Les Nuits Sauvages

Léo-Paul : « J’avais vu une image qui résumait la semaine comme un toboggan. Du lundi au vendredi les jours sont des marches, tu glisses le samedi-dimanche et tu repars pour un tour » – Heeboo

Léo-Paul : « J’avais vu une image qui résumait la semaine comme un toboggan. Du lundi au vendredi les jours sont des marches, tu glisses le samedi-dimanche et tu repars pour un tour »

Teuffeur du Turfu - Mars 5, 2020

Parfois, la teuf ne requiert pas de grande pompe : un rendez-vous la nuit, quelques amis, assez d’alcool pour faire la route, et on y est. Ben oué c’est aussi simple que ça, comme dans les pubs pour le fromage où on te parle des plaisirs simples, la teuf c’est pas si compliqué. Pour y arriver il faut bien supporter quelques jours de labeur, mais le jeu en vaut la chandelle : c’est le toboggan de la vie. Cette semaine, pour nous parler de cette théorie, on a rencontré Léo-Paul.

Je connais pas Léo-Paul personnellement, mais je suis quasiment sûr que tout le monde l’adore. Ou en tous cas, que faut en vouloir pour le détester. Venu de Franche-Comté à Paris, il a troqué l’alcool de là-bas (le Pontarlier ?), Patrick Sebastien et les saucisses, pour revêtir l’habit qui lui sied le mieux : celui de néo-teuffeur 2.0. Echange gagnant. Si vous le cherchez, vous le trouverez à Dour, en Allemagne, ou en club à Paris. Un peu partout quoi, là où la teuf se fait plus douce, sur des bpm énervés.

LÉO-PAUL, tu réponds quoi, quand on te demande : « Tu fais quoi dans la vie ? »

LÉO-PAUL : Je suis développeur web pour une agence de pub digitale. Pour résumer, je fais des sites web pour Dior (sexy) ou encore la RATP (pas sexy du tout).

Tu viens d’où ? T’as grandi où ?

LÉO-PAUL : Je viens de Dole, en Franche-Comté. Paradis du Comté, du vin jaune et de la saucisse de Montbéliard.

Comment on fait la fête d’où tu viens ?

LÉO-PAUL : Là-bas on boit du Pontarlier en écoutant Patrick Sébastien. J’aime aucun des deux.

Tu te souviens de ta première soirée en club ? C’était comment ?

LÉO-PAUL : Ca devait être à mes 18 ans, soirée FURY à Besançon. Grosse soirée Drum&Bass et Dubstep. Alors que ce n’est pas mon genre musical de prédilection, j’en garde un très bon souvenir.

Ton plus beau souvenir de soirée c’est quoi ?

LÉO-PAUL : Mon plus beau souvenir ça devait être Dour 2017 sur les podiums de l’Elektropedia devant Kolsch. Y avait rien de spécial et j’étais pourtant sobre mais j’ai trouvé ce moment fou. Les gens étaient dans un mood incroyable. J’avais même envie d’en chialer tout en me demandant pourquoi (rires).

La fête ça occupe quelle place dans ta vie ?

LÉO-PAUL : Une place très importante, surtout quand je regarde l’argent qu’il me reste sur mon compte en banque le lundi.

D’après toi, ça vient d’où cette envie de faire toujours plus la fête ?

LÉO-PAUL : La monotonie de la semaine. J’avais vu passer une image qui résumait le cycle de la semaine comme un toboggan. En gros les jours du lundi au vendredi sont chacune des marches, le vendredi t’arrives au sommet, tu glisses le samedi-dimanche et tu repars pour un tour. La fête tu la trouves dans la pente glissante.

Toi, c’est quoi qui te pousse à sortir le soir ?

LÉO-PAUL : Se retrouver entre potes, s’en faire des nouveaux. C’est aussi une alternative à l’absence de séances de cardio en semaine un peu.

T’en penses quoi des after ?

LÉO-PAUL : Y a eu beaucoup de soirées où j’avais déjà hâte d’être en after. Se retrouver chez soi, avec ton groupe de potes, avec beaucoup plus de liberté qu’en club. Y a un côté transgressif commun qui fait plaisir.

