Coucou, Trump a été élu, alors on a demandé au monde de la nuit, tu sais, ces bons gars et ces cooles filles qui te donnent du bonheur toute l’année, de s’exprimer sur la question. Parce qu’ils sont la liberté, ici en France, et que la révolution se fait aussi et partout en dansant. Si certains se sont offusqués en quelques mots percutants, d’autres ont poussé l’analyse. Les plus choqués, eux, ont préféré garder le silence.

Guillaume – 37 ans – Le Mellotron

“Ma réaction ce matin : me réveiller avec une bonne gueule de bois sans avoir bu la moindre goutte d’alcool. Après le choc on se prend en main et on fait tout pour que ça n’arrive pas chez nous alors on continue de véhiculer des valeurs positives, humanistes, de partage et d’amour, pour l’homme comme pour la planète.”

Marine – 29 ans – Retard magazine

“Est-ce qu’il faudrait que je m’achète un jardin pour y construire un abri anti atomique ? Ou est ce que je demande à mes parents si je peux le faire chez eux ?”

Samuel – 26 ans – Badaboum

“D’abord Monica puis Donald… Clinton s’est fait Trumpée sur toute la ligne… Hilary Jaune…Et nous on tire bien la gueule !”

Aubry – 14 ans – Pardonnez-nous / La Sale!

“Ce matin, le monde expérimente la gueule de bois non alcoolisée. Les médias s’interrogent : que n’avons-nous pas vu venir ? Ce qui nous semblait être une désagréable plaisanterie il y a quelques mois est désormais la réalité avec laquelle il va falloir apprendre à conjuguer. Une question revient, lancinante : comment est-ce possible ? cette question, elle est symptomatique de notre déconnection à la réalité. Quand je dis notre, c’est le milieu social dans lequel nous évoluons tous.

“Nous n’en sommes plus au stade du tonton populiste un peu gênant”

Il y a un véritable « syndrôme facebook ». A force d’ajouts d’amis et de milieux similaire au nôtre, le reste s’efface. Combien de fois ais-je pu voir passer des statuts incitant les personnes en désaccord avec soi-même à se désabonner des pages fans, à s’enlever des listes d’amis. L’algorithme même est calculé pour ne sélectionner que des choses plaisantes et à notre goût. Nous nous prélassons dans une zone de confort élargie. Et pendant ce temps là, le reste du monde bouge, dans un sens que nous estimons mauvais et donc risible. Sauf que risible, ce n’est pas dérisoire, et à force de ne pas vouloir voir ce qu’il se passe, nos idées en deviennent inintelligibles.

Car c’est une violence que de se confronter à la réalité extérieure. Celle qui dépasse le périph. Nous n’en sommes plus au stade du tonton populiste un peu gênant. Ce sont des millions de gens à qui il suffit de tendre un micro pour entendre s’exprimer leur ras-le-bol. Ce micro, il ne se tendra pas en restant bloqué 10 heures par jour sur notre mur facebook à lire des commentaires similaires aux nôtres. Il ne se tendra pas non plus à perpétuer les sempiternels dialogues de sourd que l’on nomme débat et que l’on voit fleurir sur les différentes pages d’actualité ou chacun déblatère de sa vision des choses installé dans son canapé.

Et pendant que le fossé s’élargit et les micros disparaissent, le populisme gagne toujours plus de terrain. Alors on fait la fête et on reste entre nous en traitant les autres d’idiots, ces mêmes autres qui un jour seront une majorité qui nous traitera à son tour d’imbéciles. Imbéciles de ne pas avoir cherché à comprendre, de ne pas avoir vu la terrifiante lame de fond qui secoue notre monde depuis des années.

Facebook a créé une société du commentaire. Nous devons nous en extraire pour entrer dans l’action. Il ne faut plus hocher de la tête les yeux rivés sur son téléphone devant le tonton génant. Il faut le combattre. La Yann Bartherisation de l’adversaire est d’une vacuité effrayante, elle le renforce et divertit sur le constat impitoyable de l’échec du vivre ensemble.

Sans action, notre vision parisianiste d’une société progressiste n’est vouée qu’à devenir une aimable plaisanterie, un encart dans les futurs livres d’histoire. Que l’on aura échoué à écrire.”

