Lui, tu l’as forcément déjà croisé. Evidemment, puisqu’il est toujours là. Peut-être même que c’est toi « La Ramasse » – no offence, on l’a tous un peu été à notre manière pendant une période plus ou moins courte de notre vie.

La Ramasse, c’est le mec ou la nana qui teuffe tout le temps, partout, chaque nuit, chaque minute, parce que bon : « YOLO » quoi ! La Ramasse peut être n’importe qui, une Julie, une Chloé, un Maxime. Mais appelons-le Jack, tiens ! En l’honneur de son acolyte Jack Daniel’s qui l’accompagne jusqu’au bout de chaque nuit. Jack est infatigable, avide de danser, possédé par ce besoin d’entendre du GROS SON, de fréquenter les clubs et de ne rentrer chez lui qu’une fois avoir atteint le bout du bout. Quand il faut bien se rendre à l’évidence qu’il faut dormir un peu… Pour mieux repartir le lendemain. Puis le soir d’après. Puis le suivant. Celui d’après. Et ainsi de suite.
Jack, tu ne le croises donc qu’en soirée. C’est toujours lui qui, à l’approche du closing demande bien fort « il est où l’afteuuuuur ? » et surtout « ça s’passe où demain soir ? ». C’est encore lui qui le lundi matin, te parle déjà du weekend prochain, où même de cette fameuse soirée qui aura lieu en pleine semaine, un mercredi à 23h. Bah bien sûr ! Toi, évidemment, même si tenté, tu te résigneras à une tisane et un câlin au chat, hashtag CestPasRaisonnable ; mais lui il ira teuffer, et t’inquiètes que le lendemain au bureau il sera au top. Le top du top. Ou pas…

On l’appelle le surhomme, l’hybride, mi-homme mi-machine, Jack est partout à la fois.

Oui parce qu’en fait, des Jack-la-Ramasse, il y en a deux types. Il y a tout d’abord la Ramasse pas franchement à la ramasse, capable de teuffer all night long devant un set de Laurent Garnier et de brainstormer avec ses collègues, un simple café à la main, le lendemain à 9h pétante, frais comme jamais. Ce Jack là, ne le cachons pas, suscite autant l’admiration que l’incompréhension. On l’appelle le surhomme, l’hybride, mi-homme mi-machine, Jack est partout à la fois, Jack ne connait ni la routine, ni la fatigue. Généralement cette première espèce de Jack ne fait pas long feu, 2 ou 3 ans grand max. Après il faut bien calmer le jeu, son corps le rappelle à l’ordre, l’air de dire « non mais OH, tu vas te calmer oui ? Boire une tisane et mater une série c’est cool aussi ». Bref, en attendant il enchaîne les soirées et fait pâlir d’envie ceux qui vers 3h du mat’ s’écroulent sur la banquette du club, éreintés par leur semaine de métro-boulot-dodo.
La Ramasse numéro 2 est, elle, pour le coup, VRAIMENT à la ramasse. C’est le Jack qui clubbe depuis bien trop longtemps et n’arrive plus à sortir du cercle autrefois vertueux, des fêtes, des copains, du dancefloor et des substances en veux-tu en voilà. L’appel du clubbing est trop fort …ça fait des années que ça dure et rien ne l’en sort. Dans 10 ans tu le trouveras toujours devant les platines du DJ, à crier « Allez là !! », à danser à la gloire de son chômage, oups pardon : de sa carrière de clubbeur. Il regardera la relève d’un œil sceptique et balancera des « tu sais petit, moi à ton âge mes pieds étaient déjà scotchés à ce dancefloor, ici c’est un peu ma maison ». Malaise.
A force de sillonner les soirées, Jack connaît tout le monde, ça claque des bises, ça sort des « ehhh ca fait longtemps qu’on t’avait pas vu » aux clubbeurs plus occasionnels. Ceux qui ne sortent que deux fois par semaine quoi.

Tout est sujet à faire la fête et Jack la Ramasse assume toujours et tous les jours, avec classe

Il a même rencontré TOUTES les Ramasses de Paris, le gang des Ramasses s’est donc peu à peu formé et tu les vois parfois débarquer en bande. Ce soir, si tu te motives, tu le croiseras forcément quelque part ! Une soirée x y z punk-électro en cave, la boiler room d’un dj biélorusse, le salon d’un gros designer de mode, tout est sujet à faire la fête et Jack la Ramasse assume toujours et tous les jours, avec classe. Alors tcheck le de notre part, car nous, Jack, on en est quand même sacrément fans.

© illustration by PAILLETTE.