Ton record de nombre d’heures de fête ?

LÉO-PAUL : La Time Warp en Allemagne sans doute. Un vrai marathon de 22 h à 14 h auquel il faut ajouter trois heures de marche pour aller à l’arrêt du bus retour… Deux ans après je dois encore en avoir des cernes…

Ta boisson préférée en soirée ?

LÉO-PAUL : Je bois exclusivement de la bière. Et beaucoup d’eau. 

Plutôt dure ou douce ?

LÉO-PAUL : On parle bien de la dureté de l’eau parisienne, là ?

La figure du dj en teuf, pour toi, ça représente quoi ?

LÉO-PAUL : A vrai dire je m’en fous un peu. Après évidemment que je choisis principalement mes soirées en fonction des artistes annoncés mais je me suis pris pas mal de claques dans la gueule par des djs pas trop connus donc j’essaye au mieux de privilégier la découverte.

Le ou la DJ qui te donne le plus de plaisir ? Et pourquoi ?

LÉO-PAUL : En ce moment, je suis de près le revival de l’Eurodance et la Trance. Si je devais en choisir un qui rend le + hommage à ces styles c’est Die Klar (@die.klar), co-créateur des soirées Darude sur Paris. S/O à lui.

La musique que t’aimes le plus en trois mots.

LÉO-PAUL : Rapide, joyeuse, hypnotique.

C’est quoi ton anecdote de soirée la plus folle / insolité / drôle / osée ?

LÉO-PAUL : Une grosse histoire de taré pour laquelle on préfère en rigoler aujourd’hui. Pour la version courte, un pote voulait acheter du produit, il trouve un dealos accompagné de sa meuf qui étaient déjà bien éclatés et chelous. Mon pote à pas de cash sur lui mais le dealos lui propose de l’emmener en voiture retirer de l’argent. On accepte de monter même si on est pas sereins mais on reste confiant vu que sa meuf s’endort dans la voiture (ou peut-être parce qu’elle était juste ivre morte ?). Une fois arrivés, mon pote retire, donne la thune et le mec lui donne la cons’ mais le truc est une poudre rose donc ça nous interpelle. Mon pote décide de tremper directement son doigt dans le pochon et de goûter le matos. “Putain mais c’est du sel rose ?!”. Le mec nie en bloc, refuse de nous rendre l’argent, fait mine de prendre un appel et s’éloigne quelque mètres plus loin. On sent la couille à plein nez donc je monte dans sa caisse pour choper sa clé et espérer faire du chantage. SAUF QUE le mec se casse en courant, en ayant pris soin d’avoir la clé dans sa poche et en abandonnant sa meuf dans sa caisse juste pour garder 50 euros. On lui a couru après, réussi à l’attraper et à récupérer la thune. Bref, faites gaffe quand vous chopez un truc d’une couleur rose.

C’est quoi le truc qui parfois gâche tout en teuf ?

LÉO-PAUL : Le combo perte de portefeuille + portable. 

Ta meilleure teuf EVER, c’était quoi, c’était quand, c’était qui, pour quoi ?

LÉO-PAUL : Je pense pas avoir participé à une soirée meilleure qu’une autre. Je suis pas difficile en vrai : tu me mets devant du son avec mes potes, des gens cools, puis dans un after à faire n’imp et je suis content.

Heeboo, dans le paysage de la teuf en France, ça représente quoi pour toi ?

LÉO-PAUL : Un bon médium pour découvrir des soirées et voir ce qu’il se passe dans la sphère techno.

D’ailleurs, comment t’as découvert Heeboo ?

LÉO-PAUL : Via des articles partagés sur des groupes facebook.

À ton avis, tu seras quel type de teuffeur dans dix ans ?

LÉO-PAUL : Aucune idée, j’arrive pas à me projeter. Je me serai bien calmé je pense. J’ai commencé à développer des acouphènes et une hyperacousie occasionnelle, donc à voir comment ça évolue. Protégez-vous les oreilles, on le dit jamais assez.

Et dans 20 ans, on fera comment la fête ?

LÉO-PAUL : Tous avec des lunettes de vitesse sur le nez.

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