Julia – 26 ans – La Machine du Moulin Rouge

“En ce jour sombre, la leçon à retenir reste ne pas céder à la peur et aux discours démagogiques qui visent à diviser, ne pas abdiquer et utiliser le système en place pour le mettre en cause. Le silence profite au pire, chacun doit user de sa voix.”

Audrey – 33 ans – A la folie / Mercredi Production

“Monde de merde” Georges Abitbol

Naelle – 2x ans – Shemale Trouble

“Avec tout ça, je reprendrai bien une triple portion de frites et 3 pains au chocolat à 15 centimes” #lepopulismeàsonapogée ; les sondages ça trumpe énormément”

Stefan – 76 ans – LE BAL CON

“Ce que je me suis dit ce matin ?
Ne pas se rendormir. Surtout pas.”

Alex – 43 ans – Katapult

“L’élection de Donald Trump provoque la sidération. Il incarne le pur stéréotype négatif de l’Américain, un bouseux raciste homophobe et sexiste fier de son pick-up, de sa carabine et de son bled pourri. Ses déclarations sur les étrangers, les musulmans, les latinos, font peur.
On peut avoir peur aussi pour les jeunes noirs qui se faisaient déjà abattre salement par la police sous Obama. C’est ce coté soutien de la branche la plus réactionnaire de la société américaine qui inquiète, jusqu’aux suprémacistes, et aussi le fait que tout soit possible en démocratie. Beaucoup ont dû voter pour lui par dépit, ça nous renvoie à nos prochaines élections en France où le populisme d’extrême droite marche bien, et où il y a également matière à s’inquiéter.”

Marion – 25 ans – PWFM

“Je vais encore plus faire la fête !”

Stev – 31 ans – La Sale!

“Pas de mot. Une mega gueule de bois de l’enfer. Impossible d’y croire. Impossible non plus de ne pas penser à nous et de se dire: “on n’a pas intérêt à être les prochains”

Grolou – 32 ans – Le Wonder

“Une raison de plus pour ne pas faire d’enfants !”

Paul – 25 ans – Marvellous Island

“En me réveillant ce matin, j’ai entendu mon colocataire crier de désespoir.. j’ai de suite compris que Trump avait gagné les élections américaines. Ma première pensée a été à nos élections présidentielles qui se dérouleront l’année prochaine. Attention à ne pas reproduire ce genre de bêtise dans notre pays !”

Simon – 26 ans – Newtrack

“La victoire de Trump est une traduction dans les urnes de l’aveuglement des politiques, mais aussi de leur impuissance face à la main mise toute puissante du capitalisme triomphant et de la financiarisation mondiale de l’économie. Oublieux des immenses écarts de richesse et de considération pour les simples citoyens du monde, les états sont en perdition et les peuples expriment leur désarroi. Notre Monde tangue dangereusement.

Il s’agit pour moi d’une forme de révolution par les urnes. C’est la dernière étape avant celle d’un grand désordre si conscience et action ne sont pas au rendez-vous à court terme.
Courage ! Ne baissons pas les bras dans cette adversité. Nous sommes tous acteurs. Un petit pas pour les États-unis et un GRAND pas en arrière pour l’humanité.”

Léa – 24 ans – Bring Green

“Avant de me coucher, on parlait des élections et du fait que Trump passerait sûrement aujourd’hui. Ah non non, pour moi c’était impensable, une question de logique (bien naïve). Comment peut-on élire une telle ordure ? Ce matin, au réveil, il était en tête des scrutins mais les résultats n’étaient pas définitifs, il manquait quelques Etats & je ne pouvais pas me résoudre à croire qu’il passerait. J’ai mis un pull orange, mon coloc aussi en avait l’intention. Dans la rue, dans le métro, énormément de gens portaient du orange pour illuminer cette journée pleine de grisaille. Beaucoup trop de orange partout, tel un signe pour annoncer que ce visage doré à l’auto-bronzant allait devenir le nouveau visage de la présidence américaine. J’ai commencé à avoir vraiment peur de ce début de journée. Une fois arrivée au bureau, on m’a annoncé la nouvelle, tragique mais évidente, de la victoire d’un fou dépourvu de bon sens et d’humanité..
Je me console en me disant que peut-être, enfin, chacun prendra conscience de son rôle d’éco-citoyen, se dira qu’on peut et qu’on doit tous agir à notre niveau (socialement, culturellement,écologiquement..) mais agissons ! Pour que la politique redevienne l’action des citoyens par les citoyens.
On a jusqu’au 31 décembre pour s’inscrire sur les listes électorales afin de tenter de faire bouger les choses, ou au moins d’empêcher une massive vague bleue marine en 2017 chez nous. En attendant, on ira danser pour oublier, et continuer à partager de l’amour plutôt que de laisser la haine gagner.”

