quand elle s’installe derrière les platines et qu’elle décoche un gros smile comme une flèche dans ton coeur, que l’acidité pénètre les murs, tu remercies le ciel de t’avoir porté là, à ne plus avoir à rien faire d’autre que danser, danser, danser. Et prier.
Pas pour rien qu’on a décidé de booker l’ange bruxellois pour la Jeudi OK x Heeboo à Concrete de jeudi 11 juillet ! Pour les sélections pointues, son implication dans la communauté festive queer et indé à Bruxelles, puis pour le groove, l’amertume heureuse de ses sets, et la générosité, avec un grand G. Parce qu’ils sont rares les djs généreux. Ceux qui lèvent la tête depuis les platines pour vivre le moment avec toi, comme un orgasme partagé. Et c’est presque troublant. Ce genre de dj qui te fait sentir chez toi, au sec et sous l’eau, dans ton cocon de danse, et qui, plutôt que de tenter de t’en mettre plein les yeux, t’envoie des paillettes invisibles plein le coeur ! Rencontre en mots, et en son avec une mixtape acide à souhait, à s’en désintégrer au contact du soleil…
Hello, comment ça va, tu fais quoi en ce moment ?
Tout va très bien. l’été commence fort, samedi j’étais invitée par le collectif Spek et par la radio où je suis résidente Kiosk radio à un Open air dans les anciennes casernes d’Ixelles à Bruxelles c’était le feu et on remet ça a avec Kiosk cette semaine qui m’invite à Dour festival, jeudi avant la soirée la plus chaude de l’année la Jeudi OK X Heeboo à la Concrete bien sur ! Je suis en train de produire un nouvel Ep et un nouveau live. On fait un petit break cet été avec la Bénédiction Rituels exceptionnels, mais on remet ça au C12 en octobre avec une programmation de dingue.
Ton nom d’artiste, AZO, il vient d’où ?
Mon nom, je ne me suis pas trop cassé la tête j’avoue c’est le diminutif d’Azoline mon prénom. Azo c’est le nom que j’utilise le plus mais j’ai pas mal d’autres alias sous lesquels je me suis produis : the Cosmic Queen, the Mafia Sauce Killers, Sunshine et bien d’autres noms top secrets mouhaha…
Quand est-ce que tu as commencé la musique ? Et comment ?
J’ai commencé la musique à 4 ans, j’ai fait du piano du violoncelle au conservatoire et à 18 ans j’ai acheté des platines à un rappeur avec des feutrines Louis Vuitton et j’ai commencé à produire en même temps.
C’est quoi tes premières influences musicales ? Ce que tu écoutais quand t’étais plus jeune ?
J’ai d’abord écouté de l’eurodance, une de mes raison de vivre, j’ai d’ailleurs organisé des soirées dance dont les soirées « Dance Resurection » à Bruxelles. J’ai ensuite rapidement écouté de la house et toute sorte de musiques électroniques.
D’ailleurs, tu viens d’où ? T’as grandi où ? Ça a eu un impact sur ta création musicale ?
J’ai grandi à Paris. Ma mère m’emmenait souvent dans le marais avec ses amis LGBT+ qui écoutaient de la house. C’est aussi comme ça que j’ai découvert la musique électronique.
Jouer à la Jeudi Ok x Heeboo à Concrete ça représente quoi pour toi ? T’as déjà commencé à préparer ton set ?
Je suis trop contente de jouer pour Heeboo et Jeudi OK à la Concrete. C’est un magazine et des soirées que j’apprécie énormément. Et quand tu vois la programmation qu’a envoyé la Concrete depuis son ouverture, c’est vraiment un honneur de jouer là-bas… J’ai déjà fait une bonne partie de la selection pour mon set. Après je ne sais jamais exactement ce que je vais jouer, ça dépend toujours du public et de l’ambiance.
D’ailleurs, comment t’as découvert Heeboo ?
J’ai rencontré Adeline qui avait envoyé un set de feu à une soirée Missfitte, organisée par mon amie Noémie à Bruxelles où on mixait toutes les deux. Je connaissais déjà Heeboo depuis un moment. Et on a eu la chance d’avoir un article sur la Bénédiction, le rituel queer que je co-organise au C12 à Bruxelles avec la mère supérieure Juriji Der Klee et Cassiopée. Je lis avec attention les articles, je trouve que ça résume bien le mood des soirées. Puis ça donne envie de sortir pour les découvrir.
Trois mots pour caractériser Heeboo !
Fête, musique, insolite
Cette mixtape tu l’as conçue comment ? Dans quel endroit ? T’avais quoi dans la tête ? Elle signifie quoi pour toi là tout de suite maintenant ?
Je voulais faire un set acid bien dark, du coup je l’ai faite hier soir toute seule dans l’obscurité. Qui sait, je vais peut être me désintégrer au contact du soleil. Au niveau de la sélection elle réunit une bonne partie des artistes qui me font danser pour le moment. Comme Cardopusher, Hardfloor…
Un mot sur un des tracks qui y figure, que tu aimes tout particulièrement ?
Dans la tracklist il ya un morceau d’un de mes ancien groupe The Mafia Sauce Killers composé par DJ Lovepills, Phranteek & Alpha 606 : Brussels Night Disco light. C’est une ode à la nuit Bruxelloise version acid dark, ca me rappelle pleins de souvenirs. On était déguisés avec des masques de singes et des fausses armes sur scène et on jouait le l’acid en live.
Pour finir, ta dernière anecdote absurde, drôle, cocasse en soirée, c’est quoi ?
J’ai vécu tellement de choses complètement absurdes en tant que DJ et organisatrice de soirées. Une des meilleures quand même ce sont les flics de Bruxelles qui viennent à une soirée où je mixais pour couper le son. Pour rigoler on leur a proposé de venir à l’after. Ils sont vraiment venus après le service faire la fête avec nous. Du coup c’était plus très drôle et je suis partie me coucher…