Les Nuits Sauvages

Les 5 teufs à ne (surtout) pas rater en mars 2018 – Heeboo

Les 5 teufs à ne (surtout) pas rater en mars 2018

Les teufs du mois - Mars 8, 2018

Tristan Popescu

Les 5 teufs à ne (surtout) pas rater en mars – Parce qu’avec les frayeurs météorologiques de fin février et le retour des beaux jours à venir, ta soif de découverte et de sortie hors des zones de confort se fait plus fort. Envie de vibrer, plus fort. Voire même de trembler, à mort. Envie de te confronter à l’inconnu, de te frotter à ce que tu n’as pas pour habitude d’appréhender, besoin de voyager loin sans sortir du réseau de transports francilien, voire même de faire les rencontres de ta vie, en dehors de ton cercle, de ton clan, de ta secte. Bingo, le mois de mars qu’on t’a prévu va te surprendre.

Ce mois-ci, notre œil s’est fatigué, à force de trop chercher la perle. Mais tout heureux de sa sélection, l’oeil a goutté, de trop d’émotion, de trop de perfection, de vos envie de repousser les limites de la fête, de la musique, et de la nuit. Nous avons donc décidé de décerner l’oscar du collectif le plus couillu du mois à 75021 avec leur fête de rentrée, à La Station-Gare des Mines, de samedi 10 mars. Au programme, une carte blanche à leur invité, Few Crackles Riddim. Nous sommes ensuite passés directement au vendredi 16 mars avec la sélection 100% féminine de la soirée club numéro 1 du festival Les Femmes s’en Mêlent à La Machine du Moulin Rouge. Au programme, des diggeuses de fou, rien que ça, tu vas vibrer. Boum. Le lendemain on enchaîne pour la découverte d’un nouveau lieu à Bobigny, le Canal 93, avec toute l’équipe de Boukan Records. Sans mauvais jeu de mot, ça va.. faire du bruit. Le samedi 24 mars, on a décidé de se (re)mettre au sport, mais en musique, avec Gymnasium, ou le nouveau format house-techno imaginé par les mignons de Vryche. Enfin, on finit le mois non pas en beauté mais en dureté avec une soirée synth/ebm de tous les diables, EXBT, au Klub. L’arrivée du printemps va se célébrer, on va tout déglinguer

 

1 – samedi 10 mars – 75021 #24 présente Few Crackles Riddims (La Station-Gare des Mines)

Pourquoi ? Parce que le collectif 75021 est clairement, en ce mois de mars, le collectif le plus couillu du moment.

En vrai ? Non, on est sérieux. Très sérieux. On a pas mal halluciné en voyant cette prog. On a d’abord tiqué sur la cover de l’event. On a dit « woah ». Puis on a reconnu certains noms. On s’est dit « étrange ». On s’est répété « mais nooooon ! ». « Impossible » et autres « sont malaaaaaades » sont venus pimenter notre réflexion. Puis on a tout vérifié. Et oui, la 75021, habituellement très rude, très « ferrée », très brute, a voulu tout dégommer sur son passager et retourner la tendance. Encore une fois, on va loin des clous, loins des standards, et pour la première de cette nouvelle saison, 75021 s’intéresse de près à un sujet bien oublié et souvent relégué au mainstream : le célèbre et si fameux… dancehall. Oui. Tu as bien entendu. Few Crackles Riddim a carte blanche et ça va bouncer sévère (langage de papi qui s’prend pour un jeun, ndlr)