Julia – 25 ans – Play Like The Corps Are Waiting Outside

L’élection de Donald Trump prouve en mon sens les limites de la démocratie dans notre monde actuel. Une désinformation de la part des médias de masse dont découle un nivellement par le bas des idées politiques. Le plus effrayant c’est que les peuples souhaitent clamer un ras-le-bol général et qu’ils vont voter pour des candidats extrémistes, persuadés que cela fera bouger les choses. On va nous-mêmes s’enfoncer dans l’obscurantisme le plus prodond, une véritable idiocratie plutôt que de se poser les vraies questions. Si j’avais un seul message pour les jeunes de France et du monde ce serait : informez-vous, cultivez-vous, éteignez la TV, voyagez, et surtout, AGISSEZ LOCAL ! N’attendez l’approbation de personne pour monter des actions près de chez vous. Quelles soient sociales, culturelles ou autre, c’est à nous de faire bouger les choses à notre échelle. Avec notre collectif Play like the cops are waiting outside, on fait de la musique et on continuera à en faire de manière militante. Rassembler les gens autour des arts a aujourd’hui pour moi plus de sens que n’importe quoi d’autre.

Emilio – 25 ans –  MOTTO

“Pensez au coté positif, Once Upon a Time in Shaolin de Wu Tang sera en ligne gratuitement dans le semaine”

Benjamin – 36 ans – Pardonnez-nous

“Faut peut-être s’interroger au bout d’un moment sur ce qui conduit à ce genre de vote, au Brexit, à la montée de l’extrême-droite partout. On peut continuer à se faire peur avec Trump, ou se poser des questions. Celles des lobbies militaro-industriels qui financent et dirigent de fait nos pays, tout en s’offrant dans l’indifférence générale la quasi-totalité de la presse afin de nous soumettre à une propagande comparable à celle en vigueur dans l’URSS stalinienne, par exemple. Trump est un symptôme. Il fait peur, c’est pratique, c’est l’ennemi, le diable.

Trump est un symptôme, comme Le Pen chez nous

Combien vont être offusqués en lisant leur journal détenu ici-même, chez nous, par des marchands de canons ou des esclavagistes des télécoms ? Qui va comprendre enfin que les politiques néolibérales et guerrières saignent les peuples, au point qu’ils se tournent vers le premier fou furieux venu ? Que ce qu’on croyait être nos démocraties sont devenues (et bien avant Trump) des oligarchies au service des intérêts financiers ? Que nos gouvernements depuis 30 ans s’acoquinent avec les penseurs et les financiers du djihadisme terroriste, Saoudiens et Qataris en tête, tout en désignant les Russes comme la menace ? Qui a entendu parler du livre « Nos très chers émirs », sorti voici deux semaines, qui parle preuve à l’appui des politiciens véreux qui allaient à l’ambassade du Qatar toucher leurs enveloppes, par exemple Jean-Marie Le Guen, actuel secrétaire d’Etat ? Qui s’en offusque ?
Encore une fois, Trump est un symptôme, comme Le Pen chez nous. Ils font leur beurre sur la soumission de nos politiques des principaux partis aux puissances financières, sur la domination et l’exploitation généralisées, sur la violence incroyable que subissent les classes populaires partout dans les pays occidentaux (et par ricochet ailleurs). C’est extrêmement inquiétant, mais ce n’est guère surprenant. Va falloir un jour chercher à comprendre au lieu de se cacher les yeux. Ce n’est certainement pas la fin du monde. Mais la décomposition qui est en marche sous nos yeux s’accélère. Jaurès disait en 1905 : “Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage”. Et que croyez-vous qu’il va advenir ? Que notre génération biberonnée au confort s’est crue à l’abri, et découvre ahurie que la démocratie et l’égalité, il faut se battre pour les garder, comme nos grands-parents se sont battus. Trump ? Une étape, un épiphénomène. L’écume… On peut continuer à faire preuve de mépris sur fond de supériorité morale, “Ah les salauds d’américains”, “ah les cons d’angliches” après le Brexit, “Ah les cons de franchouillards” quand 30% vote Le Pen chez nous. Ou alors on peut regarder la vérité en face et la combattre : quelles sont les causes qui conduisent à ces votes et à cette colère ? Et moi, que fais-je face à cela ? C’est ça la grande question qui se pose à notre génération. Teuf ou pas teuf.”

