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In Aeternam Vale : « Je m’inscris davantage dans la contemplation du présent que dans la projection de l’avenir » – Heeboo

In Aeternam Vale : « Je m’inscris davantage dans la contemplation du présent que dans la projection de l’avenir »

fuck or not to fuck ? - Juin 27, 2018

Berlin fuck or not to fuck ? Telle est la question. Car si aujourd’hui beaucoup tendent à cracher sur celle qui fut légende, d’autres contemplent encore les vestiges de la passée terre de tous les délices électroniques avec émotion, tout en continuant à lui construire un blason doré. Qui de mieux placé qu’un In Aeternam Vale, alias Prot, pour répondre à cette question, qui est devenue, pour nous, existentielle ?

À l’occasion de la sortie de l’incroyable Funkytown, aka trois tracks rave composés entre 1989 et 2000, et de sa nouvelle date au Berghain, samedi 30 juin, nous avons demandé à In Aeternam Vale de nous parler de son Berlin à lui.

Berlin est légende aujourd’hui. Même si la question peut paraître un peu naïve, considérant que les réponses et expériences peuvent être multiples, quel est selon toi ce qui a fait sa renommée aujourd’hui en matière de club-bing et.ou de musique électronique ?

Laurent : Sincèrement, je n’en sais rien. Mais j’ai dans l’idée que ça a un rapport avec l’espace disponible et la faculté de cette ville à brasser, digérer et recycler les choses et les gens.

Le Berghain pour toi, ça représente quoi ?

Le Berghain se suffit à lui-même, les DJ et les musiciens qui viennent y jouer ne sont que des tâcherons à son service.

« Capri c’est fini. Berlin, je ne sais pas »

Je pense qu’on y va aujourd’hui comme hier pour s’agiter en écoutant de la bonne musique et accessoirement refaire devant l’entrée les selfies ratés il y a 10 ans car les téléphones avaient une résolution pourrie.

Pourquoi le monde a besoin d’une ville comme Berlin ?

Car c’est un lieu de polarisation des énergies et des idées.

Ta pépite, à Berlin ?

Je ne connais pas assez bien la ville pour répondre à cette question. Néanmoins je suis un grand fan des saucisses qui sont vendues à Tegel.

Tu fais partie de ceux qui disent que Berlin c’est fini ou de l’autre camp ?

Capri c’est fini. Berlin, je ne sais pas. L’autre camp pense que c’est l’inverse mais c’est dans la nature humaine et ça fait partie du jeu.

Ton meilleur souvenir EVER à Berlin ?

Atonal 2014, au moment où je me suis remis à donner des concerts. Cette centrale électrique vidée de ses machines pour en faire une cathédrale dédiée à la musique électronique m’a impressionné. Une heure de concert, un pur bonheur partagé avec un public incroyable.

Berlin on y baise ou on s’y apaise ?

Dans mon cas ni l’un ni l’autre, mais la question reste ouverte, sachant quoiqu’il en soit que les deux ne sont pas forcément à opposer.

De plus en plus de collectifs et.ou soirées tentent de s’inspirer de l’esprit de Berlin, un peu partout dans le monde. T’en penses quoi ? Produit marketing ? Véritable amour ? Une folie ?

Ça va dépendre du collectif ou de la soirée mon capitaine, j’ai dans l’idée que ce qui se
passe à Berlin est inspirant car il y reste de l’espace pour créer et expérimenter ce qui n’est pas forcément le cas dans d’autres capitales européennes.

Le mot qui définirait au mieux le sentiment qu’on a, quand l’avion se pose à Berlin et qu’on passe les portes de sortie ?

Le calme avant la tempête.

On souhaite quoi à Berlin, aujourd’hui, en 2018, pour la suite ?

De conserver cette capacité à fédérer les gens, les idées, les projets et les énergies.

Berlin dans 100 ans, si tu devais l’imaginer, tu y verrais quoi ?

Tout change et rien ne change, comment savoir pour Berlin, comment savoir pour le monde ? Tout est possible à cette échelle, le meilleur, le pire, ni l’un ni l’autre, sincèrement je n’en sais rien. Je m’inscris davantage dans la contemplation du présent que dans la projection de l’avenir.

Adeline Journet

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