Tu es… CHRIS. On t’appelle même Chris Bloom parce que, véritable petite fleur des champs (libres), t’as un visage d’ange et une danse de sauvage. Tu ne fais pas un pas sans ton casque sur les oreilles. Dans ta tête : du rock, du reggae, du rap et même du raï, un peu de post-punk. T’écoutes de tout et surtout, tu fais tout découvrir à tes potes. De la plus terrible pépite funk au plus introuvable des inédits techno, tu balances tes sons, si t’étais dj tu lancerais tes tracks ID à la volée, mais tu t’es toujours refusé à toucher à ce métier sacré. Pour toi, la musique est expérience, la musique est plaisir, la musique est toucher de peau et épanouissement de l’âme. Un peu pour ça que tu traînes souvent à la Station-Gare des Mines. Parce que t’y croises les copains, quasiment tous rencontrés sur place, d’ailleurs, sur une sorte de malentendu délicieux. Puis parce que sur scène, et derrière les platines, se passent des choses que t’aurais pas soupçonné il y a encore quelques années. Alors le collectif 75021, pour toi, c’est du pain béni. Tu vas donc ressortir quelques vieux vinyles que t’avais pas écouté depuis les années lycée, du vas te laisser bercer en attendant la fameuse soirée et tu vas digger encore et encore, quand elle sera passée et que ta soif de découverte en sera, presque, ne serait-ce qu’égratignée.

L’artiste qu’on y attend : NTN (pour ses shows « Ça n’arrête jamais papa »), et Lil Toby parce que c’est un des meilleurs djs dancehall de la planète. Puis Felix Hall pour ses prods de feu !

Heure de pointe : 22 h

Potentiel de chope : 78 %

% sauvagerie/déviance : 78 %

Les bails : de 20 h à 06 h / 9 —> 12 euros

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2 – vendredi 16 mars – Les Femmes s’en Mêlent #21  (La Machine du Moulin Rouge)

Pourquoi ? Parce que le festival Les Femmes s’en Mêlent tient cette année sa résidence à La Machine du Moulin Rouge avec deux soirées club ; au programme, deux nuits entières pour découvrir ou re-découvrir des femmes en or, derrière les platines, derrière un micro, et leur rendre la pareille du plus chaud de tes moves !

En vrai ? Huit femmes sur une affiche, huit femmes sur scène, huit femmes qui en ont, en plus, dans le ciboulot et savent retourner des salles ; pas qu’on en manque, mais les nuits qui leur sont consacrées, sont rares. Pour toutes les citer, ce sera Coucou Chloé la française exilée à Londres et sa terrible rave urbaine, ce sera Tryphème la lyonnaise et sa wave expérimentale, Gigsta de Berlin et ses mix sucrés-salés, Marylou et ses voyages sonores intrépides, TGAF et Clara 3000 qu’on ne présente plus, Debonair la britannique et ses pérégrinations house énergisantes, et enfin, les magnifiques filles du collectif Fils de Vénus.

Tu es… Clara, 32 ans, graphiste dans la com. Quand on te le demande, tu réponds tout de suite à l’affirmative. « Oui, moi, féministe, depuis toujours ». À la vie comme à la nuit, tu arpentes les rues, bars et salles de concert ou de club, à la recherche de la perle qui te fera vibrer. Ces dernières années, elle s’était appelée Christine (&The Queens), même si avant, ne jurer que par Florence + The Machine. Ces dernières années, elle se sont aussi appelés Lapsley ou Shura de l’autre côté de La Manche, Juliette Armanet ou Fishbach, pas si loin d’ici, même si avant, ne jurer que par Robyn et Sextoy, puis Louisahhh ou Chloé quand vient la nuit. Clara, 32 ans, mélomane jusqu’au casque, on t’appelle souvent bobo parce que tu habites le 19, fréquente le 11 et chine dans le 20e le dimanche. Tu t’en fiche. Toi, tu le sais, que les femmes doivent être plus mises en avant dans la musique. Toi, tu le sais, qu’il y en a qui n’osent pas, parce que pas toujours facile ou possible de s’imposer. Toi tu le sais, que des gens comme toi, il en faut, pour que le schmilblick continue d’avancer. Alors, toi, Clara, 32 ans, féministe jusqu’à l’ongle, vernis ou pas, tu es là, et tu resteras là, devant la scène, à supporter le talent mis en avant.

L’artiste qu’on y attend : Bien que toutes ces artistes méritent d’être vue, on va opter pour la génialissime Debonair !