Paty – 25 ans – Polychrome

“Un épisode à la black mirror de 5 ans va sortir, retenez votre souffle! Il m’est encore difficile de me projeter là-dedans ce matin…”

Laetitia – 43 ans – Katapult

“Mon réveil n’a pas eu le temps de sonner. J’ai allumé mon téléhone, pris note de la mauvaise nouvelle, j’ai réveillé Alex : “Trump a gagné”.
Depuis, je suis éprise de beaucoup de doutes, je me sens fatiguée, abattue. C’est encore un très mauvais jour pour l’humanité. J’essaye de ne pas en vouloir aux gens qui ont voté pour lui. Rien a ajouté pour aujourd’hui. je laisse passer l’effet du choc.”

Abraham – 32 ans – Mind Records

“C’EST LA MERDE.”

Adeline – 30 ans – Barbi(e)turix

Bon. Voilà. On y est. Toute une France jeune et libérée qui balbutie, de bon matin, face à ces quelques mots : “Trump, président, des Etats-Unis”. D’abord on y croit pas, évidemment. Parce que non, “c’est pas possible”. Mec réveille toi. Not Gorafi. Non non. trois cafés plus tard, autour d’une machine à café, d’un live de BFM ou devant la Une d’un journal, tu réalises. Bim, dans ta gueule, le choc. La grosse gueule de bois. Mec réveille toi. Not Gorafi ! Et hier soir, t’as pas bu une goutte, non non. Tout ce qu’il y a de plus réel, la première puissance mondiale est passée aux mains d’une marionnette de télé-réalité. T’as plus qu’à y croire. Oui. Pas ton pays. Juste une vaste mascarade de l’autre côté de l’Océan. Mais quand même. Tu sais quel est l’enjeu. Tu sais à quel point tout ça pourra déteindre sur ta vie, ton quotidien, ton propre pays, le monde entier. Puis comme certains, tu te mets à pleurer, tu tapes dans un mur, tu te recouches ou tu fronces juste les sourcils, l’air de rien, et tu tiendras toute la journée. Marine, si tu m’entends, mets ton petit pull et prépare toi à la guerre des fleurs.

Pierre – 25 ans – CONCRETE

“Quand j’ai appris la nouvelle ma première pensée n’était pas très littéraire. C’était plus un gros pffffffffffff la flemme. Ensuite je me suis souvenu que c’était les US, alors tout est possible, forcément. Quand tu regardes le passé, Reagan était annoncé comme un facho incompétent, il a plutôt bien géré au final… USA USA USA …”

Thomas – 31 ans – Collectif MU

“Je ne sais pas si le monde de la nuit est le plus à même de produire un commentaire pertinent sur l’élection de Trump… Une fois passé le cap de la stupeur (le cap n’est pas encore tout à fait passé) et le sentiment net de vivre un moment de transition vers des choses vraisemblablement dégueulasses, cela impose de se questionner de nouveau sur les rôles possibles que peuvent endosser les divers “mondes de la nuit” face à une réalité aussi lugubre. Si la nuit est un refuge, un rempart, un exutoire ou peut être autre chose… Une pensée en tout cas pour nos “homologues” américains qui pensent certainement à tout cela aujourd’hui avec une urgence que l’on espère encore ne pas connaître à notre tour.”

Yoann – 27 ans – La Culottée

“C’est terrible. Une profonde tristesse et un désarroi face à la victoire d’un obscurantisme nauséabond et décomplexé. C’est terrible, pour les minorités, les afros-américains, les femmes, les LGBTs,… Une Amérique qui a voté contre les élites politiques, une Amérique rétrograde qui a voté contre les avancées sociales de son pays ? Politiquement, cela s’annonce comme un désastre social, économique et géopolitique. L’Histoire se répète tristement. « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres » Antonio Gramsci.”

E. – 24 ans – Paillette Illustration

“Est-ce que du coup nous en échange on peut avoir Obama à la présidentielle 2017 ?”

