Avec Mange_Moi, Idir Abermil aka Id!r, lance un beau bébé. Accompagné de ses acolytes Nari Fshr, Morgan et Il Est Vilaine, ils s’attaquaient samedi 5 novembre dernier au KaterBlau pour une soirée spéciale Mange_Moi, en bref, un des hauts lieux de la nuit alternative berlinoise. Ouh la pression ! De retour les valises pleines de bonnes ondes et d’inspiration,  le label est fin prêt à faire bouger la nuit, du lundi au dimanche, sur des notes discos de l’enfer ou nappes technoïdes mélodiques. Entre toute toute première fois et fine oreille berlinoise, Id!r, Nari et Morgan nous parlent renouveau de la musique électronique, t-shirts fluos et terrain de jeux post free party. Hop, interview post-teuf !

Comment vous avez été contactés pour jouer samedi dernier au KaterBlau ?

IdirEn fait j’ai joué au KaterBlau l’année dernière avec l’équipe du label Play Pal (Madrid) ; le lieu est tellement dingue que j’ai eu envie d’y retourner entre potes.

La première chose qui vous vient en tête quand on vous dit : jouer à Berlin ?

IdirLa première chose ? Liberté de la Fête !

Nari : Berlin capitale de la techno ! Première soirée Berlinoise, première claque sonore en tant que cliente !

Morgan : En ce qui me concerne c’était l’excitation d’aller à Berlin pour la première fois. De plus cerise sur le gateau être invité pour jouer avec mes amis, il n’y avait pas de meilleurs conditions.

Plus ou moins de pression que jouer à Paris ?

IdirToujours plus de pression quand tu dispute un match à l’extérieur ! 

Nari : Beaucoup de pression comme avant chaque dj set. Le fait d’avoir joué à Berlin a été pour moi un challenge de plus. Mais la pression fait beaucoup de bien, j’aime ça.

Morgan : Plus de pression ne connaissant pas les clubs et un public qui est de réputation assez exigeant sur la musique ce qui est une bonne chose d’ailleurs, c’était un nouveau défi.
Paris m’est plus familier parce que je vis ici depuis déjà quelques années #siropdelarue

Qu’est ce qu’elle représente pour vous la scène berlinoise ?

IdirUne scène libre, open et pro. Sérieux coté public et coté orga, les mecs c’est des pros du Clubbing ! Je pense qu’il faut se rendre sur place pour pouvoir palper les différentes subtilités qu’il y a entre Paris et Berlin mais c’est clair, il y’a tellement moins de restrictions.. Forcément ça engendre de jolis lieux bien équipé, de belles progs, une autre vision du truc, quand tu vois que le Kater ouvre du samedi au mardi matin sans interruption..

Nari : La scène Berlinoise est toujours de qualité. Il m’arrive d’aller dans des clubs à Berlin et de ne jeter qu’à peine un œil au line up. La sélection des artistes dans la plupart des clubs à Berlin est bien faite, souvent avec des artistes que je connais déjà. Et lorsque je ne connais pas les artistes, rare sont les mauvaises découvertes. En France ou ailleurs, sélection des DJs est vraiment différente.

Morgan : Une référence incontournable et qui continue à perdurer depuis les années 90’s. J’ai pu me rendre au WaterGate, j’ai joué au KaterBlau j’ai adoré me confronter au public présent ce soir là qui a été très réceptif à mon set.

Certains parlent d’elle comme étant en espèce de déperdition, l’air de dire que Berlin n’a plus rien à offrir de nouveau sur la scène électronique, vous en pensez quoi ?

IdirFranchement ces paroles de post-bobo quarantenaire qui ridaient Berlin en T-Shirt Fluo y’a 15 ans… ça m’en touche une sans me faire bouger l’autre ! Cette ville est en perpétuelle émulsion, ça grouille d’artistes à tous les coins de rue et pour la musique électronique c’est pareil ! Pour moi c’est toujours une des meilleures villes au monde pour développer un projet artistique.