Heure de pointe : 00 h 52

Potentiel de chope : 62 %

% sauvagerie/déviance : 68 %

Les bails : de 23 h 59 à 06 /

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3 – samedi 17 mars – Nuit Boukan Records avec Missive’n Crew (Canal 93)

Pourquoi ? Parce qu’un nouveau lieu de fête, dans le 93, d’autant plus, ça … se fête, non ?

En vrai ? Parce que si tu ne connais pas encore Boukan Records, c’est que tu ne t’es pas encore remis de tes acouphènes de l’été dernier. Tout le monde en parle, ils sont partout, et à la bonne heure, parce que des jeunes passionnés d’UK house, ça ne court pas les rues, en France. À sa tête, le bientôt mythique Bamao Yendé. Pour l’ouverture de ce nouveau lieu encore vierge de tout plaisir, Missive’N’CREW lui a donné carte blanche. La programmation, entre Cergy, Londres et Lisbonne, sort des carcans, casse les codes, break la nuit.

Tu es… RAPHAËL, troisième année de psycho et tu sors jamais sans ton bob. La bande de Cergy, tu la suis depuis les débuts.  On appelle ça l’afrobeat par chez toi. Et chaque nouveau artiste qu’ils te proposent de fait littéralement décaler. C’est bon, c’est chaud, et ça touche à tout ce que tu imaginais de mieux pour la nuit, la danse, et la scène club en général. Une fusion cosmopolite de sonorités d’hier et d’ailleurs, un produit pur de la génération post-Internet, une bande de gars géniaux qui regardent vers le futur, tous dans la même direction mais avec des variantes qui font à chacun leur particularité. Un regard intelligent sur le monde, puis une façon de dire à Paris city « coucou les loulous, coucou les djs, coucou les clubs, on mixe aussi en banlieue et on fait pareil voire mieux que vous ».

L’artiste qu’on y attend : Bamao Yendé, même si on passe pour des bolosses vu qu’on parle de lui partout ; on s’est toujours pas remis de son dernier EP, Oussounga. Puis mention spéciale pour Fatal Walima, dont on vous parlait déjà dans notre sélection d’artistes du mois de janvier, mais dont la date s’était vue supprimer.

Heure de pointe : 23 h 59

Potentiel de chope : 69 %

% sauvagerie/déviance : 79 %

Les bails : de 22 h à 05 h / 10 —> 15 euros

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4 – samedi 24 mars – Gymnasium (15 Chemin de Moulon, 91190 Gif-sur-Yvette,)

Pourquoi ? Parce qu’on a toujours rêvé de brûler des calories, dans un gymnase de lycée, à 30 kilomètres de Paris, en pleine nuit, la musique à fond, une bière sous le coude… (puis les orgas nous ont même demandé de venir avec notre plus beau jogging Sergio Tacchini, que demander de plus ?)

En vrai ? Peut-être parce que pour une fois, sur les cinq artistes bookés sur ce format, trois sont des femmes, qui envoient gros derrière les platines. On appelle ça la parité. Pas la parité à tout prix. Ni la discrimination positive. On appelle ça la parité de la nuit, ou la « justesse ». Ils sont nombreux ceux qui houspillent contre ces formats là, ou même contre les formats exclusivement féminins. Avec leurs « le sexisme n’existe pas dans la nuit« , « arrêtez de faire vos caliméros« , « nous on veut bien booker des filles mais c’est qu’il n’y en a pas » et autres délices cassant le débat et oscillant entre machisme ordinaire et banalisation des extrêmes. Ils sont nombreux. Trop nombreux à ne pas voir, à ne pas vouloir voir que la diversité, dans la nuit, est mise à mal, un peu plus chaque weekend, et qu’il faut remercier des collectifs comme Vryche House pour leur tentative de faire bouger, les choses, les valeurs, les codes de la nuit.