Sandro – 26 ans – DKO / PLTCAWO

“Franchement je m’en tape un peu. Ce qui m’a le plus plu cest les serpents et les iguanes la veille.”

Francis – 33 ans – Rose Et Rosée

“J’ai appris la nouvelle à la sortie du lit en lisant ta proposition de m’exprimer à propos de la victoire de Trump. Et j’ai souris. Glissant vers mon premier café je me suis imaginé la vague de colère qui allait suivre et ce que je pourrais bien en dire. C’est difficile de proposer une analyse juste tant le thème est vaste mais ma première pensée tient en ceci : Depuis longtemps je ne crois plus à la forme que la Démocratie a prise. Dans ce qu’elle a de centralisatrice, elle déforme les enjeux locaux. Dans ses outils, par le choix des modes de scrutins, elle oriente irrémédiablement vers un bipartisme stérile et ampute les citoyens du contrôle sur leur destins. Par l’agenda conjoint des lobbys et des représentants politiques, l’imposition de sujets de “société” et leur traitement par les médias forgent nos sentiments et nos intentions de vote. D’une manière générale je considère que l’entraide locale, l’action associative, la solidarité quotidienne et la fête composent bien plus l’essence citoyenne que ce théâtre d'”élection” qu’on nous propose et dont les règles remontent assez loin dans l’histoire pour qu’on ne veuille pas les remettre en question. Alors quand un personnage tel que Donald arrive au pouvoir, je suis très intéressé car sa grossièreté et le danger que sous-tend son discours questionne l’autre moitié des citoyens (ceux qui ont voté pour l’autre, manifestement…). Est-ce que la démocratie fonctionne encore ? Suis-je prêt, sous couvert d’une victoire “à la loyale” à me soumettre à l’idiotie ? Ou bien dois-je au fond de moi commencer à douter de la démocratie elle-même ? Toutes ces questions sont sensibles, on voudrait y répondre dans l’instant. On en viendrait presque aux mains. Je me permets une image un peu bateau pour illustrer ma pensée. Vous êtes dans votre bain, l’eau est chaude mais refroidit rapidement. Que faire ? cette sensation n’est pas agréable. Au bout d’un moment, (à l’issue d’une élection), on vient ajouter à votre bain un peu d’eau tiède. ça n’est pas vraiment le pied mais ça vous conforte encore quelques minutes et vous retient à votre place. Quelques (élections) baquets d’eau tiède plus tard, on vous verse une grande rasade d’eau froide. Vous êtes maintenant contraint d’agir car la situation est intolérable. Vous sortez du bain, vous changez de point de vue, la perspective est différente car maintenant vous questionnez votre environnement de loin, sans en faire partie. J’avoue que c’est un peu léger comme image, mais tout ça pour dire que je n’ai pas peur des fachos et que ça me fait rire de voir l’agitation qu’ils provoquent dés qu’ils arrivent au pouvoir. Le maquis n’attend que nous, voilà ce qui me réjouit.”

Nico – 26 ans – Label Coquelicot Records

“Réveil en fanfare. Je me réveille d’une soirée Mont d’or vs vin blanc. La tête a l’envers. Je file presque en retard au travail en oubliant TOTAL les élections et en se disant “toutes façons, ils vont avoir peur alors pour sûr Hillary passera”. Oui mais non. J’apprends la nouvelle la boule au ventre. Je comprends et oui j’angoisse. J’ai écouté son programme et je reste complètement abasourdi. J’ai peur pour 2017 et j’exagère à peine : sentiment amer et désabusé. Faut se réveiller. Le monde ne tourne pas qu’autour de son propre pays. On est tous liés les uns aux autres. Faut se réveiller. Non à ça dans mon pays. Non à un nouvel ordre mondial.”

Juliana – 24 ans – Black New Black

“En tant que jeune artiste Queer engagée dans ma communauté, je prends l’élection de Donald Trump comme une mauvaise transition d’un DJ de Béziers.
Ce qui m’effraie le plus, c’est que la population est allée voter en masse pour un homme dont les propos vont contre l’Humanité. Face à cela, ma première réaction est avant tout la peur de son influence sur nous, jeunesse libre, engagée et fière. Il est important que nous nous engagions encore plus, et que nos idées continuent a être véhiculées dans nos arts et dans l’éducation. Ne le laissons pas devenir président du monde et continuons a danser, ENSEMBLE.”