Nari : Je ne trouve pas que la scène berlinoise soit en déperdition. Récemment j’ai fait le concert de Nonkeen avec Nils Frahm au chant, nous étions assis à l’écouter, lui et ses musiciens. Ce que je veux dire c’est que nous ne sommes pas obligés d’aller dans des clubs pour écouter de la musique électronique. Aujourd’hui on a la chance d’avoir le choix de danser ou écouter paisiblement des performances avec des sonorités électro. C’est un format que j’apprécie beaucoup. Je trouve que cela fait partie de l’évolution de la scène électronique

Morgan : Moi je ne partage pas cet avis. Que ce soit Berlin ou n’importe quelle autre ville dans le milieu de la musique électronique, il faut toujours être curieux et ne pas rester sur des acquis. Berlin, avec ses multiples clubs, laisse la place à de nouveaux artistes comme FJAAK, Helena Hauff. Ils ont autant leur place que les anciens qui sont toujours présents, comme Dettmann et Steffi. A mon avis il reste encore énormément de richesses à explorer à Berlin.

C’est quoi le next step pour Berlin d’après vous en matière de musique électronique ?

Nari : L’arrivée de Mange Moi ?! Ahahahaha. Aucune idée, cette ville est pleine d’artistes, de surprises et de lieux insolites. Les berlinois ont pas mal d’imagination et je pense que cette ville n’est pas prête de s’éteindre niveau artistique.

Morgan : Je ne vois pas vraiment les choses sous cet angle. Pour moi Berlin reste un terrain de jeu où j’espère revenir souvent, sans avoir forcément besoin d’une “Next Step” pour m’en donner l’envie.

Le plus cool souvenir/anecdote de la soirée ?

IdirMon meilleur souvenir c’est ce b2b qu’on a fait tous les 4 à la fin, on pouvais plus s’arrêter ! on passait du booth au floor puis il y avait une vrai proximité avec les gens, tout le monde était au même niveau.

Nari : Nous devions arrêter la soirée à 8h du mat’ et aux alentours de 8h30, j’ai proposé aux garçons de clôturer la soirée sur un dj set à 4. Du coup nous étions 4 derrière les platines et lorsque je finissais de jouer un track je sortais du dj booth pour danser à mon tour. Et ça jusqu’à… 10h30 !

Morgan : Tout était tellement fluide et le public était dynamique. Nous avons fini pour les deux dernières heures avec toute la fine équipe en back to back.

En quoi le public berlinois diffère des autres publics, en particulier du public français ?

IdirPour moi les gens sont globalement moins “fashion” et plus “free party” après ça dépend ou tu vas, j’ai déjà retrouvé le spirit Berlinois dans certaines soirées en France comme à La Dame Noire ou à La Station Gare des Mines. 

Nari : Le public berlinois est plutôt pointu niveau musique, lorsque tu vois le nombre de soirées qu’il y a là-bas en un weekend tu commences à avoir une oreille musicale non ? Ils sont très réactifs du coup tu sais rapidement si ce que tu joues c’est de la merde d’après leurs réactions. Tu n’as pas le droit à l’erreur. Quand je parle d’erreur, je parle surtout de la sélection musicale que tu as préparée pour la soirée. Ce qui est intéressant c’est la ligne directive entre le public et le dj. C’est à toi en tant que dj d’amener le public d’un point A à un point B avec ta sélection, de les surprendre et surtout les faire danser !

Morgan : Joker.

Vos actus à venir, à chacun ?

IdirJe joue avec Nari le 1er décembre à la Java on est invité par Hotel Radio Paris pour une soirée Jeudi Minuit. Sinon j’ai sortis un ep il y a moins d’un mois et je prépare le prochain.

Nari : Je fais partie du collectif Barbieturix en tant que résidente, nous sommes en train de préparer la prochaine Wet For Le à La Machine du Moulin Rouge. Nous avons justement décidé de faire venir Il Est Vilaine et de faire découvrir cette musique au public de la Wet en plus d’autres artistes comme Caspian Pool, Yula Kasp …. Si tu n’as jamais entendu Il est vilaine, viens le 26 novembre ! Et beaucoup de surprises sur Mange_Moi !!

Morgan : Un EP en cours d’élaboration, sortira prochainement sur Mange_Moi.

Et la suite pour Mange-Moi, c’est quoi ?

IdirOn sortira très prochainement 2 duos de St Petersboug : Wolfstream et 7 Knives aussi le premier Ep de Morgan Blanc qui sortira courant 2017. On a aussi accueillit récemment Rebecca qui s’occupe des booking du label 

crédit photo cover : Charles Florance