Tu es… RASHAD, gros fan de techno depuis dix ans déjà, du haut de tes 28 ans. Élevé avec Skyrock et Génération, tu as découvert cet univers brut (de pomme), lors de ta première année de fac. T’as découvert Paris, les milieux alternatifs, t’as peut-être aussi découvert que danser entouré de garçons torses nus te titillait un peu. Chose qui n’a pas l’air de déplaire à ta copine… T’as découvert les clubs à cette époque, le monde de la night, des befores plus surprenantes les unes que les autres. T’as saigné le Rex, la Loco devenue Machine, et sont arrivés les hangars. Enfin, sont REvenus les hangars. Puis, t’as découvert d’autres délices, qu’on avale à minuit, mais avec les années, tu as appris à t’en passer, aussi. Parce que les délices ont leur part d’ombre que le corps ignore. T’as découvert que danser c’était ta vie, mais que surtout, l’important était de bien s’entourer. Vryche, c’est un collectif qui te touche. Parce qu’à taille humaine, puis aussi parce que ce sont des gars simples, qui se prennent pas la tête, et tentent des trucs sans se prendre pour des héros. Merci à eux.

L’artiste qu’on y attend : On les connait, on les aime tous. Mais, un nom s’est faufilé, c’est celui de la parisienne Benabou. Mais on veut pas t’en dire plus, à toi de découvrir !

Potentiel de chope : 89 %

% sauvagerie/déviance : 89 %

Les bails : De 22 h à 06 h / 18 —> 23 euros

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5 – vendredi 30 mars – EXBTN Party (Le Klub)

Pourquoi ? Parce que quand on lit EBM, synth pop et minimal synth sur le même line-up, on a tendance à avoir envie, voire le besoin brusque, de tendre, l’oreille.

En vrai ? Il existe des typologies de son qui s’apparentent plus ou moins à certains lieux. Disons naïvement que, les musiques industrielles se glissent plus aisément au coin d’une cave un peu sale que sur la scène d’un festival estival électro-pop. Disons que quand les ferrailles grincent et que les ténèbres semblent s’ouvrir sous tes pieds, il est mieux avisé de se trouver déjà six pieds sous terre qu’en plein soleil. Enfin, tout est une question de point de vue. Quoiqu’il en soit, les soirées EXBTN mettent l’eau à la bouche. Avec deux lives de choix et des dj sets qui ne décevront personne, la nuit risque d’être brute, violente, folle.

Tu es… RENÉE. Tu aimes jouer sur l’ambiguïté. Tu donnes jamais ton âge. En vrai, tu veux plus t’en souvenir. T’as vécu à Rome, Moscou et Lisbonne, déjà. Tu aimes les soirées où tes amours adolescentes, romantiques et trash, éclatent sur les enceintes, et où les basses te font oublier ta semaine de merde. Tu aimes les endroits à taille humaine, sans avoir pour autant à t’entasser. Habitué.e du Klub de Châtelets, tu te souviens de tes premières New Wave Parties du Divan du Monde. C’était 2010 et la communauté wave te faisait halluciner. Pourvoir passer le temps d’une petite nuit, de Depeche Mode à Sisters of Mercy, en titubant vers Bauhaus, les Cure, ou encore Xmal Deutschland, The Danse Society et Skeletal Family, c’était inouï, à Paris, et pas mal inattendu. Tu es du genre à kiffer la techno, mais à petite dose, tu préfères quand tu connais les paroles, même si tu chantes pas, et que toute la cave s’appréhende sans se regarder, dans la chaleur et l’humidité. Tu détestes les jeunes qui se la mettent et la défonce à outrance, tu aimes les choses simples, et regarder vers le passé le regard entendu. « Ou-é j’suis un mélancolique, et alors ? ». Tu fais pas genre t’as inventé un truc, ni l’eau chaude d’ailleurs, tu te prends pour personne, juste pour toi-même. Tu t’appelles Renée, et ce que tu préfères, de ton crâne rasé à tes poignets serrés de cuir, c’est jouer sur l’ambiguïté.

L’artiste qu’on y attend : Luminance. Mais on t’a déjà tout expliqué ici.

Heure de pointe : 02 h 02

Potentiel de chope : 82 %

% sauvagerie/déviance : 84 %

Les bails : De 23 h à 06 h / 8 —> 10 euros

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Adeline Journet

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